La ville d’Amboise rend hommage à la mémoire de l'Emir Abdelkader avec l'inauguration d'une stèle à son effigie samedi 5 février. © Amboise
Le « Passage Abdelkader », œuvre du sculpteur de Michel Audiard, sera inaugurée, samedi 5 février, à Amboise, à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance algérienne. Inspirée d’une photographie de la Bibliothèque nationale française (BNF), la sculpture est un portrait découpé dans une feuille en inox laqué Epoxy, couleur rouille, « conçu pour s’intégrer parfaitement dans le patrimoine de la ville, respectant ainsi son architecture » selon la minicipalité.
Deux expositions seront également mises en avant. L’une présentée à l’église Saint-Florentin est titrée « Abdelkader et l’Abbé Louis Rabion ». L’autre installée au musée-Hôtel Morin est consacrée à « Abderkader et la Ville ».
Personnage historique, l’Emir Abdelkader est à la fois le symbole de la résistance des populations algériennes à l’invasion de l’armée française mais aussi celui de la tolérance religieuse. « Il a notamment défendu les chrétiens à Damas en 1860 et écrit une lettre aux Français sur le rapport entre la rationalité et la foi », rappelle Benjamin Stora, historien et auteur d’un rapport sur la réconciliation mémorielle dans lequel l'installation d'une stèle à Amboise en hommage à l'émir figurait parmi les préconisations. C'est aujourd'hui chose faite.
Lire aussi : Colonisation et guerre d'Algérie : face aux défis de la réconciliation mémorielle, les réponses du rapport Stora
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Une histoire de France distinguée
Né en 1808, Abdelkader ibn Muhieddine, connu sous le nom de l'Emir Abdelkader, créateur d’un Etat éphémère dont la capitale était Tagdemt, et qui s’étendait du sud d’Alger à la frontière marocaine à l’ouest, s'est engagé avec détermination contre la colonisation française en 1932. La France, qui était pourtant la première armée du monde, a eu besoin de plus de 15 ans pour mettre fin au mouvement de résistance initié par le chef militaire. Il fut emprisonné avec femmes et enfants au château d’Amboise, après sa reddition le 21 décembre 1847. Contrairement à la promesse du général Louis de Lamoricière de le laisser libre de se rendre à Alexandrie ou à Acre, il fut gardé en captivité au fort Lamalgue à Toulon, puis à Pau et enfin à Amboise.
Après son arrivée à Amboise, l’humidité du château détériore sa santé au point de susciter l’indignation en France et à l’étranger. Une campagne d’opinion publique est organisée qui aboutira à la libération de l’Emir Abdelkader en octobre 1852. Louis-Napoléon Bonaparte – futur empereur Napoléon III – ira jusqu’à lui octroyer une pension qui lui permettra de se consacrer à la théologie et à la philosophie, ses deux passions avant d’être obligé de combattre.
L’Emir Abdelkader meurt à Damas le 26 mai 1883 et est enterré près de son maître, le grand soufi Ibn Arabi. Son corps est retrouvé en 1965 et transféré vers l’Algérie avec l’autorisation de sa famille, qui en profita pour obtenir la libération d’un arrière-petit-fils de l’émir, détenu par le gouvernement algérien.
D’autres gestes œuvrant à réconcilier les mémoires suivront, « qui permettront de constituer un réseau des lieux de mémoire de l’histoire de la France et de l’Algérie », promet l’Elysée, qui cite notamment la relance du projet de musée de l’histoire de la France et de l’Algérie à Montpellier.
Mise à jour samedi 5 février : La stèle à la mémoire de l'Emir Abdelkader a été « gravement vandalisée cette nuit avant son inauguration », a fait savoir auprès de Saphirnews Benjamin Stora. En savoir plus ici
Lire aussi :
L’héritage de l’émir Abdelkader, entre tradition et modernité
L’Émir Abdelkader, apôtre de la fraternité, de Mustapha Chérif
Hommage des harkis à l’émir Abdelkader, héros des deux rives de la Méditerranée
Le chemin vers l’Histoire : l’exemple de l’émir Abdelkader
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L’Emir Abdelkader meurt à Damas le 26 mai 1883 et est enterré près de son maître, le grand soufi Ibn Arabi. Son corps est retrouvé en 1965 et transféré vers l’Algérie avec l’autorisation de sa famille, qui en profita pour obtenir la libération d’un arrière-petit-fils de l’émir, détenu par le gouvernement algérien.
D’autres gestes œuvrant à réconcilier les mémoires suivront, « qui permettront de constituer un réseau des lieux de mémoire de l’histoire de la France et de l’Algérie », promet l’Elysée, qui cite notamment la relance du projet de musée de l’histoire de la France et de l’Algérie à Montpellier.
Mise à jour samedi 5 février : La stèle à la mémoire de l'Emir Abdelkader a été « gravement vandalisée cette nuit avant son inauguration », a fait savoir auprès de Saphirnews Benjamin Stora. En savoir plus ici
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