A la suite de la manifestation du lundi 6 janvier protestant la motion votée le 16 décembre par le Conseil d’administration de Paris VI, Paris VII devait voter la même proposition mardi. Motion qui souhaitait le non renouvellement des accords entre les universités françaises et israéliennes. Au final, les élus de paris VII ont jugé qu’il n’était pas du rôle de l’université d’adopter une telle proposition. Par ailleurs, des agressions venant de groupes extrémistes pro israéliens, le Bétar et la LDJ, ont eu lieu lors du rassemblement sur des contre manifestants. Des poursuites judiciaires sont en cours.
Il est environ 17h quand la manifestation eut lieu. De nombreuses personnalités étaient présentes, Dominique Strauss Kahn, Bernard Henri Lévy, Alain Finkelkraut… Mais aussi des drapeaux jaunes de la LDJ (Ligue de la Défense Juive) flottaient sur le rassemblement, sans que personne ne s’inquiète... Ce mouvement est connu par les services de sécurité pour nombre de débordement et d’agressions commis au cours de manifestations (notamment un inspecteur de police poignardé par un de leur militant). Et pourtant les associations organisatrices démocratiques telle l’UNEF, l’UEJF, la LICRA (Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme)… ont manifesté sans contestation sous les drapeaux de ce groupe, interdit en Israël.
« Ratonnade à Jussieu »
En face de cette manifestation, un groupe de contre manifestants était en face sur le parvis du campus de Jussieu, des CRS se postaient en barrage . Scandant des slogans « Bush, Sharon, assassins! », ils reçurent nombre de projectiles, œufs, cannettes… sans qu’aucune force de police n’intervienne. « Avant la fin de la manifestation, nous nous sommes dirigés vers une autre sortie du campus pour éviter tout débordement » témoigne Mourad, un contre manifestant. Seulement des groupes les attendaient à la sortie… « Ils étaient casqués, munis de barre de fer et groupés, ils se dirigeaient vers nous, nous insultant de « sales arabes »… ». Mourad s’en sort avec six points de sutures au crâne.
Laurence, une militante d’Attac Jussieu rapporte « on s’est fait attraper à la sortie du campus, une personne s’est dirigée vers nous et nous a attaqué sans aucune raison, prétextant que nous l’avions insulté de « sale juif », ce qui est totalement faux ! » s’indigne t’elle. « Aussitôt un groupe de quinze personnes a chargé sur nous ! Je n’ai rien eu, mais mon amis s’en sort avec un traumatisme crânien, et les phalanges de sa main gauche fracturés »…
Suite à ces violences, un collectif regroupant des étudiants, des professeurs et des syndicats s’est créé. Un communiqué de presse intitulé « Ratonnade à Jussieu » a été diffusé pour dénoncer ces débordements et les agressions pour la plupart ignoré par la presse…En outre, ce communiqué appelle les associations, et notamment l’UEJF (Union des Etudiants Juifs de France) à se positionner par rapport à ces groupes extrémistes qui se sont exprimés au grand jour lors du rassemblement. Des poursuites judiciaires sont en cours.
COMMUNIQUE DE PRESSE:
Violences à Jussieu :
Trois étudiants à l’hôpital
Lundi 6 décembre, un rassemblement a été organisé par l’UEJF autour de la polémique sur la motion adoptée par le conseil d’administration de Paris VI. Elle demande la suspension d’un accord entre l’Union Européenne et Israël, qui a été voté par le Parlement européen le 10 avril 2002. Cet accord large, qui prévoyait la suppression des droits de douane, la participation d’Israël à des programmes de recherche universitaire financés par l’Union Européenne, comporte comme condition nécessaire le respect des Droits de l’Homme.
Des étudiants, inquiets de la désinformation en cours, se sont rassemblés, et ont été agressés, recevant œufs, canettes, menaces racistes en réponse à des slogans politiques.
A ce rassemblement, des éléments extrémistes connus des services de police, organisés, et armés affichaient ouvertement leur appartenance à des groupes d’extrême droite sionistes comme la LDJ (Ligue de Défense Juive) et le Betar-Tagar. Ces groupes appelaient, dans leurs menaces, à la haine raciale. La LDJ est interdite en Israël, pourquoi est-il toléré qu’elle s’affiche tous drapeaux déployés devant une université parisienne ? Comment se fait-il que l’UEJF accepte leur présence au sein d’une telle manifestation ?
Militants et étudiants sortant de cours, ont été attaqués, au sein même de l’université de Jussieu, et poursuivis dans le quartier avoisinant la sortie du site de Jussieu, à coup de bombes lacrymogènes, poings américains, casques et barres de fer. Trois d’entre eux ont été emmenés à l’hôpital, dont un pour traumatisme crânien. Des plaintes judiciaires ont été déposées.
Nous exigeons de l’UEJF qu’elle clarifie sa position par rapport à ces groupuscules ultraviolents.
Nous appelons tous les étudiants, enseignants et personnel universitaire à dénoncer ces violences organisées, répétées, qui ont pour unique objectif de créer un climat de terreur et de tuer toute expression libre.
Premiers signataires :
CNT, ATTAC-Jussieu, JCR, Averroes, Collectif Agir contre la Guerre Jussieu, L’Etincelle/ Socialisme par en Bas, OSEA, Sud-Etudiants, étudiants et personnels universitaires non organisés.