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Abou Hamza nie toute incitation à la haine raciale et tout appel au meurtre  19/01/2006

Accusé d'incitation au meurtre et à la haine raciale, l'ancien imam britannique Abou Hamza s'est vigoureusement défendu jeudi devant le tribunal londonien chargé de le juger, estimant notamment que "le racisme est l'un des plus grands péchés".

"Quand vous êtes un religieux, vous ne pouvez distinguer entre les gens en fonction de la couleur, le racisme est l'un des plus grands péchés, je le condamne totalement, nous devons haïr le racisme comme quelque chose de mal, et même s'il vient de nos propres parents nous devons le dénoncer", a plaidé l'ancien imam de la mosquée de Finsbury Park, dans le nord de Londres.

Interrogé par son avocat, Abou Hamza al-Masri a fermement démenti avoir jamais appelé ses fidèles à tuer quelqu'un au Royaume-Uni ou ailleurs dans le monde. Niant "le concept de meurtre", il a cependant défendu "le concept de combat".
Au sujet de cet appel au Jihad, au combat, "M. Hamza a toujours affirmé que rien ne pouvait être fait ici (au Royaume-Uni), il a toujours parlé d'actions à l'étranger, il a dit que les Afghans doivent lutter en Afghanistan, que les Irakiens doivent lutter en Irak", a insisté son avocat, Me Edward Fitzgerald.

De même Me Fitzgerald s'est insurgé contre le chef d'accusation de possession de document à usage terroriste visant son client.

Soulignant que le document en question, une encyclopédie en dix volumes sur le Jihad en Afghanistan, avait été saisi par Scotland Yard au domicile de son client en 1999, puis lui avait été rendu la même année, sans aucun avertissement, l'avocat s'est interrogé sur le soudain revirement des enquêteurs: "Soudainement, ce qui à l'époque avait été qualifié de manuel militaire est décrit aujourd'hui comme un manuel terroriste", a-t-il accusé.

Tous les faits reprochés à l'ancien imam auraient eu lieu avant mai 2004, date de son arrestation et de son incarcération à la prison londonienne de haute sécurité de Belmarsh.

Abou Hamza, 47 ans, d'origine égyptienne, a acquis la nationalité britannique par son premier mariage, en 1980, un an après son arrivée sur le sol britannique, à l'âge de 21 ans. Divorcé en 1983, M. Hamza s'est ensuite remarié en 1984, avec une autre Britannique, dont il a eu sept enfants.

M. Hamza, imam de la mosquée de Finsbury Park de 1997 à janvier 2003, lorsqu'il a été officiellement démis de ses fonctions par les autorités britanniques, n'a pas toujours été investi religieusement, ont appris les jurés du tribunal d'Old Bailey jeudi.

Diplômé de l'école polytechnique de Brighton, dans le sud de l'Angleterre, en 1989, il avait d'abord travaillé comme ingénieur civil, à la prestigieuse académie militaire de Sandhurst, près de Londres. Celle-là même où les princes Harry et William suivent actuellement leur formation d'officiers.

Pendant deux ans, jusqu'en juillet 1991, M. Hamza a travaillé à Sandhurst, où il était chargé de l'entretien des clôtures et des bâtiments à la périphérie du site.

Dès son départ de Sandhurst, Abou Hamza est alors parti en Afghanistan. Mais il en est revenu en 1993, après un incident toujours resté trouble dans lequel il a perdu ses deux mains.