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Sur le vif

Définition américaine de la torture différente de celle des 'pays civilisés'

| Jeudi 16 Février 2006 à 21:25

           


La définition par les Etats-Unis de ce qui constitue de la torture "n'est pas la même que la nôtre et ne semble pas coïncider avec celle de la plupart des pays civilisés", a estimé un juge britannique jeudi, dans une affaire concernant des détenus de Guantanamo.

Le juge Andrew David Collins, de la Haute cour de Londres, a fait ce commentaire lors de l'examen de la plainte déposée par les familles de trois détenus de Guantanamo --un Irakien, un Jordanien et un Libyen-- ayant résidé en Grande-Bretagne.

Les familles veulent que la justice britannique ordonne à Jack Straw, le chef de la diplomatie britannique, de demander aux autorités américaines la libération de ces trois hommes. Une demande à laquelle se refuse pour l'instant M. Straw, selon qui la Grande-Bretagne peut seulement faire une telle requête pour ses propres ressortissants.

La Haute cour de Londres a donné son feu vert jeudi à la requête déposée par les avocats des trois détenus, et celle-ci sera désormais étudiée au fond par un autre tribunal britannique. C'est ce tribunal qui devra décider ou non de contraindre M. Straw à entreprendre cette démarche auprès des autorités américaines.

Les trois détenus concernés sont Bisher al-Rawi, 37 ans, un Irakien qui vivait en Grande-Bretagne depuis 1985, Jamil el-Banna, un Jordanien qui avait acquis le statut de réfugié en Grande-Bretagne en 2000, et Omar Deghayes, 35 ans, un Libyen qui a grandi à Brighton, dans le sud de l'Angleterre.

MM. Rawi et Banna, partenaires en affaires, ont été arrêtés en 2003 en Gambie puis transférés à la base américaine de Guantanamo, à Cuba. Ils sont accusés de liens avec Al-Qaïda via l'imam extrémiste Abou Qatada, actuellement incarcéré à Londres dans l'attente de son expulsion vers la Jordanie.

M. Deghayes, prisonnier à Guantanamo depuis plus de trois ans, avait été arrêté au Pakistan. Selon ses proches, il est désormais aveugle d'un oeil après que les militaires américains ont utilisé sur lui un spray au poivre et lui ont enfoncé les doigts dans les yeux.

Neuf détenus de Guantanamo ayant un passeport britannique ont été libérés et rapatriés en Grande-Bretagne, sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux.





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