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Communication officielle en Algérie: divergences entre presse privée et médias publics 18/12/2005
Entre presse publique et medias privés, le débat fait rage en Algérie sur la politique de communication des autorités concernant l'état de santé du président Abdelaziz Bouteflika, qui est sorti samedi de l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris après trois semaines d'hospitalisation.
Alors que les quotidiens privés continuent à réclamer samedi la fin de l'"embargo sur l'information" maintenu selon eux par les autorités, la presse publique, télévision en tête, évoque la "transparence" manifestée et dénonce les spéculations et rumeurs "tendancieuses" entretenues par les médias étrangers. "Maladie du président de la république: où est la vérité?", titre l'influent quotidien El Watan en affirmant que "l'équipe qui se trouve auprès du chef de l'Etat", hospitalisé depuis le 26 novembre, "semble maintenir un embargo sur l'information". L'équipe médicale algérienne qui accompagne le président à Paris a mis fin à cet "embargo" en annonçant samedi que M. Bouteflika avait quitté l'hôpital dans la matinée et que son état de santé "évolue très favorablement". El Watan a fait état de "sources à Alger (qui) évoquent une zone d'exclusion communicationnelle, hermétiquement gérée par des proches de Bouteflika". "La communication officielle, avec l'épisode du chanteur Mami, semble évoluer loin des canaux de l'exécutif", poursuit le journal. Vendredi, le chanteur de raï Cheb Mami avait déclaré qu'il avait rencontré M. Bouteflika jeudi dans sa chambre au Val-de-Grâce et qu'il allait "vraiment bien". "Il y a devoir, pour les autorités, de freiner cette spirale de la rumeur destabilisatrice par la publication d'un bulletin de santé, le plus exhaustif possible, qu'accompagneraient des images télévisées du chef de l'Etat", affirme El Watan. Parlant d'"absence d'une stratégie de communication cohérente", Le Soir d'Algérie estime que "les autorités algériennes n'ont fait que réagir aux rumeurs". "Il est étonnant qu'un chanteur soit la première personne à témoigner directement sur l'état de santé" du président, ajoute-t-il. "Lorsque Cheb Mami devient une source qui informe sur l'état de santé du Président, les hauts responsables de l'Etat doivent être mis à la retraite obligatoire", écrit le quotidien arabophone Ech-Chorouk (conservateur). Le quotidien gouvernemental El Moudjahid fait au contraire état d'une "transparence sans équivalent dans nombre de pays". "Informer les populations et les médias est l'une des conditions fondamentales pour toute évolution de la démocratie. Les pouvoirs publics se sont bien conformés à ce principe, en informant en temps réel", affirme-t-il, dénonçant les "tentatives de parasitage et d'amalgame entourant l'hospitalisation du chef de l'Etat". La télévision nationale a souligné la "grande transparence" avec laquelle le chef de l'Etat a "ordonné de lui même de rendre publique sa maladie et d'informer son peuple ainsi que toute l'opinion publique des développements de son état de santé d'une manière sereine", en évitant "de verser dans l'exhibitionnisme et encore moins dans la désinformation et le mensonge". Elle avait dénoncé vendredi soir des rumeurs "tendancieuses et mesquines", reflétant selon elle "toute la haine et la rancoeur que d'aucuns portent aux peuple et à l'Etat algériens". La radio publique a pour sa part dénoncé les "perfides ragots" de la presse marocaine, accusée d'être "curieusement dans la même ligne éditoriale qu'une certaine presse française". Des journaux marocains s'étaient interrogés mercredi sur l'aptitude de M. Bouteflika à reprendre les rênes du pouvoir à Alger après son hospitalisation. |
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