Le président Emmanuel Macron a décidé de s’attaquer à un chantier qui a fait l’objet des convoitises de tous les présidents de la République française à compter de Nicolas Sarkozy, l’islam de France.
Outre les problématiques suscitées par la sémantique (faut-il davantage de parler d’islam en France ou de France ?) et la compabilité avec la laïcité de l’Etat (l’Etat est-il réellement compétent pour organiser un culte ?), l’islam de France, en tant qu’organisation qui a à sa tête des hiérarques musulmans, n’emporte que très peu la conviction des musulmans présents sur le territoire. Il s’agit d’un état de fait dont il convient de prendre connaissance. Ensuite, il convient également de prendre en considération l’ensemble des « querelles de chapelle » suscitées par les différentes influences nationales qu’englobent l’islam de France, comme on aime à le rappeler, puisqu’il s’agit d’un islam divers et, par nature, différent dans ses courants de pensée.
La recherche d’un islam « républicain » passe donc tant par un assentiment de la population que par un accord sur les individus qui seront chargés de le porter, structurellement parlant. Or, ce sont précisément les individus qui le portent qui n’amènent guère satisfaction aux musulmans de France. Il convient donc d’abandonner cette conception de la recherche de l’homme providentiel afin de dégager d’abord, ensemble, un nombre de principes communs aux musulmans – qui se conforment, en tous points, aux principes républicains.
Outre les problématiques suscitées par la sémantique (faut-il davantage de parler d’islam en France ou de France ?) et la compabilité avec la laïcité de l’Etat (l’Etat est-il réellement compétent pour organiser un culte ?), l’islam de France, en tant qu’organisation qui a à sa tête des hiérarques musulmans, n’emporte que très peu la conviction des musulmans présents sur le territoire. Il s’agit d’un état de fait dont il convient de prendre connaissance. Ensuite, il convient également de prendre en considération l’ensemble des « querelles de chapelle » suscitées par les différentes influences nationales qu’englobent l’islam de France, comme on aime à le rappeler, puisqu’il s’agit d’un islam divers et, par nature, différent dans ses courants de pensée.
La recherche d’un islam « républicain » passe donc tant par un assentiment de la population que par un accord sur les individus qui seront chargés de le porter, structurellement parlant. Or, ce sont précisément les individus qui le portent qui n’amènent guère satisfaction aux musulmans de France. Il convient donc d’abandonner cette conception de la recherche de l’homme providentiel afin de dégager d’abord, ensemble, un nombre de principes communs aux musulmans – qui se conforment, en tous points, aux principes républicains.
Des principes communs aux musulmans qui se conforment, en tous points, aux principes républicains
Le premier principe viserait à rejeter toute forme de terrorisme ou de violence en religion quelle qu’en soit la forme ou la méthode.
Le deuxième principe viserait, dans une société plurielle, à défendre la liberté d’expression de tous les citoyens - dans les limites que confère la loi, avec le respect des sentiments religieux d'autrui - et à croire, pour les musulmans, en un « jihad » non violent, par la plume, pour répondre aux différentes attaques faites contre l’islam.
Le troisième principe viserait à croire en l’égalité, à l’éducation, à l’émancipation et à l’autonomie des femmes.
Le quatrième principe serait de prôner la liberté de conscience et la liberté de religion et de prôner la laïcité de l’Etat telle qu’elle résulte de la loi de 1905.
Le cinquième principe serait d’être fidèle au pays dans lequel nous vivons.
Enfin, plusieurs autres principes pourraient être déclinés : celui de ne pas croire dans un messianisme violent, ou encore celui d’interdire tout monopole du salut.
Le deuxième principe viserait, dans une société plurielle, à défendre la liberté d’expression de tous les citoyens - dans les limites que confère la loi, avec le respect des sentiments religieux d'autrui - et à croire, pour les musulmans, en un « jihad » non violent, par la plume, pour répondre aux différentes attaques faites contre l’islam.
Le troisième principe viserait à croire en l’égalité, à l’éducation, à l’émancipation et à l’autonomie des femmes.
Le quatrième principe serait de prôner la liberté de conscience et la liberté de religion et de prôner la laïcité de l’Etat telle qu’elle résulte de la loi de 1905.
Le cinquième principe serait d’être fidèle au pays dans lequel nous vivons.
Enfin, plusieurs autres principes pourraient être déclinés : celui de ne pas croire dans un messianisme violent, ou encore celui d’interdire tout monopole du salut.
L’islam en France passe aussi par l’absence d’intervention trop massive de l’Etat
La réalité, c’est que les musulmans de France ont l’impression que la République demande à ces derniers de choisir entre leur religiosité et la République, d’où la défiance à l’égard des institutions de l’islam de France. Le regard qu’il convient de porter sur une éventuelle institutionnalisation de l’islam en France est bien plus large et global. Il faut quitter le système horizontal pour revenir vers une forme de démocratie participative au sein de l’islam en France.
Par ailleurs, les musulmans devront nécessairement se départir des querelles de chapelle et préciser aux fidèles la destination des fonds qu’ils récoltent. En effet, de nombreux fidèles indiquent qu’ils disposent de moyens financiers, qui pourraient notamment avoir pour effet de financer des mosquées, mais qu’ils préfèrent ne pas dépenser ces fonds en raison du défaut de traçabilité de leur donation.
Evidemment que l’islam en France va passer par une réforme des musulmans. Mais elle passe aussi par l’absence d’intervention trop massive de l’Etat car n’oublions pas que la séparation Etat/religions est une valeur cardinale de la République et que l’islam en France ne produit pas de terrorisme, les jeunes radicalisés s'étant souvent construits sur Internet.
*****
Asif Arif est avocat au Barreau de Paris, auteur et conférencier spécialiste de la laïcité. Il a écrit Outils pour maîtriser la laïcité, publié aux éditions La Boîte à Pandore.
Lire aussi :
La structure de représentation des musulmans de France doit émerger d’eux-mêmes, de la base
Les fausses pistes autour de l'islam de France
Par ailleurs, les musulmans devront nécessairement se départir des querelles de chapelle et préciser aux fidèles la destination des fonds qu’ils récoltent. En effet, de nombreux fidèles indiquent qu’ils disposent de moyens financiers, qui pourraient notamment avoir pour effet de financer des mosquées, mais qu’ils préfèrent ne pas dépenser ces fonds en raison du défaut de traçabilité de leur donation.
Evidemment que l’islam en France va passer par une réforme des musulmans. Mais elle passe aussi par l’absence d’intervention trop massive de l’Etat car n’oublions pas que la séparation Etat/religions est une valeur cardinale de la République et que l’islam en France ne produit pas de terrorisme, les jeunes radicalisés s'étant souvent construits sur Internet.
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Asif Arif est avocat au Barreau de Paris, auteur et conférencier spécialiste de la laïcité. Il a écrit Outils pour maîtriser la laïcité, publié aux éditions La Boîte à Pandore.
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