© Diaphana Distribution
Rose est une jeune femme très indépendante et bien dans sa peau. Elle débarque en France après une séparation et s’installe en banlieue parisienne avec ses deux enfants issus de deux lits différents. Autre caractéristique, Rose est Ivoirienne et noire, ce qui n’est pas un détail. Dans son nouveau pays, elle va rapidement trouver du travail comme femme de ménage. Pendant de nombreuses années, elle fera partie de celles et ceux qui seront reconnus, plus tard, comme des « travailleurs de première ligne », tout en vivant sa vie de femme libre. Et, « accessoirement », en éduquant ses deux garçons.
Comme la vraie vie, Un petit frère est un film à multiples facettes. Il y a la relation entre une mère et ses fils, la solitude qui pèse sur ces garçons laissés à eux-mêmes, l’évocation des conditions de vie des immigrés africains, la difficulté d’émancipation pour une femme seule... La réalisatrice Léonor Serraille nous présente un « roman de famille » franco-africaine en s’inspirant de sa propre vie.
« Je pense que j’étais imprégnée de cette histoire d’une façon ou d’une autre, explique-t-elle. La question de l’identité et de la couleur de peau traverse le film. (…) Être Noir, être né ailleurs, être Français et ne se ressentir ni Blanc ni Noir, ou les deux, ou encore ne se retrouver nulle part ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Ce sont des questions qui font partie de mon quotidien, ma fille aînée a 5 ans et déjà, tout cela la questionne. »
Comme la vraie vie, Un petit frère est un film à multiples facettes. Il y a la relation entre une mère et ses fils, la solitude qui pèse sur ces garçons laissés à eux-mêmes, l’évocation des conditions de vie des immigrés africains, la difficulté d’émancipation pour une femme seule... La réalisatrice Léonor Serraille nous présente un « roman de famille » franco-africaine en s’inspirant de sa propre vie.
« Je pense que j’étais imprégnée de cette histoire d’une façon ou d’une autre, explique-t-elle. La question de l’identité et de la couleur de peau traverse le film. (…) Être Noir, être né ailleurs, être Français et ne se ressentir ni Blanc ni Noir, ou les deux, ou encore ne se retrouver nulle part ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Ce sont des questions qui font partie de mon quotidien, ma fille aînée a 5 ans et déjà, tout cela la questionne. »
Un film tout en sensibilité et nuances psychologiques
Trois personnages principaux traversent ce film qui, parfois, prend presque la couleur d’un reportage sur la vie d’une famille monoparentale des années 1980 – 1990, sur la société de l’époque et le milieu franco-africain. Il y a Rose, interprétée par la formidable Annabelle Langronne, Jean, le fils aîné (Stéphane Bak dans un registre très intériorisé), et Ernest, son petit frère (joué par Ahmed Sylla une fois adulte).
Brillant à l’école, Jean supporte tous les espoirs de réussite que sa mère pose sur lui. Après le déménagement de la famille à Rouen, il fait aussi office de papa de substitution pour son frère cadet, car Rose travaille à Paris et ne rentre que le week-end. Une fois au lycée, Jean fréquente la bourgeoisie rouennaise par l’intermédiaire de sa petite amie. Ecrasé de responsabilités, il connaitra une forme de dépression qui lui coupera les ailes. « A-t-il eu le temps de rêver sa vie ?, s’interroge la réalisatrice. C’est un état que je voulais interroger. C’est aussi un hypersensible, perméable à la fébrilité de sa mère, qu’il ne sait comment aider. »
Ernest semble plus solide. Ou alors les événements passent sur lui plus facilement grâce à la présence de son aîné. « Il porte aussi beaucoup de choses sur les épaules, affirme Léonor Serraille. Lui aussi traversera une phase difficile. Il se pose aussi des questions sur son identité ». Devenu adulte, sa maman lui dira même : « La dépression, c’est pas pour nous. Tu as trop traîné avec les Blancs. » Mais de quelle couleur se sent Ernest réellement alors que, dans la rue, le professeur de philosophie qu’il est devenu se voit renvoyer à sa couleur de peau par le flic qui vérifie son identité et le palpe pour voir s’il porte une arme.
Après Jeune Femme, son premier film sélectionné dans la catégorie Un certain regard au Festival de Cannes 2017 et lauréat de la Caméra d’or – qui récompense le meilleur premier film d’un réalisateur –, Léonor Serraille nous offre là, malgré quelques longueurs, un film tout en sensibilité et en nuances psychologiques.
Brillant à l’école, Jean supporte tous les espoirs de réussite que sa mère pose sur lui. Après le déménagement de la famille à Rouen, il fait aussi office de papa de substitution pour son frère cadet, car Rose travaille à Paris et ne rentre que le week-end. Une fois au lycée, Jean fréquente la bourgeoisie rouennaise par l’intermédiaire de sa petite amie. Ecrasé de responsabilités, il connaitra une forme de dépression qui lui coupera les ailes. « A-t-il eu le temps de rêver sa vie ?, s’interroge la réalisatrice. C’est un état que je voulais interroger. C’est aussi un hypersensible, perméable à la fébrilité de sa mère, qu’il ne sait comment aider. »
Ernest semble plus solide. Ou alors les événements passent sur lui plus facilement grâce à la présence de son aîné. « Il porte aussi beaucoup de choses sur les épaules, affirme Léonor Serraille. Lui aussi traversera une phase difficile. Il se pose aussi des questions sur son identité ». Devenu adulte, sa maman lui dira même : « La dépression, c’est pas pour nous. Tu as trop traîné avec les Blancs. » Mais de quelle couleur se sent Ernest réellement alors que, dans la rue, le professeur de philosophie qu’il est devenu se voit renvoyer à sa couleur de peau par le flic qui vérifie son identité et le palpe pour voir s’il porte une arme.
Après Jeune Femme, son premier film sélectionné dans la catégorie Un certain regard au Festival de Cannes 2017 et lauréat de la Caméra d’or – qui récompense le meilleur premier film d’un réalisateur –, Léonor Serraille nous offre là, malgré quelques longueurs, un film tout en sensibilité et en nuances psychologiques.
Un petit frère, de Léonor Serraille
France, 1h56
Avec Annabelle Lengronne, Stéphane Bak, Kenzo Sambin, Ahmed Sylla
Sortie en salles le 1er février 2023
Lire aussi :
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