Malgré les accords de Marcoussis signés en France en janvier 2003, le plan de partage défini en mars à Accra et la fin officielle des hostilités en juillet dernier, la Côte d'Ivoire n'a pas connu la paix. Le scénario n'a pas changé depuis un an : d'un côté les rebelles qui ne veulent plus participer aux instances du gouvernement, jugent le président ivoirien Laurent Gbagbo d'obstacle à la paix. De l'autre côté, Gbagbo exige le désarmement des rebelles. Pendant que l'ONU discute d'une éventuelle intervention pour la paix, les mises en garde se font plus vives des deux côtés, l'Etat d'urgence est déclaré.
Les accusations fusent
Les ex-rebelles qui se font désormais appeler 'Forces Nouvelles' ont suspendu leur participation au gouvernement provisoire depuis septembre dernier. Ils dénoncent les blocages du président Gbagbo. Depuis, les négociations sont au point mort, et l'on craint dans le pays, un regain de violence entre les rebelles et le pouvoir.
Lundi, le colonel Soumaïla Bagayoko, un ex-rebelle, a déclaré 'l'Etat d'urgence' sur toute la zone qu'il contrôle. Il y a, selon lui, un réel risque de combats meurtriers. Le chef d'Etat ivoirien est mis en cause. 'Les Forces armées des Forces nouvelles (ex-rébellion) apprennent que Monsieur Laurent Gbagbo, dans sa volonté guerrière, a décidé de faire reprendre les armes par les Fanci' (Forces armées nationales de la Côte d'Ivoire) a déclaré le général dans un communiqué. 'A cet effet, le général (Mathias) Doué, chef d'état-major des Fanci, vient de signer l'acte de guerre qui prévoit la reprise des hostilités par des attaques sur les villes de Man (ouest) et Bouaké (centre)' présise Soumaïla Bakayoko. Le gouvernement ivoirien se défend de ces attaques mais n'exclut pas la possibilté de reprise des combats, ce qui est 'encore possible, et à tout moment ça peut repartir.' a lancé le général Doué. 'Pour notre survie (...) nous devrions nous battre' a-t-il déclaré samedi au cours d'une cérémonie dans laquelle il a dressé de sévères critiques à l'encontre des ex-rebelles qui se déclarent prêts à se défendre
L'ONU veut intervenir
Le secrétaire des Nations Unies à New York étudie la possibilité d'un changement de statut des militaires étrangers en Côte d'Ivoire. Ainsi, les effectifs seraient augmentés et les militaires seraient placés sous mandat de l'ONU. Pour Kofi Annan, cette solution permettrait 'd'internationaliser' le problème ivoirien, une solution pour apporter la paix. L'ONU projette aussi de créer une radio en Côte d'Ivoire pour la promotion de la paix et de la réconciliation.