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Sports

Sept faits à retenir des JO de Paris 2024

Rédigé par Lina Farelli | Samedi 27 Juillet 2024 à 10:55

           

Les jeux sont ouverts ! Les jeux olympiques et paralympiques d'été de Paris se tiendront respectivement du 26 juillet au 11 août et du 28 août au 8 septembre. Chacune des 206 délégations voudront briller pour l'occasion mais pour plusieurs pays participants dont la présence pose question, les considérations politiques prennent vite le dessus. Petit tour d'horizon.



1/ Jamais deux sans trois

C'est la troisième fois de son histoire que la France accueille les Jeux olympiques après 1900, dans le cadre de l'Exposition universelle, et 1924. Cent ans plus tard, la ville de Paris est de nouveau honorée de recevoir l'événement mondial. La France s'y prépare depuis sa désignation en 2017 et entend bien briller dans toutes les disciplines. Certaines plus que d'autres, là où les possibilités de décrocher des médailles sont les plus fortes.

On ne dit jamais deux sans trois. La chance est au rendez-vous pour les amoureux français des olympiades puisque les Alpes françaises ont obtenu, mercredi 24 juillet, l'attribution des JO d'hiver 2030. Ce sera la quatrième édition hivernale pour la France après Chamonix en 1924, Grenoble en 1968 et Albertville en 1992.

2/ Paris...mais pas que

Paris ne peut évidemment accueillir l'ensemble des compétitions au cours de l'été. Au total, 15 sites pour les Jeux olympiques et 11 sites pour les Jeux Paralympiques verront s'affronter des athlètes du monde entier. En dehors de la capitale et des villes franciliennes, le comité organisateur a choisi Bordeaux (football), Châteauroux (tir), Lyon (football), Marseille (football et voile), Nantes (football), Nice (football) Saint-Etienne (football), Villeneuve-d'Ascq (basket et handball) et enfin Teahupo'o à Tahiti (surf).

3/ Les États-Unis en force

Non, ce n'est pas la France qui compte la plus importante délégation des JO de Paris 2024 (571 participants) mais les États-Unis avec 592 athlètes. L'Australie peut se targuer de compléter le podium avec 460 sportifs. L'Allemagne (428) et le Japon (403) font partie du top 5.

4/ Les réfugiés au rendez-vous des olympiades

La 30e édition des JO d'été accueille 206 délégations. L'une d'elles est composée d'athlètes réfugiés du monde entier, qui ne peuvent ou ne veulent pas concourir pour leur pays, de participer à la compétition.

Cette délégation, créée pour les JO de Rio en 2016 pour représenter les plus de 100 millions de déplacés à travers la planète, compte 36 participants issus de 11 pays, un record. Les sportifs iraniens (14) comptent pour 40 % du contingent de l’équipe.

5/ Pour l'Afghanistan, une équipe paritaire non reconnue des Talibans

L’Afghanistan, qui est aux mains des Talibans depuis août 2021, est représentée aux JO par six athlètes. Sa particularité : il s'agit d'une équipe paritaire composée de trois hommes et trois femmes vivant tous à l'étranger à l'exception d'un judoka. Elle est le fruit d'une exigence du Comité international olympique (CIO), qui avait indiqué en juin que le CNO afghan et sa direction - dont le président et le secrétaire général en exil - restent « ses seuls interlocuteurs pour la préparation et la participation de l’équipe afghane ». Sans l'aide des Talibans, qui ne sont pas invités au JO.

D'ailleurs, pour le régime taliban, « seuls trois athlètes représentent l’Afghanistan » à Paris, à savoir les trois hommes engagés. Les femmes aux oubliettes, rappelant ainsi tristement le cauchemar dans lequel vit la gente féminine afghane depuis trois ans.

Lire aussi : Ahmad Massoud, la résistance en héritage pour un Afghanistan délivré de l'obscurantisme des Talibans

6/ Gaza, Ukraine, un « deux poids, deux mesures » manifeste

La Russie et la Biélorussie sont exclues des JO de Paris 2024 en raison de l'invasion de l’Ukraine. Les athlètes originaires de ces deux pays sont autorisés à concourir sous bannière neutre, sans drapeau et sans hymne, s'ils n'ont pas soutenu activement la guerre en Ukraine et n'ont pas de lien avec l'armée russe. C'est ainsi que 15 athlètes russes et 17 biélorusses ont été sélectionnés par le CIO.

Pas de parade donc pour eux mais pour Israël et ses 88 qualifiés, oui alors que la guerre à Gaza continue. Si Emmanuel Macron a appelé de ses vœux à une « trêve olympique », les Gazaouis n'en connaissent toujours pas après plus de neuf mois de guerre. La délégation palestinienne aux JO, au nombre de dix avec les deux athlètes paralympiques, espère par sa présence sensibiliser le monde à leur cause.

Lire aussi : JO de Paris 2024 : avec la non-exclusion d'Israël, le « deux poids, deux mesures » assumé

7/ La présence décriée de la Syrie

Israël n'est pas le seul pays dont la présence est contestée en raison de ses violations des droits humains. Impossible de ne pas évoquer la Syrie. Forte d'une délégation de 20 personnes, sa participation au JO est, comme l'explique Libération, une aubaine pour un régime ravi d’utiliser le sport comme soft power pour orchestrer la tentative de retour de Bachar Al-Assad sur la scène internationale. De quoi faire bondir ses opposants.

Ces derniers ont néanmoins récemment obtenu une victoire : Omar Al-Aroub, membre du comité national paralympique syrien, ne figure pas sur la liste des personnes accréditées aux JO. A la tête d'une milice paramilitaire, il est accusé de crimes de guerre pour avoir notamment dirigé des actions de répression incluant l'assassinat d'étudiants à Alep en 2011 et 2012. Il ne fait pas l'objet, à ce stade, de sanctions internationales.

Pour Bénédicte Jeannerod, directrice pour la France à Human Rights Watch, « le véritable héritage de ces Jeux d'été ne devrait pas se mesurer uniquement en nombre de médailles ou de records, mais dans la capacité du gouvernement français à démontrer un engagement sans faille et durable pour le respect des droits humains ». Y compris en France« les restrictions des libertés fondamentales sont en hausse ».

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