Leïla Anis, comédienne de 30 ans, née en France et originaire de Djibouti où elle a passé son enfance et son adolescence, a écrit Fille de, une autofiction qu’elle joue, seule, sur la scène de la Maison des Métallos, du 18 mars au 6 avril.
Ce monologue en trois actes (le départ, le transit et l’arrivée) nous invite à un voyage intérieur qui nous mène de l’Afrique de l’Est à nos cités urbaines. « Cher pays, mon tout petit confetti de l’empire colonial, cher mien, je vous écris par-delà l’oubli, suis devenu mon propre père, ai eu pour affront, moi, la fille, de choisir comme métier le théâtre et tant pis si je mets des années à me sentir légitime. Suis enfin capable de me souvenir… »
Au fil de la mémoire des événements de son passé qu’elle retricote avec ses mots et sa geste, elle donne voix à ses souvenirs et aux personnages qui l’ont entourée, sa mère, sa deuxième mère, son père, ses frère et sœur. « Tu ouvres la bouche, tu t’entends dire à ton père : “À partir d’aujourdhui, suis ton égale, suis partout chez moi dans ce monde et suis libre de tout ! ” Un mois plus tard, dans une lettre dactylographiée, ton père t’écrit qu’il te considère dorénavant comme morte. » Morte ? Leïla Anis renaît sur scène, qui assume son choix d’être libre de vivre ce qu’elle a choisi de devenir.
Le spectacle Fille de, mis en scène par Géraldine Bénichou, accompagné de la musique et des percussions d’Antony Gatta, est ainsi l’occasion d’aborder l’exil au féminin, la place des femmes en situation de migration et leur identité, assignée ou construite, enfermante ou libératrice, dans nos sociétés actuelles des deux côtés de la Méditerranée. « Mon exil porte en lui tant de contradictions que j’ai toujours préféré le taire. Pourquoi raconter que je suis étrangère de partout ? Ni d’ici ni de là-bas, ça intéresse qui une fille de l’entre-rien ? Pourtant, aujourd’hui, je décide de dire… », déclame Leïla Anis dans son Prologue.
Pour aborder ces thématiques et enrichir le débat, quatre rencontres sont organisées à l’issue des représentations. Ont également lieu plusieurs événements (projection-débat, rencontres et concerts) autour de la pièce [lire l’encadré].
Ce monologue en trois actes (le départ, le transit et l’arrivée) nous invite à un voyage intérieur qui nous mène de l’Afrique de l’Est à nos cités urbaines. « Cher pays, mon tout petit confetti de l’empire colonial, cher mien, je vous écris par-delà l’oubli, suis devenu mon propre père, ai eu pour affront, moi, la fille, de choisir comme métier le théâtre et tant pis si je mets des années à me sentir légitime. Suis enfin capable de me souvenir… »
Au fil de la mémoire des événements de son passé qu’elle retricote avec ses mots et sa geste, elle donne voix à ses souvenirs et aux personnages qui l’ont entourée, sa mère, sa deuxième mère, son père, ses frère et sœur. « Tu ouvres la bouche, tu t’entends dire à ton père : “À partir d’aujourdhui, suis ton égale, suis partout chez moi dans ce monde et suis libre de tout ! ” Un mois plus tard, dans une lettre dactylographiée, ton père t’écrit qu’il te considère dorénavant comme morte. » Morte ? Leïla Anis renaît sur scène, qui assume son choix d’être libre de vivre ce qu’elle a choisi de devenir.
Le spectacle Fille de, mis en scène par Géraldine Bénichou, accompagné de la musique et des percussions d’Antony Gatta, est ainsi l’occasion d’aborder l’exil au féminin, la place des femmes en situation de migration et leur identité, assignée ou construite, enfermante ou libératrice, dans nos sociétés actuelles des deux côtés de la Méditerranée. « Mon exil porte en lui tant de contradictions que j’ai toujours préféré le taire. Pourquoi raconter que je suis étrangère de partout ? Ni d’ici ni de là-bas, ça intéresse qui une fille de l’entre-rien ? Pourtant, aujourd’hui, je décide de dire… », déclame Leïla Anis dans son Prologue.
Pour aborder ces thématiques et enrichir le débat, quatre rencontres sont organisées à l’issue des représentations. Ont également lieu plusieurs événements (projection-débat, rencontres et concerts) autour de la pièce [lire l’encadré].
