On connaît le Georges Frêche coutumier des déclarations aux relents racistes et nauséabondes. On connaît aussi le Georges Frêche inconditionnel soutien d’Israël se targuant de défendre ce pays depuis « trente ans ». On connaît moins la société AGREXCO/Carmel que le président sortant de la Région Languedoc-Roussillon souhaite installer dans le port de Sète.
Ce projet mérite qu’on s’y arrête car il est révélateur du zèle que peuvent entreprendre certains hommes politiques français quand il s’agit de se faire le relais de la politique de colonisation d’Israël, pourtant considérée comme illégale par le monde entier.
Quelques jours après l’effroyable offensive israélienne contre Gaza, Georges Frêche annonçait fièrement dans la presse sa volonté d’aboutir à un accord commercial avec l’entreprise d’Etat israélienne AGREXCO/Carmel dans l’objectif de faire du port de Sète le terminal fruitier permettant à cette société d’écouler sa production (fruits, légumes et fleurs) dans toute l’Europe.
Sauf que la multinationale Agrexco n’est pas une société comme les autres. Détenue à 50 % par l’Etat israélien, Agrexco exporte 70 % des produits israéliens fabriqués dans les Territoires occupés. Ainsi, en participant activement au processus de spoliation des terres palestiniennes en Cisjordanie – particulièrement dans la vallée du Jourdain –, AGREXCO/Carmel se rend quotidiennement coupable de violations du droit international. Le scandale ne s’arrête pas là : la Région promettait à Agrexco d’investir 200 millions d’euros pour moderniser le port de Sète dans le but – entre autres – de faciliter l’arrivée de ses 500 000 tonnes de marchandises par an.
Croyant ne devoir s’opposer à aucune réaction, Georges Frêche fit valider en catimini le projet en février 2009. Mais c’était sans compter sur une mobilisation citoyenne, qui grandira à mesure que l’accord avec Agrexco dévoilera son caractère pernicieux et néfaste pour les Languedociens. Dès l’annonce de ce contrat de la honte, des dizaines d’associations, partis, syndicats et organisations se rassemblaient dans une « Coalition contre Agrexco ». Une première manifestation rassemblant près d’un millier de personnes s’est tenue à Montpellier, fin juin 2009, et le refus d’Agrexco s’est répandu sur le continent avec l’émergence du même type de coalition en Italie et en Suisse. En France, la campagne BDS a fait de la lutte contre Agrexco l’un de ses principaux objectifs.
La mobilisation se poursuit aujourd’hui et prend même davantage d’ampleur. A l’approche des élections régionales, une journée d’action nationale est programmée pour le samedi 6 mars 2010 pour dire « Non à Agrexco ». Une Marche, surnommée « Marche contre Agrexco » est également prévue et partira symboliquement le matin du Conseil régional, à Montpellier, pour finir son parcours dans le port de Sète.
Ces 35 km que des centaines de citoyens vont parcourir aura pour but de manifester pacifiquement notre attachement aux droits de l’homme et notre refus de voir l’argent public utilisé pour financer l’installation d’une société criminelle au détriment du développement d’une agriculture régionale de proximité.
Le but de ces différentes mobilisations est clair : nous voulons démontrer à Georges Frêche – et aux autres listes qui souhaiteraient maintenir ce projet – que des milliers de citoyens du Languedoc se souviendront d’Agrexco quand il s’agira d’insérer son bulletin dans l’urne le 14 mars prochain. Une liste dont le président s’acharne à financer la venue d’une entreprise aux pratiques frauduleuses et dont l’installation mettra en péril des centaines d’emplois paysans ne peut se targuer d’être progressiste. Le Languedoc mérite vraiment mieux que ça !
* Nabil Ennasri est diplômé de l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence.
Du même auteur :
En avant pour Gaza !
Musulmans européens : que d’orages en perspective…
Les oulémas du pouvoir vs les oulémas de la dignité
D’un Mur à l’autre
Cause toujours, tu m’intéresses…
Ce projet mérite qu’on s’y arrête car il est révélateur du zèle que peuvent entreprendre certains hommes politiques français quand il s’agit de se faire le relais de la politique de colonisation d’Israël, pourtant considérée comme illégale par le monde entier.
Quelques jours après l’effroyable offensive israélienne contre Gaza, Georges Frêche annonçait fièrement dans la presse sa volonté d’aboutir à un accord commercial avec l’entreprise d’Etat israélienne AGREXCO/Carmel dans l’objectif de faire du port de Sète le terminal fruitier permettant à cette société d’écouler sa production (fruits, légumes et fleurs) dans toute l’Europe.
Sauf que la multinationale Agrexco n’est pas une société comme les autres. Détenue à 50 % par l’Etat israélien, Agrexco exporte 70 % des produits israéliens fabriqués dans les Territoires occupés. Ainsi, en participant activement au processus de spoliation des terres palestiniennes en Cisjordanie – particulièrement dans la vallée du Jourdain –, AGREXCO/Carmel se rend quotidiennement coupable de violations du droit international. Le scandale ne s’arrête pas là : la Région promettait à Agrexco d’investir 200 millions d’euros pour moderniser le port de Sète dans le but – entre autres – de faciliter l’arrivée de ses 500 000 tonnes de marchandises par an.
Croyant ne devoir s’opposer à aucune réaction, Georges Frêche fit valider en catimini le projet en février 2009. Mais c’était sans compter sur une mobilisation citoyenne, qui grandira à mesure que l’accord avec Agrexco dévoilera son caractère pernicieux et néfaste pour les Languedociens. Dès l’annonce de ce contrat de la honte, des dizaines d’associations, partis, syndicats et organisations se rassemblaient dans une « Coalition contre Agrexco ». Une première manifestation rassemblant près d’un millier de personnes s’est tenue à Montpellier, fin juin 2009, et le refus d’Agrexco s’est répandu sur le continent avec l’émergence du même type de coalition en Italie et en Suisse. En France, la campagne BDS a fait de la lutte contre Agrexco l’un de ses principaux objectifs.
La mobilisation se poursuit aujourd’hui et prend même davantage d’ampleur. A l’approche des élections régionales, une journée d’action nationale est programmée pour le samedi 6 mars 2010 pour dire « Non à Agrexco ». Une Marche, surnommée « Marche contre Agrexco » est également prévue et partira symboliquement le matin du Conseil régional, à Montpellier, pour finir son parcours dans le port de Sète.
Ces 35 km que des centaines de citoyens vont parcourir aura pour but de manifester pacifiquement notre attachement aux droits de l’homme et notre refus de voir l’argent public utilisé pour financer l’installation d’une société criminelle au détriment du développement d’une agriculture régionale de proximité.
Le but de ces différentes mobilisations est clair : nous voulons démontrer à Georges Frêche – et aux autres listes qui souhaiteraient maintenir ce projet – que des milliers de citoyens du Languedoc se souviendront d’Agrexco quand il s’agira d’insérer son bulletin dans l’urne le 14 mars prochain. Une liste dont le président s’acharne à financer la venue d’une entreprise aux pratiques frauduleuses et dont l’installation mettra en péril des centaines d’emplois paysans ne peut se targuer d’être progressiste. Le Languedoc mérite vraiment mieux que ça !
* Nabil Ennasri est diplômé de l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence.
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