Il serait intéressant de parler du "renouvellement de la pensée islamique" plutôt que de parler de la "réforme de l'islam", une expression ambigüe et qui rappelle la "Réforme" dans le christianisme avec l'apparition du protestantisme dans un contexte qui n'a absolument rien à voir avec l'islam.

D'autre part, ce renouvellement a besoin d'un climat propice où l'ensemble des musulmans pourrait participer, mais dans un pays comme la France, avec une politique officielle ou officieuse et des médias stigmatisant et discriminant, ce mouvement n'aura pas beaucoup d'adhésion communautaire et restera sans effet, à moins que le but ne soit de jouer les vedettes invitées ici et là.

Cependant, toute tentative locale est vouée à l'échec, car l'islam reste global et la pensée islamique n'a pas de frontière, et donc par une sorte de principe des "vases communicantes", une amorce de changement ici sera freinée et reviendra à sa place si elle n'est pas soutenue par un changement plus global.

Mais pour qu'il y ait un marche de tout le corps de l'islam dans le sens du renouvellement, il faut d'abord que les peuples musulmans se libèrent des régimes politiques autoritaires, voire despotiques, qui combattent par tous les moyens tout mouvement pouvant aboutir à la libération des esprits et au retour du pouvoir aux peuples. Pour ces régimes (et leurs alliés), l'islam sert comme un moyen d'endormissement des peuples et toute relecture pourrait être source de danger existentiel.

Le renouvellement ne pourra avoir lieu sans le succès du "printemps arabe"...