Deux semaines après le départ controversé du président Aristide, le nouveau Premier ministre nommé vendredi dernier par le Président par intérim, Pascal Boniface, devrait soumettre aujourd’hui la composition du gouvernement d’Union nationale. De son côté, le Président déchu entame un séjour d’environ dix semaines en Jamaïque. Le gouvernement américain craint un regain de tension dans la région.
Aristide en Jamaïque.
L'avion du président haïtien déchu Jean Bertrand Aristide, parti de Bangui dans la nuit et devant se rendre à la Jamaïque, a effectué lundi matin une escale technique de moins d'une heure à l'aéroport de Dakar.
L'appareil, un jet privé immatriculé N17KJ, avait atterri à 07H10 locales (même heure GMT). Il est reparti vers 08H00.
Durant l'escale, plusieurs personnes sont brièvement sorties de l'appareil, dont elles ne se sont pas éloignées, mais l'ancien président lui-même n'a pas quitté l'avion, selon ce qu'ont pu voir les journalistes depuis les bâtiments de l'aéroport.
L'appareil a simplement fait le plein de carburant, avant de redécoller.
Une source aéroportuaire à Bangui avait annoncé dans la nuit que M. Aristide était parti pour la Jamaïque avec son épouse Mildred, un aide de camp et une délégation jamaïcano-américaine.
M. Aristide et son épouse ont été invités par le Premier ministre jamaïcain Percival Patterson, pour un séjour temporaire devant leur permettre de voir leurs deux filles, qui vivent aux Etats-Unis, selon une source occidentale à Port-au-Prince.
Le président déchu était arrivé le 1er mars en Centrafrique, au lendemain de son départ du pouvoir sous la pression conjuguée de la rue et de la communauté internationale.
Washington inquiet
L'arrivée de M. Aristide en Jamaïque suscite l'inquiétude de Washington, qui a qualifié ce voyage de 'très mauvaise idée' et insisté sur la nécessité de garder à cette visite un caractère temporaire et purement privé.
Les Américains redoutent qu'un retour de M. Aristide dans les Caraïbes ne relance les tensions en Haïti où, à la tête d'une force multinationale de 2.600 soldats, ils parrainent un délicat processus de transition politique dans un climat sécuritaire tendu.