Dans sa lutte contre la résistance palestinienne, l’armée israélienne a intensifié ses opérations dans les territoires occupés de Cisjordanie et de Gaza tuant ce jeudi 25 septembre cinq palestiniens, dont quatre activistes. Durant l’attaque, un soldat israélien a également trouvé la mort. Par ailleurs, 27 soldats israéliens se sont révoltés en refusant d’accomplir certaines missions. Ils dénoncent ainsi les attaques aériennes responsables de la mort de nombreux civils.
Nouveaux raids de l’armée israélienne
Ce jeudi 25 septembre, l’armée israélienne a lancé de nouvelles attaques sur les territoires occupés provocant la mort de cinq palestiniens.
A Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, deux chefs de l'aile militaire du Jihad islamique, recherchés pour leur rôle dans des attentats, ont été tués par des soldats israéliens qui ont attaqué la maison dans laquelle ils s'étaient retranchés, selon une source sécuritaire palestinienne.
Dans le camp des réfugiés d'Al-Boureij, dans le centre de la bande de Gaza, Muhammad Bachir Akel, 25 ans, membre de l'aile militaire du mouvement Hamas, a été tué durant un échange de tirs avec les soldats, selon des témoins et des sources hospitalières.
L'armée a ensuite encerclé, dans le même secteur, la maison d'un militant du Jihad islamique, Nour Abou Armanah, 20 ans, abattu par des missiles tirés par des chars israéliens, appuyés par un hélicoptère.
Au cours de ces raids, six soldats israéliens ont été blessés et l'un d'eux, le sergent-chef Avihu Keinan, 22 ans, a ensuite succombé, selon un communiqué militaire qui précise que les soldats se sont heurtés à une vive résistance au moment où ils tentaient d'arrêter des Palestiniens recherchés.
Une fillette palestinienne de trois ans, Lina Hassan Issa, est morte des suites 'd'un choc nerveux' lors de l'opération de l'armée, selon une source hospitalière palestinienne.
Depuis le début de l'Intifada, fin septembre 2000, 3492 personnes sont mortes dont 2.609 Palestiniens et 820 Israéliens.
Révolte de 27 pilotes israéliens
Devant la recrudescence des attaques dans les territoires occupés, 27 pilotes de l’armée israéliennes ont signé une pétition et ont refusé de participer à de nouvelles opérations de liquidations.
Les pilotes ont proclamé dans une lettre ouverte qu'ils ne voulaient plus 'obéir à des ordres illégaux et immoraux' et refusaient 'de prendre part à des attaques aériennes contre des centres de population civile' en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. 'La poursuite de l'occupation met en péril la sécurité de l'Etat d'Israël, ainsi que sa fibre morale', ont ajouté les pilotes dans leur lettre. L’un d’entre eux a expliqué au quotidien Yédiot Aharanot, sous le sceau de l'anonymat, qu'il avait décidé de signer 'avant que le jour arrive où je rentrerai à la maison en sachant que j'ai tué une mère et sa fille'. Un autre signataire a proclamé que son refus de participer à des liquidations lui inspirait plus de fierté que 'toutes les opérations de sauvetage qu'il a menées'.
Bien entendu, cet acte de rébellion n’est pas resté sans réaction du côté israélien puisque tous les responsables militaires et politiques sont montés au créneau pour dénoncer cette 'opération politique qui n'a rien de morale', selon l'expression du ministre de la Défense, Shaoul Mofaz. Le chef du gouvernement Ariel Sharon, cité par la radio publique, a affirmé que l'on ne pouvait pas 'choisir son programme à la carte au sein de l'armée et que toutes les mesures appropriées seront prises' contre les signataires.
Sur les 27 pilotes signataires, 9 seulement sont encore en activité, les autres étant des réservistes. Dans les prochains jours, les 9 pilotes seront convoqués et s’ils refusent de se rétracter, ils seront exclus.
Les 'liquidations ciblées' d'activistes et de responsables palestiniens causent souvent des victimes civiles et des dommages collatéraux. Ainsi, le plus sanglant d'entre eux, qui a eu lieu le 22 juillet 2002, a causé la mort de 17 personnes dont 9 enfants lorsqu'un avion israélien visant le chef militaire du Hamas avait largué une bombe d'une tonne sur un immeuble.
Près de 500 soldats israéliens croulent sous les verrous pour avoir refusé de mener des mission dans les Territoires occupés. L’attitude des 27 pilotes se révèle donc être un acte de conscience qui exprime un doute sur la légitimité des opérations.
Il reste à espérer que la communauté internationale entende cette révolte et qu’elle puisse apporter le soutien que méritent ces rebelles qui ravivent les espoirs de paix en Palestine.