Père Christian Salenson et le théologien Mohammed El Mahdi Krabch ensemble à la visite du pape François à Marseille les 22 et 23 septembre 2023. © DR
Les Rencontres méditerranéennes réunissaient en septembre sous l’emblème « Mosaïque d’espérance » des jeunes de toutes confessions et des responsables religieux en vue d’un échange sur les défis qui traversent l’espace méditerranéen (migrations, écologie, conflits…) et notre responsabilité de croyants. Pour que cette mosaïque de peuples, de cultures, de religions qui composent la Méditerranée construisent et partagent une même espérance. Elles ont duré huit jours et se sont conclues avec la visite du pape François.
Pour nous, membres de l’académie de Nîmes et de l’Arc méditerranéen, ces rencontres confortent et renforcent notre projet d’avenir qui consiste à rapprocher des académies et sociétés savantes des rives nord et sud de la Méditerranée.
Pour nous, membres de l’académie de Nîmes et de l’Arc méditerranéen, ces rencontres confortent et renforcent notre projet d’avenir qui consiste à rapprocher des académies et sociétés savantes des rives nord et sud de la Méditerranée.
Le discours du pape, une lumière du phare sur nos responsabilités
« Chers frères et sœurs, je vous remercie de votre écoute patiente et de votre engagement. Allez de l’avant ! Soyez une mer de bien, pour faire face aux pauvretés d’aujourd’hui avec une synergie solidaire ; soyez un port accueillant, pour embrasser ceux qui cherchent un avenir meilleur ; Soyez un phare de paix, pour anéantir, à travers la culture de la rencontre, les abîmes ténébreux de la violence et de la guerre. Merci. »
C’est avec ces exhortations que le pape François, aux côtés du cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, a conclu son discours au palais du Pharo en évoquant trois symboles, à savoir la mer, le port et le phare.
Le discours du pape est une lumière du phare qui indique aux populations des deux rives de la Méditerranée, très agitée, les passages périlleux et l’importance de secourir ces migrants qui meurent chaque jour dans la mer. Ces migrants, qui fuient la guerre, la misère et la dictature, ont le droit d’être secourus. L’humanité doit s’y orienter pour sauver sa dignité. Le discours du pape nous responsabilise et nous incite à être pleinement engagés dans l’accueil de l’indigent qui souffre. C’est le message de l’Evangile et du Coran.
Le Coran dit à propos des croyants : « Car ces bienheureux non seulement tenaient fidèlement leurs promesses et redoutaient un jour d’une violence inouïe, mais également nourrissaient l’indigent, l’orphelin et le captif, malgré leur propre dénuement en disant : Nous vous nourrissons uniquement pour l’amour de Dieu, sans attendre de vous ni récompense ni remerciement. » (Sourate 76, versets 7-9) Selon la tradition prophétique « l’Homme est créé à l’image de Dieu ». (Recueil Al-Boukhari, n°6227 du hadith)
L’Evangile de Jésus-Christ selon Saint Matthieu dit : « Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venu jusqu’à moi. » (25 : 35-36)
C’est avec ces exhortations que le pape François, aux côtés du cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, a conclu son discours au palais du Pharo en évoquant trois symboles, à savoir la mer, le port et le phare.
Le discours du pape est une lumière du phare qui indique aux populations des deux rives de la Méditerranée, très agitée, les passages périlleux et l’importance de secourir ces migrants qui meurent chaque jour dans la mer. Ces migrants, qui fuient la guerre, la misère et la dictature, ont le droit d’être secourus. L’humanité doit s’y orienter pour sauver sa dignité. Le discours du pape nous responsabilise et nous incite à être pleinement engagés dans l’accueil de l’indigent qui souffre. C’est le message de l’Evangile et du Coran.
Le Coran dit à propos des croyants : « Car ces bienheureux non seulement tenaient fidèlement leurs promesses et redoutaient un jour d’une violence inouïe, mais également nourrissaient l’indigent, l’orphelin et le captif, malgré leur propre dénuement en disant : Nous vous nourrissons uniquement pour l’amour de Dieu, sans attendre de vous ni récompense ni remerciement. » (Sourate 76, versets 7-9) Selon la tradition prophétique « l’Homme est créé à l’image de Dieu ». (Recueil Al-Boukhari, n°6227 du hadith)
L’Evangile de Jésus-Christ selon Saint Matthieu dit : « Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venu jusqu’à moi. » (25 : 35-36)
Engager avec les pays du sud des partenariats fraternels
Nous ne cessons de rappeler à travers nos références religieuses l’inaliénabilité de la dignité de chaque être humain.
La théologie revêt une importance cruciale pour promouvoir la fraternité et lutter contre la xénophobie, le racisme, l’antisémitisme et toute forme de haine ou d’exclusion. L’accueil de l’autre est la leçon principale du discours du pape. La Méditerranée, du latin signifiant au milieu des terres, est cet espace confiné entre le sud de l’Europe et l’Afrique du Nord et qui s’étend à l’est jusqu’au Liban, la Palestine, Israël, et en bordant en retour la Turquie, la Grèce, l’Italie et les différentes îles, pour aboutir à Marseille et au détroit de Gibraltar. C’est un espace à histoire très riche et extrêmement féconde. C’est le berceau des religions, des philosophies et de toute sorte de savoirs.
Il est urgent de travailler avec les pays du sud dans un esprit fraternel et amical pour mettre fin à la tragédie des migrants qui a trop duré. Accueillir celles et ceux qui sont en détresse et engager avec les pays du sud des partenariats fraternels afin de réussir un co-développement capable de garantir à tous le droit et la liberté de rester chez soi. Comment peut-on accepter que notre Méditerranée se transforme en cimetière ? Peut-on avoir la conscience tranquille quand on apprend que des dizaines de milliers de migrants (femmes, enfants et hommes) ont péri dans les abîmes de la Méditerranée ?
Face à ce drame, notre responsabilité est engagée devant le Seigneur et devant toute l’humanité. Nous ne pouvons que saluer et applaudir le discours du Saint Père, le Pape François. Nous lui exprimons toute notre reconnaissance et lui disons : Merci !
*****
Christian Salenson est prêtre du diocèse de Nîmes, membre de l’académie de Nîmes et directeur émérite de l’Institut de sciences et théologie des religions (ISTR) à l’institut catholique de la Méditerranée de Marseille (ICM). Mohammed El Mahdi Krabch est membre correspondant de l’Académie de Nîmes (société savante), imam, théologien et aumônier référent des hôpitaux de l'Hérault.
Lire aussi :
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Et si la France prenait vraiment « sa part » dans l’accueil des réfugiés ?
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Il est urgent de travailler avec les pays du sud dans un esprit fraternel et amical pour mettre fin à la tragédie des migrants qui a trop duré. Accueillir celles et ceux qui sont en détresse et engager avec les pays du sud des partenariats fraternels afin de réussir un co-développement capable de garantir à tous le droit et la liberté de rester chez soi. Comment peut-on accepter que notre Méditerranée se transforme en cimetière ? Peut-on avoir la conscience tranquille quand on apprend que des dizaines de milliers de migrants (femmes, enfants et hommes) ont péri dans les abîmes de la Méditerranée ?
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