Ehoud Olmert, Premier ministre israélien
Je veux entendre les conseils du président Chirac
Le Premier ministre israélien Ehoud Olmert est attendu mardi à Paris. "Je veux entendre les conseils du président Chirac et lui faire part de mes inquiétudes", explique-t-il dans un entretien publié mardi dans "Le Figaro". Alors que la situation est de plus en plus tendue entre le Hamas et le Fatah dans les territoires palestiniens, M. Olmert assure qu'il "fer(a) tout ce qui est en (s)on pouvoir pour renforcer le statut de Mahmoud Abbas", le président de l'Autorité palestinienne. Ainsi, "nous sommes prêts à participer aux initiatives pour transférer de l'argent à des fins humanitaires à l'Autorité palestinienne, y compris à travers le mécanisme envisagé par l'Union européenne", mais "à condition que de l'argent ne soit pas versé pour les salaires de l'administration et qu'il n'y ait pas de soutien direct ou indirect à des agences gouvernementales".
La France prône toujours la négociation
Une grande partie des 165.000 fonctionnaires palestiniens n'ont pas été payés depuis trois mois. La France a proposé la mise en place d'un fonds fiduciaire géré par la Banque mondiale. Selon l'Elysée, Jacques Chirac devrait réitérer lors de son entretien avec M. Olmert mercredi à l'Elysée "la nécessité de trouver une solution très vite pour que les Palestiniens puissent recevoir l'aide internationale". Le Premier ministre israélien devrait, quant à lui, présenter au président français son "programme de réalignement", c'est-à-dire son plan de retrait unilatéral en Cisjordanie. Mais la France, elle, prône toujours la négociation: selon l'Elysée, Jacques Chirac va donc à nouveau "insister sur le rétablissement d'un processus négocié entre Israël et les Palestiniens" et "sur l'urgence d'une reprise des négociations (...) dans le cadre de la feuille de route".
Première visite en France depuis son éléction
C'est le première visite en France d'Ehud Olmert depuis son élection en mars. M. Olmert, dont le parti Kadima, fondé par Ariel Sharon, a gagné les élections législatives du 28 mars, a inscrit comme axe majeur de son programme le démantèlement des colonies juives isolées en Cisjordanie, tout en conservant les plus peuplées. Il poursuit ainsi la politique de son prédécesseur, qui avait lancé le désengagement israélien de la bande de Gaza sans consultation avec les Palestiniens.