A trois jours de la Journée internationale de la femme, le 8 mars, l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) dévoile, mercredi 5 mars, les résultats d’une enquête sur les violences à l’égard des femmes, qu’elle a initiée à l’échelle de l’UE, la plus vaste et la plus complète des études réalisées dans le monde sur le sujet. Ses conclusions, compilées dans le rapport « La violence à l’égard des femmes : un phénomène omniprésent » (synthèse plus bas), font l’état de l’étendue des abus dont les femmes sont victimes chez elles, au travail, en public et en ligne.
Plus de 42 000 femmes âgées de 18 à 74 ans des 28 Etats membres de l’UE ont participé à cette enquête inédite et les questions qui leur ont été adressées ont porté sur les expériences vécues depuis l’âge de 15 ans et au cours des 12 mois précédant l’entretien.
Plus de 42 000 femmes âgées de 18 à 74 ans des 28 Etats membres de l’UE ont participé à cette enquête inédite et les questions qui leur ont été adressées ont porté sur les expériences vécues depuis l’âge de 15 ans et au cours des 12 mois précédant l’entretien.
Les violences sexuelles trop répandues
Les Européennes ne sont pas plus épargnées par les violences que d’autres femmes dans le monde. Ainsi, 33 % d’entre elles ont été victimes de violences physiques et/ou sexuelles depuis l’âge de 15 ans tandis que 8 % des femmes ont subi des violences physiques et/ou sexuelles au cours des 12 mois précédant l’enquête. 22 % ont fait l’objet de violences perpétrées par un(e) partenaire intime.
« La violence sexuelle en particulier constitue un crime répandu qui requiert une action concertée pour lutter contre les comportements sexuels violents à l’égard des femmes », indique la FRA, soulignant alors que 10 % des femmes ont déclaré avoir subi une forme de violence sexuelle depuis l’âge de 15 ans. 5 % ont même été violées.
Contre le viol conjugal, « il est nécessaire que la législation de tous les États membres de l’UE offre aux femmes mariées la même protection en matière de viol qu’aux femmes qui ne le sont pas », lance l’instance européenne.
« La violence sexuelle en particulier constitue un crime répandu qui requiert une action concertée pour lutter contre les comportements sexuels violents à l’égard des femmes », indique la FRA, soulignant alors que 10 % des femmes ont déclaré avoir subi une forme de violence sexuelle depuis l’âge de 15 ans. 5 % ont même été violées.
Contre le viol conjugal, « il est nécessaire que la législation de tous les États membres de l’UE offre aux femmes mariées la même protection en matière de viol qu’aux femmes qui ne le sont pas », lance l’instance européenne.
Le sentiment de culpabilité des victimes à combattre
57 % des femmes n’ont pas signalé à la police ou à un autre organisme l’acte le plus sévère de violence commise à leur égard. Le besoin de lutter toujours plus contre le faible taux de signalement à la police et à d’autres services spécialisés d’aide aux victimes apparaît dès lors nécessaire pour la FRA, en permettant notamment aux professionnels de santé de jouer un rôle accru lors de l’identification et de la prévention des faits de violence.
« Il est urgent d’allouer davantage de ressources » aux services spécialisés dans l’UE car, à ce jour, seules 6 % d’entre elles ont contacté un foyer d’accueil et 4 %, une association d’aide aux victimes. « Il convient de lutter avec vigueur contre les mentalités négatives qui amènent la victime à culpabiliser » et à avoir honte, lit-on dans la synthèse du rapport.
La violence psychologique est, quant à elle, « très répandue et doit être reconnue pour les effets qu’elle engendre ». 43 % des femmes interrogées ont vécu une certaine forme de violence psychologique perpétrée par un partenaire, actuel ou ancien, « telle que l’humiliation en public, l’interdiction de sortie ou la séquestration, l’obligation de regarder du matériel pornographique, et des menaces de violence ».
« Il est urgent d’allouer davantage de ressources » aux services spécialisés dans l’UE car, à ce jour, seules 6 % d’entre elles ont contacté un foyer d’accueil et 4 %, une association d’aide aux victimes. « Il convient de lutter avec vigueur contre les mentalités négatives qui amènent la victime à culpabiliser » et à avoir honte, lit-on dans la synthèse du rapport.
La violence psychologique est, quant à elle, « très répandue et doit être reconnue pour les effets qu’elle engendre ». 43 % des femmes interrogées ont vécu une certaine forme de violence psychologique perpétrée par un partenaire, actuel ou ancien, « telle que l’humiliation en public, l’interdiction de sortie ou la séquestration, l’obligation de regarder du matériel pornographique, et des menaces de violence ».
Le harcèlement, du virtuel au réel
La FRA appelle à « améliorer les réponses à la traque furtive dans le droit et dans la pratique ». Près de 23 % des femmes ont été victimes du « stalking » – dont 21 % pour qui la traque a duré plus de deux ans – au point qu’elles ont dû changer d’adresse électronique ou de numéro de téléphone pour échapper à leur harceleur.
« Les plateformes Internet et les réseaux sociaux devraient aider les victimes de cyber-harcèlement de manière proactive à signaler les abus et devraient être encouragés à limiter les comportements indésirables », recommande la FRA.
