Cotonou, capitale économique du Bénin vient d’accueillir le premier festival culturel de la jeunesse musulmane d’Afrique de l’Ouest. Du 13 au 17 août 2005 des milliers de jeunes musulmans venu du Sénégal, du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Togo et du Bénin se sont rencontrés autour d’un programme culturel où l’esthétisme islamique était à l’honneur.
Selon les organisateurs de ce premier festival islamique de l’Afrique de l’Ouest, l’art islamique n’est pas une fin en soi. Son rôle ne cantonne pas uniquement à la contemplation. Il a également un rôle moteur à jouer dans la société actuelle. L’art islamique en Afrique de l’ouest doit précisément stimuler le développement de ce continent. C’est le message central que les organisateurs composés d’étudiants du Togo et du Bénin ont souhaité passer aux participants. Pour illustration, la première édition de ce festival porte pour titre : « Art et culture islamique : instruments de paix ».
Pour une culture de paix
Une large assistance s’est rendue à ce festival. Parmi celle-ci on peut trouver le Ministre Béninois de l'enseignement technique et de la formation professionnelle Alain Adiou affirmant : « Je suis convaincu que l'Islam défend des valeurs de l'amour du prochain, du respect de l'autre, de la justice d'intégrité et de solidarité »
« Le monde entier est témoin de la prodigieuse flambée du terrorisme attribué à tort aux musulmans. L'islam est une religion de paix et d'intégration au plan économique et social et non celle de la violence » poursuit Rafiou Toukourou le président du Conseil économique et social qui n’a pas manqué de saluer le rapprochement et l’entente des musulmans avec leurs frères toutes les confessions.
Les musulmans doivent participer au développement socio-économique de l’Afrique
Le message a bien été reçu par les participants. La sphère artistique culturelle peut y être investi afin d’y jouer un rôle d’émancipation. Cette prise de conscience semble gagner aujourd’hui toute l’Afrique de l’Ouest. En effet, au même moment se tenait à Dakar un congrès organisé par l’Association des élèves et étudiants sénégalais (AEEMS) dont le thème avait pour titre : « Quelles convergences musulmanes pour un Sénégal émergent ». Les cadres de ce congrès regrettent que l’implication actuelle des structures musulmanes dans la société ne se soit réduite qu’à la construction de mosquées, à l’organisation du pèlerinage à la Mecque et surtout à l’organisation de conférences sur des thèmes éloignés de tout souci de développement socio-économiques. Les questions de développement doivent devenir une véritable priorité pour les musulmans d’Afrique. Selon le président de l’AEEMS, Mansour Ndiaye, même si la mosquée et autres activités spirituelles constituent les piliers de l’islam, l’activité du musulman ou tout simplement du croyant n’a de valeur que si elle s’inscrit dans la dynamique du développement et de l’amélioration des conditions de vie.