Après près de trente années de violences, d’explosions, voire de meurtres, l’Armée républicaine irlandaise (IRA) a annoncé la fin de la lutte armée. L’organisation estime qu’il « existe une voie alternative » afin d’ « atteindre les objectifs de l’unité irlandaise et de l’indépendance ».
« La direction de l'IRA a formellement ordonné la fin de la campagne armée. Cela prendra effet à 16 heures cet après-midi. Toutes les unités de l'IRA ont reçu l'ordre de déposer les armes ». Tels sont les termes du communiqué livré, hier 28 juillet, par l’organisation clandestine IRA, prenant de court tout le monde, officiels comme analystes.
« Toutes les unités ont reçu l'ordre de déposer les armes. Tous les volontaires sont enjoints de participer à la mise en oeuvre de programmes purement politiques et démocratiques par des moyens exclusivement pacifiques », poursuit le communiqué, insistant sur le fait que les volontaires de l’organisation « ne doivent s’engager dans aucune autre activité ». En clair, les ex-membres de l’IRA, démobilisés de fait et inactifs, ne devront pas se reconvertir ou plonger dans la criminalité mafieuse, dans les activités illégales.
En avril dernier Gerry Adams, président du Sinn Féin, le bras politique du mouvement irlandais, appelait l’organisation paramilitaire à s’orienter vers la voie politique afin de réaliser l’unité irlandaise ainsi qu’à renoncer à la « lutte armée ». Visiblement, ses propos auront été entendus. « Nous croyons qu'il existe une voie alternative », annonce l’IRA, et « les volontaires ont reçu instruction de contribuer au développement d'un programme purement politique et démocratique par des moyens exclusivement pacifiques ».
Afin de prouver sa bonne foi, mais utilisant un terme quelque peu ambigu, l’IRA « autorise » ses membres à coopérer avec la commission internationale de désarmement, que dirige le canadien John de Chastelin. Un prêtre catholique et un pasteur protestant suivront et visionneront ce désarmement. Les unionistes protestants désiraient pourtant des preuves photographiques de ce désarmement.
Quoi qu’il en soit, le premier ministre britannique Tony Blair s’est félicité de cette « avancée d'une ampleur sans précédent dans l'histoire récente de l'Irlande du Nord », tandis que les unionistes protestants, sceptiques, dénoncent un désarmement « pas assez transparent ».