Jean marc Roubaud
En quoi consiste cette proposition de loi et que va-t-elle véritablement changer ?
Cette proposition de loi consiste à encadrer la liberté de la presse. Le Monde occidentale y est très attaché, ainsi qu’à la liberté d’expression, et j’en suis un des premiers adeptes. Mais aujourd’hui, les choses ont changé. On ne s’adresse plus aux habitants de notre pays, ou de l’Europe ou aux habitants de l’Occident. Le Monde est multiracial, multiculturel, multi religieux, et que lorsque l’on s’adresse à quelqu’un, on s’adresse au monde entier. Vous êtes bien placé, avec Saphirnews, pour le savoir. Il y a Internet, la télévision satellite etc. Le bien le plus précieux qu’on est, étant la paix, et que si tout ce monde bien différent, avec des racines et des cultures bien différentes veut vivre en paix, il faut qu’on soit capable de se respecter les uns les autres. La tolérance et le respect de l’autre sont les bases de la vie en société. C’est très simple et ça me semble être un dénominateur commun minimum pour qu’on puisse se comprendre.
Ensuite, il faut faire appel à la déontologie des journalistes. Ce n’est pas parce qu’on est journaliste, qu’au titre de la liberté d’expression, à laquelle on est tous attaché, on peut dire n’importe quoi et blesser les autres. Voila pourquoi j’ai fait cette proposition de loi qui vise à interdire aux journalistes de porter atteinte et de caricaturer toutes le religions. Pas spécialement l’islam ou le catholicisme, mais bien toutes les religions. Parce que la réciproque est vraie. Aujourd’hui il y a eu au départ du Danemark des caricatures du prophète Mohammad, qui ont enflammé le monde et je pense qu’on ne peut pas , au titre de la liberté d’expression, avoir des actes professionnels qui conduisent à des émeutes, à des blesser et des morts et a des attentats contre des intérêts occidentaux.
Ensuite, il faut faire appel à la déontologie des journalistes. Ce n’est pas parce qu’on est journaliste, qu’au titre de la liberté d’expression, à laquelle on est tous attaché, on peut dire n’importe quoi et blesser les autres. Voila pourquoi j’ai fait cette proposition de loi qui vise à interdire aux journalistes de porter atteinte et de caricaturer toutes le religions. Pas spécialement l’islam ou le catholicisme, mais bien toutes les religions. Parce que la réciproque est vraie. Aujourd’hui il y a eu au départ du Danemark des caricatures du prophète Mohammad, qui ont enflammé le monde et je pense qu’on ne peut pas , au titre de la liberté d’expression, avoir des actes professionnels qui conduisent à des émeutes, à des blesser et des morts et a des attentats contre des intérêts occidentaux.
Mais, il existe une loi qui limite la liberté d’expression. Des juges ont condamné une chaîne de télévision pour avoir caricaturé la croix de Christ en croix gammée. En quoi une nouvelle loi serait elle utile ?
Je crois qu’il fallait préciser un certain nombre de choses. Les caricatures n’étaient pas précisées dans une loi sur la liberté de la presse qui date de 1881. Ce n’est pas nouveau. Vous avez tout le club des biens pensant qui cri au scandale aujourd’hui en 2006 alors que ma proposition de loi, comme celle de M. Raoult, ne fait que préciser celle de 1881.
Quelle est la différence ente votre proposition de loi et celle de M. Raoult, et pourquoi en avoir fait deux différentes ?
Nous sommes 577 députés et nous sommes chacun, saisis chaque jours par les associations de nos circonscriptions et leurs habitants, et il est évident que nous n’avons pas toujours le temps de travailler tous nos sujets en groupe. Donc, M. Raoult de son côté, moi du miens, sans concertations, nous avons été sensible à cette problématique. Il se trouve que j’ai fait cette proposition de loi sans savoir que lui travaillait dessus et réciproquement. Lui l’a sortit deux ou trois jours après. Peu importe, nous voulons que ce combat difficile de l’équilibre de la paix dans le monde soit pris en compte. Car il ne s’agit pas, pour nous les élus de la nation, d’aller se recueillir sur les monuments aux morts le 11 novembre, le 14 juillet etc. au titre du devoir de mémoire et une fois qu’on quitte ces lieux de recueillement de ne pas nous souvenir qu’on doit aussi travailler pour la paix et pour l’avenir.
Ces initiatives émanent elles d’une formulation faite par l’UAM 93 ?
Eric Raoult a eu des contacts avec l’UAM 93. Ils ont effectivement pris contact avec moi suite à ma proposition. Personnellement je n’ai été sollicité par personne. C’est juste ma sensibilité individuelle qui m’a fait réagir de la sorte. C’est aussi suite à un voyage au Proche Orient en tant que membre de la commission des affaires étrangères que j’ai pu observer tout ce qui passe dans cette région du monde. Le message que j’ai ramené de Palestine et d’Israël, et que m’a confirmé le roi de Jordanie, c’est que nous devions tout mettre en œuvre pour apporter la paix. C’est la première demande, même avant les aides. Aujourd’hui, bien sur qu’il y a des intégristes qui manipulent pour prendre le pouvoir, mais l’immense majorité des populations est en souffrance de ces situations la. Aujourd’hui si on assiste par exemple en Palestine à l’élection du Hamas, c’est non pas pour ses positions terroristes ou de destruction d’Israël, mais parce qu’ils veulent que les choses changent. Ils n’avaient pas d’autres alternatives pour demander ce changement. Ce ne sont pas les valeurs du Hamas qui ont été portée par la population palestinienne, c’est une volonté de changement pour avoir la paix et essayer autre chose.
