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Sur le vif

Un père voit son droit de garde limité à cause de son diabète

| Jeudi 12 Juin 2008 à 22:44

           


Le père d'un enfant de deux ans s'est vu refuser un droit de garde élargi par un tribunal de Niort au motif que son diabète faisait «courir un risque» à son fils, une décision dénoncée par l'association française des diabétiques, pour laquelle c'est une «première».


Un juge aux affaires familiales de Niort (centre-ouest) a refusé au père, par une décision du 17 mars 2008 dont l'AFP a obtenu copie jeudi, «un droit de visite et d'hébergement élargi» au motif que son diabète insulino-dépendant posait un «problème majeur» en raison de «risques de coma diabétique réels».

L'enfant, «en bas âge», «peut se retrouver dans une situation dramatique si son père venait à faire un malaise dont ce dernier refuse de voir les conséquences», selon la décision du juge, qui évoque notamment «un malaise au volant».

Le père, qui avait demandé de voir son fils du jeudi soir au samedi soir, ne pourra le voir que le mercredi après-midi et un samedi sur deux, sans avoir le droit de l'héberger pendant la nuit.

«Il y a un vrai problème de discrimination. J'ai l'impression de vivre une double peine: je suis malade, et là on me met bien la tête sous l'eau en me disant +tu ne peux pas faire ceci, tu ne peux pas faire cela+», a témoigné le père de l'enfant qui tient à garder l'anonymat. Il a fait appel du jugement.

L'AFD s'est dite «indignée» par cette décision. «Cela veut dire que trois millions de diabétiques ne peuvent pas s'occuper de leurs enfants», a déclaré à l'AFP la porte-parole de l'association, en soulignant qu'elle n'avait «pas souvenir d'une affaire similaire» dans le passé.

«Il y a peut-être de bonnes raisons de ne pas donner la garde d'un enfant à un père, mais que l'on ne se serve pas du diabète comme alibi», a aussi commenté la porte-parole de l'AFD.





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