Connectez-vous S'inscrire

Sur le vif

Une immunité met Rice dans l'embarras

| Mercredi 31 Octobre 2007 à 09:28

           


Mardi, un responsable démocrate au Congrès a demandé des explications à la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice sur l'immunité accordée par des enquêteurs du département d'Etat à des agents de la compagnie de sécurité privée Blackwater, impliqués dans la mort de 17 Irakiens.

Selon le Washington Post, les agents de la police fédérale (FBI) qui sont chargés depuis le mois d'octobre de l'enquête sur la fusillade du 16 septembre ne peuvent pas utiliser les témoignages recueillis préalablement par le bureau de la sécurité diplomatique du département d'Etat parce qu'ils ont été effectués sous couvert d'immunité.

Certains gardes de Blackwater ont refusé de répondre aux enquêteurs du FBI en raison de cette immunité, écrit le journal.

Dans un communiqué, le sénateur démocrate Joseph Biden, qui préside la commission des Affaires étrangères, demande à Mme Rice si ces informations de presse sont "exactes", "si c'est le cas, qui a donné l'autorisation d'accorder l'immunité" et enfin s'il y a eu "consultation avec le département de la Justice avant que l'immunité soit accordée" aux agents de Blackwater.

Le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, a refusé de confirmer ces informations, invoquant l'enquête en cours.

"Le département d'Etat ne peut pas immuniser un individu contre des poursuites de la justice pénale fédérale", a-t-il précisé. "En outre, l'immunité que la presse a évoquée n'est nullement incompatible avec le succès de poursuites pénales".

M. McCormack s'est efforcé de tenir Mme Rice à distance de la polémique.

"L'attitude de Mme Rice est que si des individus ont violé des règles, des lois ou des réglementations, ils doivent être poursuivis", a-t-il déclaré. "Et çà, ce sera au département de la Justice de le décider".

"Son attitude à elle après cet incident a été conforme à cette approche", a ajouté le porte-parole. "C'est elle qui a demandé au FBI de mener l'enquête".

Le 16 septembre, 17 civils ont été tués à Bagdad au passage d'un convoi de Blackwater dont les gardes ont été accusés de "crime délibéré" par les autorités irakiennes.

Le patron de Blackwater, Erik Prince, affirme quant à lui que ses employés ont été la cible de tirs et qu'ils n'ont fait que répliquer.

Ses agents ne peuvent être jugés par des tribunaux militaires américains et il n'est pas établi s'ils peuvent être jugés aux Etats-Unis pour des crimes commis à l'étranger.

En outre, des familles de victimes irakiennes de la fusillade du 16 septembre ont porté plainte en octobre aux Etats-Unis, réclamant des explications et des dédommagements.





SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !