Malgré une intervention du pouvoir publique ces dernières années afin de à protéger les locataires à situation difficile, les expulsions locatives ont connu une forte augmentation. Près de 70% selon la préfecture de Seine Saint Denis. Après 4 mois de trêve hivernale qui avait débuté le 1er novembre, l’arrivée des beaux jours permet de nouveau au recours aux expulsions dès le 15 mars dans tout le territoire français. Une date qui a été repoussé jusqu'au 29 mars pour cause d'éléctions. A l’appel d’une quarantaine d’associations, 10.000 personnes ont manifesté samedi pour dénoncer la politique sociale du gouvernement.
Les expulsions en augmentation
La politique publique interventionniste dans les domaines du maintien dans le logement et de la prévention des expulsions a été mise en place depuis un bon nombre d’années. De la loi de 1982 à celle de 1998, le cadre juridique s’est progressivement adapté pour venir en aide au plus défavorisé, en apportant une plus grande protection aux personnes les plus défavorisées. Le premier article de la loi Besson de 1992 évoque « le droit à une aide de la collectivité pour accéder à un logement décent ou s'y maintenir ». Paradoxalement les demandes d’expulsions et les exécutions d’expulsions n’ont cessé d’augmenter. Chaque année, 90.000 à 100.000 demandes d’expulsions sont déposées devant les tribunaux pour impayés. Selon le DAL (Droit au logement) et SM (Syndicat magistrature) 43.017 jugement d’expulsions ont été prononcés en 1999, ce chiffre est passé à 530.351 en 2002 avec une nette augmentation de recours à la force.
Fortes mobilisations.
A la veille de la reprise des expulsions plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans toute le France. Selon les associations, près de 10.000 personnes ont manifesté le week-end dernier à Paris. Un mouvement qui a été suivi à Colmar, Lille, Marseille, Montpellier, Orléans, Rouen, et Tours selon le DAL. La fondation Abbé Pierre dans un courrier destiné au ministre du logement a dénoncé la politique du gouvernement. « En voulant réaliser des économies budgétaires très relatives, ces mesures ne font qu'aggraver la situation des ménages modestes pour lesquels les aides au logement permettent tout juste de garder la tête hors de l'eau »
Bobigny déclaré « zone hors expulsion locative »
Symboliquement, le maire communiste de Bobigny a déclaré sa ville « Zone hors expulsion locative ». Il appartient désormais au préfet de juger si cela est en accord avec la loi. « Nous rejetons cette pratique inhumaine qui ne fait que précipiter des hommes, des femmes et des enfants en souffrance dans la grande spirale de l’exclusion » a déclaré le maire dans un communiquer. Le maire appelle les communes à suivre son appel