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Sur le vif

Un imam se plaint d'avoir été maltraité

| Mercredi 24 Octobre 2007 à 10:54

           


Expulsé du Canada, l'imam tunisien Saïd Jaziri s'est plaint de mauvais traitements subis dans l'avion canadien qui l'a ramené mardi à Tunis.

Les autorités canadiennes lui ont retiré son statut de réfugié car il aurait omis de révéler qu'il avait un casier judiciaire en France et pour avoir exagéré la menace pesant sur lui en Tunisie.

Un comité de soutien constitué à Montréal comprenant notamment une représentante d'Amnesty International craignait qu'il soit torturé à son retour en Tunisie en raison des critiques qu'il a émises contre le régime de son pays.

Said Jaziri, âgé de 40 ans, est marié à une ressortissante canadienne enceinte de huit mois, qu'il a laissée derrière lui.

Joint par téléphone par l'Associated Press, l'imam qui a regagné Tunis dans la journée a affirmé avoir été maltraité dans le jet privé canadien par les agents de l'immigration qui se trouvaient à bord.

Il a accusé ces agents de l'avoir frappé et traîné à même le sol quand il est tombé en se rendant aux toilettes, alors qu'il était dans un état de fatigue extrême après deux jours sans sommeil et une grève de la faim observée pendant huit jours au Canada.

"C'est un comportement indécent et illégal. J'ignore s'ils ont reçu des instructions pour agir ainsi ou si c'est à leur propre initiative", a-t-il ajouté. Il compte prendre contact avec son avocat et son épouse pour d'éventuelles poursuites sur la base d'un certificat médical qui lui a été délivré à l'aéroport de Tunis-Carthage.

En revanche, il a salué "le bon accueil" qui lui a été réservé par les autorités aéroportuaires à son arrivée à Tunis. "Je n'ai nullement été inquiété. Au contraire, ils m'ont souhaité la bienvenue et, après m'avoir fait examiner par un médecin, m'ont raccompagné jusqu'à la station des taxis avec les membres de ma famille", a-t-il dit.

Il a affirmé à l'AP qu'il avait été condamné à six mois de prison à la suite d'une manifestation à Nice, en France contre la fermeture d'une mosquée il y a 17 ans, déclarant que son casier judiciaire en France était aujourd'hui vierge et que c'était selon lui un prétexte invoqué par le Canada pour lui retirer son statut de réfugié.

Saïd Jaziri ne perd pas espoir de retourner "réglementairement" au Canada pour reprendre son travail et rester auprès de son épouse et de son enfant.




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