L’UAM 93 a écrit une lettre ouverte aux députés le 17 mars 2006, vous alignez vous sur les éléments de réflexions évoqués par ces derniers ? Par exemple, le fait que la publication des caricatures a sérieusement terni l’image de la France à
Au départ, la publication du journal danois était quelque chose qui s’inscrivait peut être dans la liberté d’expression occidentale. On en a vue les conséquences. Ce que je reproche aux publications françaises, c’est qu’elles ne relèvent pas du domaine de la liberté d’expression, elles relèvent simplement du domaine commercial. Car ils ont copié purement et simplement ce qui avait été édité dans ce journal danois. Ils l’ont fait alors que les évènements avaient eu lieu, donc ils sont d’autant plus condamnables, qu’ils connaissaient les conséquences de ces parutions. Je veux bien qu’on évoque la liberté d’expression, mais je veux avant tout qu’on respecte l’autre si on veut une société de paix et de justice.
L’UAM 93 évoque aussi une souffrance des musulmans, à cause d’une islamophobie ambiante.
Il y a effectivement un amalgame entre la mauvaise image de certains islamistes, extrémistes et les musulmans qui vivent en France en bon père de famille avec leurs convictions religieuses, mais aussi avec le respect de la société française dans laquelle ils vivent et l’adhésion à ses valeurs. Cet amalgame, qui est fait dans la tête d’un certains nombres de nos concitoyens, est compréhensible. Mais il faut que nous nous battions, nous, élus de la nation, pour que les gens fassent bien la distinction. Parce qu’on arrive à du racisme et de la discrimination. Or on ne construit pas une société avec tout ceci. Moi je suis d’une région de France où comme partout, il y a une population musulmane, une population maghrébine, qui est loin d’être formée de terroristes, d’intégristes ou de voyous. Or quand ils se présentent pour une embauche dans une entreprise, si on ne les connaît pas personnellement, il y a cet amalgame qui se fait. Malheureusement, dans ces populations maghrébines, il y a beaucoup de gens qui sont en difficulté sociale. Certain vire dans la délinquance, dans la provocation parce qu’ils se sentent rejetés. Ils contribuent eux même avec ces attitudes là, à créer cette fracture et cette mauvaise image dans la société française. Pour qu’une société fonctionne, il faut qu’il y a ait des réciprocités, des compréhensions mutuelles. Ceci est visible au sein d’une famille. Les parents et les enfants ne sont pas toujours d’accord, mais ils trouvent un consensus pour vivre en paix et heureux. La société ce n’est pas de s’envoyer à la figure tout ce qu’on reproche à l’autre. La société c’est de respecter l’autre, de le comprendre, qu’il soit à coté de nous, même différent sans être considéré comme un ennemi.
Est-ce un avant goût d’une loi contre l’islamophobie ?
Je ne crois pas qu’il faille non plus stigmatiser. Je m’étais offusqué à l’époque de la loi sur le voile, parce que je pense qu’elle ne réglait pas tout et qu’elle stigmatisait une catégorie de la population. C’est vrai qu’il y a certaine personne qui porte le voile par conviction et d’autre qui le porte par provocation, c’est une réalité. Certains français portent la casquette pour la mode et d’autre par provocation. Tout ceci est un peu compliqué et une loi ne règle pas grand-chose. Je suis contre une loi contre l’islamophobie parce que je pense que c’est stigmatiser encore une partie de notre population. Les croyants en islam sont avant tout des citoyens français. Nous sommes dans un état de droit, mais dans un état laïc et aujourd’hui j’ai fait une proposition de loi dans le cadre de toutes les religions. A l’occasion d’un évènement, certes, mais pour toutes les religions. Il y avait deux solutions. Ou nous laissons cette escalade continuer, ou nous essayons de calmer les esprits. Je pense que la seconde solution est la meilleure pour que chacun puisse avoir sa foi et que la laïcité soit préservée.
Certain soulève le paradoxe entre cette proposition de loi et votre engagement pour une autre loi qui met en avant le rôle positif de la colonisation.
C’est complètement stupide. Une fois de plus, c’est le club de la pensée unique : ceux qui sont pour la libre pensée à condition qu’on pense comme eux.. Cette loi à laquelle vous faites allusion n’a jamais parlé de colonisation. La colonisation c’est le fait d’annexer un autre pays. Or cette loi a constaté le rôle positif de la France notamment en Algérie et le rôle positif pour la nation France, des harkis en Algérie puisqu’ils se sont battus pour la nation française. Il ne s’agissait pas d’une loi sur la colonisation, c’était sur le rôle positif de ces gens la. Est-ce qu’avoir construit des aéroports, des ports, des routes, des hôpitaux, des écoles, des lycées, des puits pétroliers qu’on a bien entendu laissés aux algériens lors de l’indépendance, est colonisateur ? Je crois que la France a tiré les conséquences de sa présence en Algérie, de la colonisation de l’Algérie. Il y a eu les accords d’Evian, puis un accord avec le gouvernement algérien a été passé. On a laissé ce qu’on avait construit et aujourd’hui se sont les algériens qui en profitent. Je ne pense pas que se soit quelque chose de négatif ni de colonisateur. Donc, il n’y a pas d’antinomies entre ces deux positions la d’une part, et d’autre part, il ne s’agit pas d’une loi sur la colonisation.