« Au terme de 148 jours d’audience, au cours desquelles 415 parties civiles ont été entendues… » Mercredi 29 juin, il est 20h10 lorsque le président de la Cour d’assise spéciale de Paris, Jean-Louis Périès, commence la lecture du verdict dans le procès des attentats du 13-Novembre. Après dix mois d’audience, Salah Abdeslam a été condamné à une peine de réclusion criminelle à perpétuité incompressible, un verdict rarement rendu en France qui rend infime tout espoir de libération.
Vingt personnes étaient jugées, dont quatorze comparaissaient physiquement devant la cour d’assise. Les peines vont de deux ans de prison à la perpétuité incompressible, la peine la plus lourde du Code pénal qui empêche toute demande d'aménagement de peine avant 30 ans de prison. Deux autres accusés, les têtes pensantes des attentats, présumés mortes en Syrie et jugées en leur absence, ont été condamnés eux aussi à la perpétuité incompressible. Il s’agit de Jean-Michel et Fabien Clain, auteurs des messages de revendication au nom de Daesh.
La cour n’a pas retenu la qualification terroriste pour l’un des accusés, Farid Kharkhach, qui avait fourni des faux papiers d’identité ayant servi à la cellule terroriste. Ce Belgo-marocain de 39 ans n’a été reconnu coupable que d’une « association de malfaiteurs » en vue de commettre une escroquerie et a été condamné à deux ans de prison. « Les 19 autres accusés ont été reconnus coupables de l’ensemble des infractions pour lesquels ils étaient renvoyés devant la cour », a précisé le président Périès.
Le verdict a été accueilli avec un certain soulagement par une foule compacte. Rescapés, proches de victimes, avocats, journalistes... tout le monde n’avait pas pu entrer dans la salle d’audience principale et les salles de retransmission annexes étaient, elles aussi, pleines. « D’après les réflexions que j’ai entendues de beaucoup de victimes, l’impression c’est qu’elles ont un sentiment de justice aujourd’hui », explique au Parisien, Marie-Claude Desjeux, présidente de la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac), créée en 1994.
José Munoz, père de Victor Munoz, mort dans le bar La Belle Équipe, exprime sa satisfaction d’avoir « vu un procès mémorable, à la fois dans la justice et dans la possibilité pour tout le monde de pouvoir s’exprimer ». Gérard Chemla, avocat de parties civiles partage cet avis : « On a la sensation, après le verdict, qu’on tourne une page. On a eu un long procès, on a ouvert toutes les portes. Les peines prononcées ne sont pas excessives. Elles sont adaptées à la fois aux faits et à ceux qui les ont commis. Je pense que nous sommes à un moment satisfaisant et j’espère pour tout le monde, en tous les cas pour la justice. »
De son côté, Bruno Poncet, rescapé du Bataclan, est soulagé : « Ce procès a prouvé que la réponse à la barbarie, c’est la justice avec un procès équitable et la démocratie. Si on n'avait pas répondu comme cela, mais comme les Américains avec un Guantanamo français, je pense qu’on se serait fourvoyé et qu’on aurait tout perdu. Là, le procès nous emmène avec des peines qui paraissent à la hauteur de ce qui a été fait. J’imagine qu’on en ressort grandi. »
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Attentats du 13-Novembre : ce qu'il faut savoir du procès qui marquera l'histoire judiciaire française
Vingt personnes étaient jugées, dont quatorze comparaissaient physiquement devant la cour d’assise. Les peines vont de deux ans de prison à la perpétuité incompressible, la peine la plus lourde du Code pénal qui empêche toute demande d'aménagement de peine avant 30 ans de prison. Deux autres accusés, les têtes pensantes des attentats, présumés mortes en Syrie et jugées en leur absence, ont été condamnés eux aussi à la perpétuité incompressible. Il s’agit de Jean-Michel et Fabien Clain, auteurs des messages de revendication au nom de Daesh.
La cour n’a pas retenu la qualification terroriste pour l’un des accusés, Farid Kharkhach, qui avait fourni des faux papiers d’identité ayant servi à la cellule terroriste. Ce Belgo-marocain de 39 ans n’a été reconnu coupable que d’une « association de malfaiteurs » en vue de commettre une escroquerie et a été condamné à deux ans de prison. « Les 19 autres accusés ont été reconnus coupables de l’ensemble des infractions pour lesquels ils étaient renvoyés devant la cour », a précisé le président Périès.
Le verdict a été accueilli avec un certain soulagement par une foule compacte. Rescapés, proches de victimes, avocats, journalistes... tout le monde n’avait pas pu entrer dans la salle d’audience principale et les salles de retransmission annexes étaient, elles aussi, pleines. « D’après les réflexions que j’ai entendues de beaucoup de victimes, l’impression c’est qu’elles ont un sentiment de justice aujourd’hui », explique au Parisien, Marie-Claude Desjeux, présidente de la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac), créée en 1994.
José Munoz, père de Victor Munoz, mort dans le bar La Belle Équipe, exprime sa satisfaction d’avoir « vu un procès mémorable, à la fois dans la justice et dans la possibilité pour tout le monde de pouvoir s’exprimer ». Gérard Chemla, avocat de parties civiles partage cet avis : « On a la sensation, après le verdict, qu’on tourne une page. On a eu un long procès, on a ouvert toutes les portes. Les peines prononcées ne sont pas excessives. Elles sont adaptées à la fois aux faits et à ceux qui les ont commis. Je pense que nous sommes à un moment satisfaisant et j’espère pour tout le monde, en tous les cas pour la justice. »
De son côté, Bruno Poncet, rescapé du Bataclan, est soulagé : « Ce procès a prouvé que la réponse à la barbarie, c’est la justice avec un procès équitable et la démocratie. Si on n'avait pas répondu comme cela, mais comme les Américains avec un Guantanamo français, je pense qu’on se serait fourvoyé et qu’on aurait tout perdu. Là, le procès nous emmène avec des peines qui paraissent à la hauteur de ce qui a été fait. J’imagine qu’on en ressort grandi. »
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