Du virtuel au réel, il n’y a qu’un pas. Près de 75 % des femmes ont déjà été victimes de harcèlement sexuel dans un cadre professionnel, même lorsqu’elles occupent un poste de cadre supérieur. Contrairement aux idées reçues, « les femmes faisant carrière dans le management ou occupant d’autres postes de haut niveau courent un risque plus élevé d’être harcelées sexuellement ».
« Les plateformes Internet et les réseaux sociaux devraient aider les victimes de cyber-harcèlement de manière proactive à signaler les abus et devraient être encouragés à limiter les comportements indésirables », recommande la FRA.
Du virtuel au réel, il n’y a qu’un pas. Près de 75 % des femmes ont déjà été victimes de harcèlement sexuel dans un cadre professionnel, même lorsqu’elles occupent un poste de cadre supérieur. Contrairement aux idées reçues, « les femmes faisant carrière dans le management ou occupant d’autres postes de haut niveau courent un risque plus élevé d’être harcelées sexuellement ».
La France, mauvaise élève de l’UE
Les niveaux de violence rapportés varient d’un État membre de l’UE à l’autre. Alors que la moyenne européenne se situe à 33 %, 44 % des Françaises disent avoir subi des violences physiques et/ou sexuelles depuis leurs 15 ans. Un taux très élevé qui place la France au 5e rang des mauvaises élèves, à égalité avec la Grande-Bretagne mais après les Pays-Bas (45 %), la Suède (46 %), la Finlande (47 %) et le Danemark (52 %). La Pologne et l’Autriche, avec des taux qui s’élèvent respectivement à 19 % et 20 %, sont ceux qui tiennent le haut du classement.
Pour la FRA, plusieurs éléments peuvent concourir aux « différences de taux de prévalence de la violence » contre les femmes observées entre les pays. « Il peut être culturellement plus ou moins acceptable d’aborder les incidents de violence à l’égard des femmes avec autrui » et il est davantage difficile à lutter contre le phénomène « dans les sociétés où la violence conjugale est largement considérée comme une affaire privée ».
L’alcoolisme est un facteur aggravant. « L’enquête a révélé des éléments de preuve établissant un lien entre les faits de violence conjugale subis par les femmes et les habitudes de consommation d’alcool des auteurs de ces faits », fait-elle savoir. Les pouvoirs publics se doivent de mieux intégrer le danger de la boisson lors de ses campagnes contre les violences domestiques.
Pour la FRA, plusieurs éléments peuvent concourir aux « différences de taux de prévalence de la violence » contre les femmes observées entre les pays. « Il peut être culturellement plus ou moins acceptable d’aborder les incidents de violence à l’égard des femmes avec autrui » et il est davantage difficile à lutter contre le phénomène « dans les sociétés où la violence conjugale est largement considérée comme une affaire privée ».
L’alcoolisme est un facteur aggravant. « L’enquête a révélé des éléments de preuve établissant un lien entre les faits de violence conjugale subis par les femmes et les habitudes de consommation d’alcool des auteurs de ces faits », fait-elle savoir. Les pouvoirs publics se doivent de mieux intégrer le danger de la boisson lors de ses campagnes contre les violences domestiques.
Des données fiables pour renforcer la législation européenne
Pour la FRA, l’étude permet de « mettre en évidence la violence à l’égard des femmes en tant que violation des droits fondamentaux dans l’UE », de « résoudre le problème lié au manque de données exhaustives sur l’ampleur et la nature du problème » et de délivrer des données visant à éclairer et à soutenir la législation et les politiques de lutte contre le fléau qui, dans le monde, touche une femme sur trois au moins une fois dans sa vie.
« Avec la publication de ces résultats, le temps est maintenant venu de lutter contre la violence à l’égard des femmes sur la base des éléments de preuve fournis par cette enquête », écrit Morten Kjaerum, le directeur de la FRA, qui appelle les Etats de l'UE à ratifier la convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, adoptée en 2011 à Istanbul.
Sur les 28 pays membres, l'Autriche, l'Italie et le Portugal sont les seuls à avoir ratifié le traité international. La Turquie, non membre de l'UE, a été la première à l'adopter. Pas la France. Sautera-t-elle le pas prochainement ? Le chemin sera long pour atteindre les dix adhésions, dont huit des Etats membres, nécessaires pour que la convention d'Istanbul entre en vigueur. La FRA aura à mener des actions fortes de lobbying si elle veut convaincre plus de pays de se saisir d'un enjeu fondamental pour les droits de l'homme.
« Avec la publication de ces résultats, le temps est maintenant venu de lutter contre la violence à l’égard des femmes sur la base des éléments de preuve fournis par cette enquête », écrit Morten Kjaerum, le directeur de la FRA, qui appelle les Etats de l'UE à ratifier la convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, adoptée en 2011 à Istanbul.
Sur les 28 pays membres, l'Autriche, l'Italie et le Portugal sont les seuls à avoir ratifié le traité international. La Turquie, non membre de l'UE, a été la première à l'adopter. Pas la France. Sautera-t-elle le pas prochainement ? Le chemin sera long pour atteindre les dix adhésions, dont huit des Etats membres, nécessaires pour que la convention d'Istanbul entre en vigueur. La FRA aura à mener des actions fortes de lobbying si elle veut convaincre plus de pays de se saisir d'un enjeu fondamental pour les droits de l'homme.
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