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De Robien pour des permanences police-justice dans les écoles 19/12/2005
Trois jours après l'agression d'une enseignante à Etampes (Essonne), le ministre de l'Education nationale Gilles de Robien a lancé l'idée de permanences judicio-policières à l'école pour prévenir les violences.
"Il faut réfléchir avec les ministres concernés et la communauté éducative à l'instauration de permanences au sein même des établissements, permettant aux enseignants de faire part à la police et à la justice de toutes difficultés avant que des drames ne surviennent", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Le ministre, qui s'est présenté en "porte-parole du ras-le-bol" des professeurs, les invite à "ne pas hésiter à porter plainte dès qu'une menace est proférée". "Les enseignants exercent un métier altruiste. Ils donnent, et ce n'est pas pour recevoir des coups de couteau", a-t-il dit. Le ministre a demandé à l'inspection générale un rapport administratif sur le lycée Louis-Blériot d'Etampes où une enseignante d'arts plastiques, Karen Montet-Toutain, a été agressée à coups de couteau vendredi en plein cours par un élève de 18 ans. Le procureur d'Evry a ouvert lundi une information judiciaire pour tentative d'assassinat contre le lycéen, qui s'est rendu samedi soir à la police. Placé sous mandat de dépôt, il passera la nuit de lundi à mardi en prison. Le jeune homme n'était pas perçu dans son lycée "comme un élève ayant failli par la passé aux règles élémentaires de la civilité", a précisé l'inspectrice d'académie de l'Essonne, Marie-Louise Testenoire. Etablissement a priori sans histoire d'environ 350 élèves, le lycée Louis-Blériot compte un adulte pour six élèves. Le professeur, dont les jours ne sont plus en danger, avait fait part le 6 décembre à son inspectrice pédagogique de problèmes rencontrés avec une autre classe que celle de l'agresseur, élève de BEP vente-action marchande. Selon son avocat, la victime pourrait porter plainte contre l'administration s'il s'avère que cette dernière n'a pas su la protéger. "Si elle le faisait, dans les circonstances actuelles, c'est une attitude que je comprendrais", a dit Gilles de Robien. "Ce n'est pas l'Education nationale qui est en cause, c'est la société dans son ensemble", a estimé le ministre, soulignant par ailleurs "le devoir d'éducation qui incombe aussi et surtout aux parents, qui doivent soutenir le travail des professeurs". Pour améliorer le travail des enseignants, surtout en début de carrière, Gilles de Robien souhaite favoriser leur formation en matière de discipline. Il a également rappelé l'envoi, l'an prochain, d'un millier de professeurs expérimentés recrutés sur la base du volontariat dans 200 à 250 collèges sensibles du programme "ambition réussite". Le Parti socialiste a fait part de sa "préoccupation" après l'agression d'Etampes. "On ne peut laisser les enseignants seuls face à la montée de la violence à l'école", a déclaré le député européen Stéphane Le Foll lors d'un point de presse. L'élu a réclamé le renforcement de l'encadrement dans les lycées, le suivi des élèves par un retour aux emplois jeunes et la limitation à 15 du nombre d'élèves par classe dans les zones d'éducation prioritaire. Comme de nombreux autres syndicats d'enseignants, l'Unsa éducation a apporté un "soutien inconditionnel" à Karen Montet-Toutain, victime d'un "geste insensé". "C'est aussi l'environnement social et scolaire qu'il importe de transformer pour que de tels drames ne se reproduisent pas", écrit le syndicat dans un communiqué. |
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