Un hommage à la journaliste palestinienne Shireen Al Abu Akleh a été fait mercredi 11 mai à Paris après son décès brutal en Cisjordanie. © Anne Paq/Twitter
Une manifestation spontanée s’est déroulée à Paris, mercredi 11 mai, pour dénoncer « le meurtre de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh » qui travaillait pour Al Jazeera en Cisjordanie, indique Anne Paq sur Twitter. Cette photographe française, qui a longtemps travaillé en Palestine, était d’ailleurs parmi les présents à cet hommage qui s’est déroulé place de la République. Les manifestants ont accusé les forces coloniales israéliennes d’être à l'origine de la mort brutale de la journaliste, dans l'exercice de son métier.
Shireen Abu Akleh était très connue dans tout le Moyen-Orient. Elle couvrait, mercredi 11 mai, une opération israélienne dans le secteur de Jénine, en Cisjordanie occupée, lorsqu’elle a été atteinte par une balle. Palestienne, chrétienne et âgée d’une cinquantaine d’années, Shireen Abu Akleh a travaillé à La Voix de la Palestine et à Radio-Monte-Carlo avant de rejoindre la chaîne qatari. Elle a acquis une grande renommée en couvrant le conflit israélo-palestinien pendant ces 25 dernières années. Elle doit recevoir ce jeudi 12 mai un hommage posthume au siège de l’Autorité palestinienne à Ramallah.
Des témoins présents à ses côtés au moment du drame ainsi que des responsables palestiniens et son employeur accusent l’armée israélienne d’être à l’origine des tirs, ce que cette dernière dément. Un photographe de l'AFP a pourtant fait état de tirs de l’armée israélienne et vu le corps de la reporter qui portait un gilet pare-balles sur lequel était inscrit le mot « presse ». Ali Al-Samoudi, un autre journaliste blessé lors de ces affrontements, a lui aussi accusé l’armée israélienne d’avoir ouvert le feu sur les journalistes.
Shireen Abu Akleh était très connue dans tout le Moyen-Orient. Elle couvrait, mercredi 11 mai, une opération israélienne dans le secteur de Jénine, en Cisjordanie occupée, lorsqu’elle a été atteinte par une balle. Palestienne, chrétienne et âgée d’une cinquantaine d’années, Shireen Abu Akleh a travaillé à La Voix de la Palestine et à Radio-Monte-Carlo avant de rejoindre la chaîne qatari. Elle a acquis une grande renommée en couvrant le conflit israélo-palestinien pendant ces 25 dernières années. Elle doit recevoir ce jeudi 12 mai un hommage posthume au siège de l’Autorité palestinienne à Ramallah.
Des témoins présents à ses côtés au moment du drame ainsi que des responsables palestiniens et son employeur accusent l’armée israélienne d’être à l’origine des tirs, ce que cette dernière dément. Un photographe de l'AFP a pourtant fait état de tirs de l’armée israélienne et vu le corps de la reporter qui portait un gilet pare-balles sur lequel était inscrit le mot « presse ». Ali Al-Samoudi, un autre journaliste blessé lors de ces affrontements, a lui aussi accusé l’armée israélienne d’avoir ouvert le feu sur les journalistes.
« Une infraction grave aux conventions de Genève »
De son côté, le gouvernement israélien navigue à vue. Dans un premier temps, le Premier ministre israélien Naftali Bennett a déclaré : « Il semble probable que des Palestiniens armés soient responsables de la mort malheureuse de la journaliste. » Mais mercredi soir, le ministre de la Défense, Benny Gantz, a apporté une nuance en expliquant à la presse étrangère que l’armée « n’était pas certaine de la manière dont elle a été tuée ». « C’est peut-être un Palestinien qui a tiré sur elle (…). Le tir est peut-être aussi venu de notre côté, nous enquêtons », a-t-il déclaré.
