Nouveau retard pour la construction d'une mosquée à Athènes

La construction d'une mosquée à Athènes, un projet en souffrance depuis plusieurs années, alors que la capitale grecque abrite un nombre croissant de musulmans, ne sera pas achevée avant 2010, a-t-on appris vendredi auprès du ministère grec de l'Education et des cultes.
Alors que la construction devait initialement être achevée en 2009, le responsable du ministère chargé du dossier, Anguelos Syrigos, a indiqué à l'AFP que le nouveau retard était dû à des "problèmes bureaucratiques".
"Si tout va bien, le concours international pour sa construction ne sera publié que d'ici l'automne ou la fin de l'année, et donc l'ouvrage ne pourra pas être terminé avant au moins 2010", a-t-il relevé.
Après des années de réticence, due surtout à l'opposition de la puissante Eglise orthodoxe de Grèce, non séparée de l'Etat, le gouvernement de droite a adopté une loi en 2006 prévoyant la création d'une mosquée à Athènes pour faire face aux besoins de dizaines de milliers de migrants musulmans qui ont afflué ces dernières années dans le pays.
Selon la loi, la mosquée sera gérée par un organisme de droit privé, regroupant représentants de l'Etat et des communautés musulmanes, et dirigé par un dignitaire religieux musulman, salarié par l'Etat.
Dotée d'un budget de 15 millions d'euros, cette mosquée devrait voir le jour sur une ancienne base militaire du quartier d'Elaiona, près du centre-ville.
M. Syrigos a expliqué que "la procédure pour déclasser un espace militaire et lui redonner un usage public" était "très longue", justifiant les lenteurs administratives.
Le Conseil de l'Europe a épinglé la Grèce pour ne pas posséder de grande mosquée officielle, contraignant des milliers des musulmans à "se réunir en secret dans des lieux impropres à la prière", dans des quartiers défavorisés.
En juin 2007 l'Union musulmane de Grèce a inauguré un "centre culturel gréco-arabe" qui sert d'ores et déjà de mosquée dans la banlieue sud d'Athènes.