Connectez-vous S'inscrire

Sur le vif

Relaxe de deux passagers

| Mercredi 5 Septembre 2007 à 09:16

           


Mardi, deux passagers d'un vol Paris-Bamako d'Air France accusés de "provocation à la rébellion" pour avoir manifesté leur opposition lors de l'expulsion de deux sans-papiers maliens ont été relaxés par le tribunal correctionnel de Bobigny.

Leur intervention, verbale, ainsi que celle de dizaines d'autres passagers avait conduit la police à renoncer à cette reconduite à la frontière.

"Je recommencerai", a déclaré à l'issue de ce jugement Marie-Françoise Durupt, une Française de 60 ans partant en mission professionnelle pour Bamako, poursuivie pour avoir dit ce 28 avril sa "honte de la France" et dénoncé les "méthodes inhumaines" de l'escorte policière.

Cette passagère, soutenue par le Réseau Education sans frontières, qui en a fait un exemple de "devoir citoyen", s'est félicitée de voir reconnu son "droit à l'indignation".

Elle a rappelé qu'elle ne s'était "pas opposée au principe de l'expulsion" mais "à la méthode employée".

Selon cette passagère, relaxée comme Youssouf Soumounou, un Franco-Malien de 46 ans, l'escorte policière avait ce jour-là "mis des coussins sur la tête" des sans-papiers "pour les empêcher de crier". Elle a aussi accusé l'un des policiers "de s'être assis sur un Malien" pour le maîtriser.

Les deux passagers et les deux sans-papiers avaient été débarqués avant le décollage.

Le procureur avait requis le 3 juillet une amende avec sursis de 1.000 euros contre Mme Durupt et de 500 euros contre M. Soumounou.

La présidente de la 11e chambre a estimé, dans son jugement, que les propos tenus par la passagère, au "caractère discutable et excessif", "expression d'une vive émotion et d'une grande désapprobation" avaient "participé à l'échec de la reconduite à la frontière". Mais ils "ne démontrent pas la volonté de s'opposer de façon violente à l'action de la police", a souligné Nelly Cayot.

L'avocate de Mme Durupt, Me Catherine Herrero, a salué une décision "importante pour le droit à la liberté d'expression". "Nous devons être des citoyens pas des moutons", a-t-elle dit.




SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !