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Retour sur le « non » corse

Rédigé par El abed Fatima | Vendredi 11 Juillet 2003 à 00:00

           

L'heure est aux analyses et aux consultations du gouvernement sur la Corse au sujet de la décentralisation. Le choc du « non » va avoir de lourdes répercussions tant sur le plan économique que sur le plan politique. Un moment dur à passer pour le gouvernement en particulier pour le ministre de l'intérieur Sarkozy car le « non » représente l'échec de sa politique.



L'heure est aux analyses et aux consultations du gouvernement sur la Corse au sujet de la décentralisation. Le choc du « non » va avoir de lourdes répercussions tant sur le plan éco­nomique que sur le plan politique. Un moment dur à passer pour le gouvernement en parti­culier pour le ministre de l'intérieur Sarkozy car le « non » représente l'échec de sa politi­que.

 

Rappelons-le la Corse a toujours été un dossier brûlant dont tous les gouvernements ont tenté un jour de s'y pencher sans réel succès. L'île est composée de 260 000 habitants, de 360 com­munes, la représentation politique est surélevée, cela entraîne la formation de « clans » dont l'élu possède beaucoup plus de pouvoir qu'un élu classique comme des décisions sur les em­plois, les différents financements…

Cette consultation locale avait pour premier but de clarifier cette organisation politique. C'est avec stupeur que le gouvernement a appris le rejet à 50,98% de ce projet par les Corses le 06 juillet 2003.

 

Un climat de méfiance

 

Les élections se sont déroulées dans une ambiance difficile. Nombreux étaient les élus corses qui n’étaient pas confiants face à la politique du gouvernement, ce manque de confiance se transforme parfois en méfiance. De plus, Sarkozy et Raffarin ont été reçus de façon assez violente, cela exprime la vision qu'ont les Corses de la représentation de l'Etat.

Dans un climat si tendu, les électeurs réagissent avec leurs sentiments, pour ne citer qu'un exemple, nombreux ceux qui ont changé d'avis et ont troqué leur « oui » contre un « non » après l'annonce de l'interpellation d'Yvan Colonna, principal acteur dans l'affaire du procès Erignac.

Les votes ont été donc orientés par des événements locaux qui touchent la Corse et ses habi­tants et n’ont pas été le fruit d'une analyse et d'une critique d'une politique intérieure. D'autres facteurs sont aussi rentrés en jeu comme le débat sur les retraites dont le conflit social s'est aussi déroulé en Corse. En outre, le « oui » au référendum représentait pour certains la fin de la « Corse libre », associé à la peur de nouveaux attentats à travers le redoublement des ten­sions.

 

« Combien le chemin de la Réforme est difficile en Corse »

 

Ce fut un échec collectif pour le gouvernement. Ce projet proposé par le ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy, lui inflige personnellement une défaite car son implication a été profonde et il avait lancé une campagne « musclée » pour présenter ce dossier en se rendant plus de huit fois sur l'île.

Malgré ses efforts, il n'aura pas été entendu, et c'est sur ce ton amer qu'il a indiqué « Il est, une nouvelle fois, démontré combien le chemin de la Réforme est difficile en Corse ».

Quant au Premier ministre Raffarin, il tire les conclusions de ce referendum et souhaite orienter le dialogue avec les élus directement, avoir une approche de « terrain ».Seul le prési­dent Chirac a adressé un bref communiqué sur le résultat du vote corse sans s'étaler sur le sujet. La droite locale a appris avec désarroi la suite du vote. Réactions vives pour les natio­nalistes qui accusent le gouvernement au sujet de son attitude sur l'arrestation de Colonna.

 

« Je suis heureux pour la Corse et la République »

 

Chef de file dans le combat bataille pour le « non », Emile Zuccarelli, député et Maire de Bastia s'est positionné comme leader du combat contre ce referendum. « Cette bataille m'a motivé et je suis heureux pour la Corse et la République », a t il ajouté. Il a mobilisé et sensi­biliser les Corses pour le vote « non » le 06 juillet 2003.

De son côté, Jean-luc Mélenchon  (responsable socialiste) a lui appelé à voter non au referen­dum. On peut citer dans la liste des activistes du 'non' Nicolas Alfonsi (sénateur et premier vice-président du conseil général de Corse du sud.) Mais aussi Paul-Antoine Luciani (premier adjoint au maire d'Ajaccio).

 

Sarkozy relève la tête

 

Bien qu'affecté par le résultat du referendum, le ministre de l’intérieur précise et entend bien continuer le processus de décentralisation. Le Premier ministre recevra prochainement des membres de la société civile Corse, des dirigeants issus des deux « camps ». Parallèlement, la parole sera donnée à des associations et aux représentants syndicaux et représentants locaux.

La perspective ? Relancer le dialogue, nouer des liens et entamer une nouvelle discussion pour aboutir à des réalisations concrètes.

Le referendum du 06 juillet 2003 à montré au gouvernement que les Corses sont encore très attachés à l'image qu'ils ont de l'île unique et libre. Malgré l'échec, Sakozy n'est pas encore revenu sur ses promesses d'ordre financier en terme d'investissements, sur la question de la dette des agriculteurs ainsi que les aides accordées pour la reconstruction de la préfecture de Bastia.

 

Affaire à suivre, car ces concessions ne seront pas sans suite de la part des Corses….

 





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