Selon le médecin légiste palestinien Rayyan Ali, qui a pu examiner la dépouille, la journaliste a été tuée d’une balle l’ayant atteinte « à grande vitesse » à la tête. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme s’est dit « consterné » par la mort de la journaliste. Il précise que ses « services sont sur le terrain pour vérifier les faits ». L’institution exige que « l’impunité cesse » et réclame une enquête « indépendante et transparente sur son meurtre ».
De même que les Etats-Unis, « la France exige qu’une enquête transparente s’engage dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame », a déclaré une porte-parole du ministère des Affaires étrangères, ajoutant que Paris « réaffirme son engagement constant et déterminé, partout dans le monde en faveur de la liberté de la presse et de la protection des journalistes et de tous ceux dont l’expression contribue à une information libre et au débat public ».
De son côté, Christophe Deloire, secrétaire général et directeur général de Reporters sans frontière (RSF), a déclaré que « les tirs contre la journaliste Shireen Abu Akleh constituent à l’évidence une infraction grave aux conventions de Genève, qui imposent que les civils soient protégés, et à la résolution 2222 du Conseil de sécurité sur la protection des journalistes. » Il a également exigé la mise en place d’une « enquête internationale indépendante ». Shireen Abu Akleh sera inhumée vendredi 13 mai à Jérusalem.
Mise à jour : La police israélienne a violemment chargé la foule venue en masse pour les funérailles de la journaliste dans la ville sainte, ce qui a choqué la communauté internationale. L’Union européenne a condamné « l’usage disproportionné de la force et le comportement irrespectueux de la police israélienne à l’encontre des participants au cortège funèbre » tandis que le Consulat général de France à Jérusalem a fait valoir sa « consternation face aux violences policières lors des funérailles de Shireen Abu Akleh à l'hôpital St Joseph, établissement sous protection française. De telles scènes sont profondément choquantes ». Le conseil de sécurité de l’ONU a, pour sa part, condamné « fermement le meurtre » de Shireen Abu Akleh. Une rare position unanime visant Israël.
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Selon le médecin légiste palestinien Rayyan Ali, qui a pu examiner la dépouille, la journaliste a été tuée d’une balle l’ayant atteinte « à grande vitesse » à la tête. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme s’est dit « consterné » par la mort de la journaliste. Il précise que ses « services sont sur le terrain pour vérifier les faits ». L’institution exige que « l’impunité cesse » et réclame une enquête « indépendante et transparente sur son meurtre ».
De même que les Etats-Unis, « la France exige qu’une enquête transparente s’engage dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame », a déclaré une porte-parole du ministère des Affaires étrangères, ajoutant que Paris « réaffirme son engagement constant et déterminé, partout dans le monde en faveur de la liberté de la presse et de la protection des journalistes et de tous ceux dont l’expression contribue à une information libre et au débat public ».
De son côté, Christophe Deloire, secrétaire général et directeur général de Reporters sans frontière (RSF), a déclaré que « les tirs contre la journaliste Shireen Abu Akleh constituent à l’évidence une infraction grave aux conventions de Genève, qui imposent que les civils soient protégés, et à la résolution 2222 du Conseil de sécurité sur la protection des journalistes. » Il a également exigé la mise en place d’une « enquête internationale indépendante ». Shireen Abu Akleh sera inhumée vendredi 13 mai à Jérusalem.
Mise à jour : La police israélienne a violemment chargé la foule venue en masse pour les funérailles de la journaliste dans la ville sainte, ce qui a choqué la communauté internationale. L’Union européenne a condamné « l’usage disproportionné de la force et le comportement irrespectueux de la police israélienne à l’encontre des participants au cortège funèbre » tandis que le Consulat général de France à Jérusalem a fait valoir sa « consternation face aux violences policières lors des funérailles de Shireen Abu Akleh à l'hôpital St Joseph, établissement sous protection française. De telles scènes sont profondément choquantes ». Le conseil de sécurité de l’ONU a, pour sa part, condamné « fermement le meurtre » de Shireen Abu Akleh. Une rare position unanime visant Israël.
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