AUTOUR DU SPECTACLE « FILLE DE »
• Vendredi 7 mars, à 19 h : projection-débat en présence de la réalisatrice du film Les Roses noires, d’Hélène Milano (France, 2012, 74 min). Documentaire dans le quotidien d'adolescentes vivant en banlieues, qui revendiquent leur particularité et l’attachement à l’identité d’un groupe, mais disent aussi la blessure liée au sentiment d’exclusion et au manque. (Entrée libre)
• Samedi 8 mars : L’exil au féminin. Le musicien et chanteur Salah Gaoua et Géraldine Bénichou croisent chants et textes sur l’exil, issus des paroles recueillies auprès de femmes qu’ils ont rencontrées à Lyon, à Vénissieux, à Bonneuil et à Alger. (Plusieurs séances dans l’après-midi, durée 20 min, entrée libre)
• Jeudi 20 mars, à 20 h : rencontre à l’issue de la représentation avec Cécile Poletti, déléguée nationale en région Île-de-France de la Cimade.
• Vendredi 21 mars, à 20 h : rencontre à l’issue de la représentation avec Élise Vinet, maîtresse de conférences en psychologie sociale à l’université Lyon-2.
• Samedi 22 mars, à 15 h 30 : Grabuge, porte-parole. Voyage en images et échanges autour des créations participatives du Théâtre du Grabuge qui mettent au cœur de leur processus la parole d’hommes et de femmes pour appréhender notre histoire collective. Avec Géraldine Bénichou, Bérénice Hamidi-Kim (maîtresse de conférences au département Arts de la scène, de l’image et de l’écran de l’université Lyon-2) et Corinne Morelli (référente culture de la fédération des centres sociaux d'Île-de-France). (Entrée libre)
• Mercredi 26 mars, à 20 h : rencontre à l’issue de la représentation avec Wassyla Tamzali, auteure et avocate algérienne, à l’initiative en 2012, avec sept autres femmes arabes, de « L’appel des femmes arabes pour la dignité et l’égalité ».
• Dimanche 30 mars, à 18 h : Apéro musical : par-delà les montagnes. Un récital de chants algériens autour de figures féminines. (Entrée libre)
• Mercredi 2 avril, à 20 h : rencontre à l’issue de la représentation avec Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement.
• Vendredi 7 mars, à 19 h : projection-débat en présence de la réalisatrice du film Les Roses noires, d’Hélène Milano (France, 2012, 74 min). Documentaire dans le quotidien d'adolescentes vivant en banlieues, qui revendiquent leur particularité et l’attachement à l’identité d’un groupe, mais disent aussi la blessure liée au sentiment d’exclusion et au manque. (Entrée libre)
• Samedi 8 mars : L’exil au féminin. Le musicien et chanteur Salah Gaoua et Géraldine Bénichou croisent chants et textes sur l’exil, issus des paroles recueillies auprès de femmes qu’ils ont rencontrées à Lyon, à Vénissieux, à Bonneuil et à Alger. (Plusieurs séances dans l’après-midi, durée 20 min, entrée libre)
• Jeudi 20 mars, à 20 h : rencontre à l’issue de la représentation avec Cécile Poletti, déléguée nationale en région Île-de-France de la Cimade.
• Vendredi 21 mars, à 20 h : rencontre à l’issue de la représentation avec Élise Vinet, maîtresse de conférences en psychologie sociale à l’université Lyon-2.
• Samedi 22 mars, à 15 h 30 : Grabuge, porte-parole. Voyage en images et échanges autour des créations participatives du Théâtre du Grabuge qui mettent au cœur de leur processus la parole d’hommes et de femmes pour appréhender notre histoire collective. Avec Géraldine Bénichou, Bérénice Hamidi-Kim (maîtresse de conférences au département Arts de la scène, de l’image et de l’écran de l’université Lyon-2) et Corinne Morelli (référente culture de la fédération des centres sociaux d'Île-de-France). (Entrée libre)
• Mercredi 26 mars, à 20 h : rencontre à l’issue de la représentation avec Wassyla Tamzali, auteure et avocate algérienne, à l’initiative en 2012, avec sept autres femmes arabes, de « L’appel des femmes arabes pour la dignité et l’égalité ».
• Dimanche 30 mars, à 18 h : Apéro musical : par-delà les montagnes. Un récital de chants algériens autour de figures féminines. (Entrée libre)
• Mercredi 2 avril, à 20 h : rencontre à l’issue de la représentation avec Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement.
En savoir plus : Maison des métallos − Paris 11e
Lire aussi :
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