Au 2e colloque des intellectuels musulmans francophones de l'AFPI, le 23 septembre. De gauche à droite : Leila Alaouf, Seydi Diamil Niane, Karim Ifrak, Abdelhafidh Benchouk et Nacera Taleb.
« Cette rencontre est le fruit d’un travail de plusieurs mois qui a permis de réunir des intellectuels musulmans d’horizons divers », expose Jamel El Hamri, président de l’AFPI. Chercheur en islam contemporain à l’université de Strasbourg, l'auteur de « Malek Bennabi : une vie au service d’une pensée » souligne « l’importance de telles rencontres pour faire avancer l’islam de France » et tient à la poursuite de ces rendez-vous où chercheurs et religieux, qui ne se croisent pas souvent, peuvent débattre de diverses – et sensibles – questions ayant attrait à l’islam de France. « L’organisation d’une communauté est une épreuve par laquelle notre communauté (juive) est passée en France en s’installant ici. C’est pour cela que moi, en tant qu’individu, je viens soutenir cette initiative », a déclaré le rabbin Gabriel Hagai, invité au colloque.
Préalable à tout débat sur la vie des musulmans en France, la première séance a posé le cadre institutionnel du culte musulman. Chiheb Mnasser, conseiller technique de Jean-Pierre Chevènement, a rappelé les ambitions culturelles de la Fondation de l’islam de France et son rôle dans la diffusion de la culture islamique, tandis que Mohammed Moussaoui, président d’honneur du Conseil français du culte musulman (CFCM), est intervenu sur le rôle de l'instance en tant qu’interface entre les lieux de culte et les autorités de l'État (préfectures, ministères, gouvernement). Fatima Khemilat, doctorante spécialiste des rapports entre autorités françaises et le culte musulman, s’est, quant à elle, interrogée sur la représentation de la communauté musulmane en France et la nécessité d’un dialogue entre ses représentants et ladite base musulmane.
Préalable à tout débat sur la vie des musulmans en France, la première séance a posé le cadre institutionnel du culte musulman. Chiheb Mnasser, conseiller technique de Jean-Pierre Chevènement, a rappelé les ambitions culturelles de la Fondation de l’islam de France et son rôle dans la diffusion de la culture islamique, tandis que Mohammed Moussaoui, président d’honneur du Conseil français du culte musulman (CFCM), est intervenu sur le rôle de l'instance en tant qu’interface entre les lieux de culte et les autorités de l'État (préfectures, ministères, gouvernement). Fatima Khemilat, doctorante spécialiste des rapports entre autorités françaises et le culte musulman, s’est, quant à elle, interrogée sur la représentation de la communauté musulmane en France et la nécessité d’un dialogue entre ses représentants et ladite base musulmane.
Le pluralisme, une force à cultiver chez les musulmans de France
Au cœur des échanges, la diversité de l’islam de France. « Il faut développer le dialogue intramusulman en plus du dialogue interreligieux. Il faut que les musulmans discutent, échangent entre eux », expose Karim Ifrak, islamologue et chercheur au CNRS. Il a été rejoint par Seydi Diamil Niane, docteur en islamologie à l’université de Strasbourg et auteur de Moi, musulman, je n’ai pas à me justifier. Manifeste pour un islam retrouvé : « Le premier défi des instances musulmanes en France, c’est la promotion du dialogue intra-islamique avant de s’engager dans le dialogue interreligieux. C’est le dialogue intrareligieux qui va permettre à toutes les tendances de l’islam de s’exprimer sans prendre le risque d’être excommunié », explique t-il.
Afin de parvenir à un pluralisme apaisé, Karim Ifrak préconise de « rompre avec la tutelle intellectuelle étrangère », estimant que les musulmans en France ont « assez d’outils et de ressources pour cultiver leur propre pensée ». Un islam de France qui, comme l’a souligné l'étudiante-chercheuse sur le féminisme Leila Alaouf, doit être fait par les intellectuels musulmans mais aussi par les musulmans eux-mêmes, en développant « l’accès à des espaces d’expression ». Abdelhafid Benchouk, représentant de la confrérie soufie Naqshbandiyya, a rappelé que la diversité est une exigence : « Il faut se rappeler pourquoi nous avons été créés en diversité : c’est afin que nous nous connaissions. Et Dieu nous pousse à la conscience avec cette entreconnaissance. C’est Dieu qui a voulu que nous soyons différents. Donc il faut l’accepter et vouloir connaître l’autre. »
Lire aussi : #1AnAprès : 40 points de vue pour la France de demain - Une diversité qui se cultive avec Saphirnews
Afin de parvenir à un pluralisme apaisé, Karim Ifrak préconise de « rompre avec la tutelle intellectuelle étrangère », estimant que les musulmans en France ont « assez d’outils et de ressources pour cultiver leur propre pensée ». Un islam de France qui, comme l’a souligné l'étudiante-chercheuse sur le féminisme Leila Alaouf, doit être fait par les intellectuels musulmans mais aussi par les musulmans eux-mêmes, en développant « l’accès à des espaces d’expression ». Abdelhafid Benchouk, représentant de la confrérie soufie Naqshbandiyya, a rappelé que la diversité est une exigence : « Il faut se rappeler pourquoi nous avons été créés en diversité : c’est afin que nous nous connaissions. Et Dieu nous pousse à la conscience avec cette entreconnaissance. C’est Dieu qui a voulu que nous soyons différents. Donc il faut l’accepter et vouloir connaître l’autre. »
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Au 2e colloque des intellectuels musulmans francophones. De gauche à droite : Ghaled Bencheikh, Sofiane Meziani, Slimane Rezki et Ramzi Daoud.
Comment contribuer à la société ?
« L’islam de France commence en 714 quand les premiers musulmans passent les Pyrénées et entrent en France », indique Slimane Rezki, vice-président de la Fondation Conscience soufie. Un islam de France historique mais qu’il faut réactualiser et adapter : « Nous devons être des enfants de notre époque », analyse-t-il.
Alors que Sofiane Meziani, professeur d’éthique musulmane au lycée Averroès à Lille, invite les musulmans à revitaliser leur foi et la spiritualité en France, Ghaleb Bencheikh se félicite de l’intégration des musulmans en Europe, « malgré les discriminations ». Rappelant un rapport indiquant que 76 % des musulmans ont confiance dans les principes démocratiques du pays dans lequel ils vivent, le théologien explique que cela est « un bon élément de base pour consolider une société solidaire et fraternelle ».
Dans un contexte de méfiance à l’égard de l’islam de France, Ghaleb Bencheikh considère qu’« il y a ce sentiment d’appartenance qu’il faut cultiver et sur lequel il faut agir pour les générations à venir pour faire partie d’une même société et d’une même nation solidaire, fraternelle et prospère pour tous ».
Alors que Sofiane Meziani, professeur d’éthique musulmane au lycée Averroès à Lille, invite les musulmans à revitaliser leur foi et la spiritualité en France, Ghaleb Bencheikh se félicite de l’intégration des musulmans en Europe, « malgré les discriminations ». Rappelant un rapport indiquant que 76 % des musulmans ont confiance dans les principes démocratiques du pays dans lequel ils vivent, le théologien explique que cela est « un bon élément de base pour consolider une société solidaire et fraternelle ».
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