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Religions

Espagne : les musulmans s’affrontent sur le mariage homosexuel

Rédigé par Ammar B. | Mercredi 6 Avril 2005 à 00:00

           

Abdel Nour Brado sème la controverse dans la communauté musulmane d’Espagne. Secrétaire de la Commission islamique d’Espagne, M. Brado a lancé un appel pour l’ouverture d’un débat sur le mariage homosexuel au sein de la communauté musulmane nationale. Plus que le thème de l’appel lui-même c’est la position de son initiateur qui crée l’émoi dans les mosquées espagnoles. Car la Commission islamique est un organisme créé en 1991 par le gouvernement pour représenter la minorité musulmane estimée à six cent mille personnes. Et depuis un an Madrid autorise le mariage homosexuel.



Abdel Nour Brado sème la controverse dans la communauté musulmane d’Espagne. Secrétaire de la Commission islamique d’Espagne, M. Brado a lancé un appel pour l’ouverture d’un débat sur le mariage homosexuel au sein de la communauté musulmane nationale. Plus que le thème de l’appel lui-même c’est la position de son initiateur qui crée l’émoi dans les mosquées espagnoles. Car la Commission islamique est un organisme créé en 1991 par le gouvernement pour représenter la minorité musulmane estimée à six cent mille personnes. Et depuis un an Madrid autorise le mariage homosexuel.

 

Devant le tollé général soulevé par sa proposition, M. Brado pose son appel comme une conséquence de la législation espagnole sur le mariage homosexuel. Il en précise néanmoins le cadre de sa démarche : « ma position sur le mariage homosexuel est un point de vue personnel et n’a rien à voir avec la Commission islamique d’Espagne dont le Secrétaire  général Mansour Escudero est opposé aux mariages homosexuels ».

M. Brado se défend de vouloir instaurer le mariage homosexuel dans la communauté musulmane. « Ce que je vise est l’ouverture d’un débat sur la question » explique-t-il.

 

Dans la religion musulmane comme dans la religion catholique, le mariage homosexuel n’est pas une pratique admise. Intervenant sur ce type de mariage, Monseigneur Ricardo Blazquez, nouveau Président de la Conférence épiscopale d’Espagne a déclaré que  « d’un point de vue chrétien, éthique et culturel, il n’agit pas d’un mariage. Dieu a créé l’homme à son image, et la femme avec tout autant de dignité, mais différenciés pour qu’ils soient complémentaires, et pour la fécondité ». Une approche à laquelle adhèrent de nombreux milieux musulmans. Lors des débats sur le projet de loi portant sur le mariage homosexuel, l’Eglise catholique d’Espagne s’était vivement opposée allant jusqu’à qualifier le mariage homosexuel de « virus » ou de « fausse monnaie ». L’appel de M. Brado intervient donc comme un pavé dans la marre. Ses contradicteurs n’ont pas manqué de se faire entendre.

 

Pour Omar Reibas, secrétaire de l’Association catalane des études islamiques ce type d’appels est contraire aux préceptes de l’islam. Il soupçonne l’auteur de mener une campagne de promotion personnelle en soutenant des idées comme le mariage homosexuel ou l’imamat des femmes.

Il faut dire que l’appel de M. Brado intervient après l’initiative de la féministe américaine Amina Wadud qui a dirigé une prière mixte le 18 mars dernier à Manhattan. Cet événement, une première dans l’histoire de la communauté musulmane, a été suivi, le 19 mars, par l’ouverture d’une mosquée à Amsterdam dans laquelle toutes les activités rituelles sont exclusivement menées par des femmes. Ce projet mené par des mouvements féministes,  bénéficie de financements gouvernementaux.

 

Autant d’initiatives qui posent les termes d’un débat nouveau et souvent polémique dans les milieux musulmans pas seulement occidentaux. D’aucuns parlent de l’émergence d’un « islam d’Occident ». Mais d’autres y voient un piège dont le but est de distraire les musulmans des pays occidentaux de leurs préoccupations véritables.






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