Débats houleux, réactions vives et attaques respectives, c'est le climat qui a régné à l'assemblée nationale entre le gouvernement et l'opposition. Ce n'est pas la question des retraites ou le projet Fillon qui ont suscité tant de violence mais les propos du Premier ministre Raffarin.
On avait pu retenir l'attaque lancée par ce dernier lors du congrès de l'UMP, qui s'est tenu le 10 juin 2003, Raffarin avait critiqué la Parti socialiste pour finir par les qualifier de 'plus attaché à leur parti qu'à leur patrie'. Le résultat fut explosif ; indignation des principaux acteurs de la scène socialiste.
La guerre a éclaté
C'est au conseil de l'Europe à Strasbourg, lors du 50eme anniversaire du parti populaire européen, que Raffarin a mis le feu aux poudres en ironisant sur l'histoire du socialisme en disant' il n'y avait que deux destinations pour le socialisme : Le paradis, mais c'était déjà fait, et l'enfer, où là ma foi, ils étaient déjà arrivés. Je me dis donc que la France n'en est encore dans son chemin, qu'au purgatoire puisqu'il reste des socialistes'. Ces derniers n'ont pu rester insensibles face à de tels propos qui visent, selon eux, tout un parti mais aussi tout un esprit. Raffarin qui, lors de ses premiers propos avait refusé de s'expliquer et de présenter quelques excuses au Parti socialiste.
Suspendre le débat des retraites…
Pour ce deuxième affront, les socialistes ont fait pression sur Monsieur Debré (président de l'assemblée nationale) pour suspendre le débat sur les retraites afin de se pencher sur cette offensive du Premier ministre. Raffarin s'est placé au centre d'une polémique, les réponses à ses attaques sont claires et tranchantes 'Monsieur Raffarin ne mérite plus le titre de Premier ministre', déclaration de Jean-marc Ayrault (président du PS), il exige même du Président Chirac qu'il 'désavoue le Premier ministre'.
L'ampleur causée par ces phrases lancées par Raffarin a dépassé le seuil de l'entendement pour les socialistes, qui voient à travers cela un état d'esprit, une vision de la politique dangereuse pour la République.
C'est la constatation François Hollande qui juge cette affaire comme 'une logique qui voudrait que l'opposition soit un poison de la vie politique' en ajoutant aussi que 'c'est une conception inacceptable de la démocratie'. Il est vrai que ce n'est pas la première fois que Raffarin s'attaque au Parti socialiste à travers des 'dérapages verbaux', cette dernière a lancé une guerre entre Raffarin et le PS tout entier qui s'est soulevé comme une armée pour la défense de son intégrité et de l'atteinte à son image.
Toutefois, face à la montée des réactions très controversées, Raffarin note ' ses regrets à ceux qui ont pu être blessés '.