Japon, Kyoto le 8 septembre 2010.
« Excusez-nous sincèrement pour ce profond désagrément », me répétait l'hôtesse de l'air de Japan Airline, « nous ferons notre maximum, cher Monsieur Mazouzi. » J'avais beau lui dire que la perte de mon bagage relevait de la responsabilité de China Air, mais rien n'y faisait, elle continuait à s'excuser en s'inclinant humblement.
J'étais stupéfait par la manière et l'insistance avec lesquelles l'hôtesse de l'air s'excusait. Je n'avais auparavant jamais vu cela chez un peuple. En réalité, cela ne devait être que le premier épisode d'une longue immersion dans les us et les coutumes japonais.
« Excusez-nous sincèrement pour ce profond désagrément », me répétait l'hôtesse de l'air de Japan Airline, « nous ferons notre maximum, cher Monsieur Mazouzi. » J'avais beau lui dire que la perte de mon bagage relevait de la responsabilité de China Air, mais rien n'y faisait, elle continuait à s'excuser en s'inclinant humblement.
J'étais stupéfait par la manière et l'insistance avec lesquelles l'hôtesse de l'air s'excusait. Je n'avais auparavant jamais vu cela chez un peuple. En réalité, cela ne devait être que le premier épisode d'une longue immersion dans les us et les coutumes japonais.
Un art de vivre unique
Je dois vous confier qu'il n'a pas été facile de passer d'un peuple souriant et chaleureux tels les Tibétains à un peuple réservé, froid et d'une extrême timidité, à savoir les Japonais. Il ne m'aura fallu pas moins de deux semaines pour percer les profondeurs des us et coutumes japonaises. Cela n'a été possible que grâce aux nombreuses invitations qui m'ont été faites de la part des Japonais.
Durant mon séjour d'une vingtaine de jours au Japon, je n'aurai passé aucune nuit à l'hôtel. En fait, j'arrivais toujours à trouver une maison prête à m'accueillir. Je pris donc cette opportunité pour mieux observer ce peuple atypique, pour mieux voir sa manière de vivre, d'interagir les uns avec les autres mais aussi la façon dont les Japonais voient le monde aussi bien à Tokyo qu'en province.
Ainsi, je peux affirmer, sans risquer de me tromper, je l'espère, que les Japonais sont un peuple jouissant d'un art de vivre unique.
Au premier abord, ce peuple parait extrêmement réservé et même hautain. Malheureux celui qui s'arrête à ce premier effet Kiss Cool sans approfondir la saveur des Japonais. En effet, ils jouissent d'un art de vivre si raffiné qu'il est difficile de croire que nous vivons sur la même planète.
L'hygiène et la propreté atteignent un tel niveau d'exigence qu'il est bien difficile de rivaliser avec eux. Enlever ses chaussures à l'entrée des maisons et l'utilisation de l'eau après être passé aux toilettes restent un rituel très ancré chez la majeure partie des Japonais.
Les toilettes futuristes japonaises reste une curiosité qui m'a fasciné durant tout mon voyage dans le pays du Soleil levant. La plupart des toilettes offrent plusieurs options qui rendraient jaloux nombre de centres de nettoyage pour voiture. Lavage avec jet faible et puissant pour les plus récalcitrants, avec eau à temperature ambiante. Séchage rapide avec possibilité de choisir la puissance du jet d'air. Enfin, ces toilettes sont équipées d'un système autonettoyant, ce qui permet de proposer des toilettes aussi propres que le miroir de Blanche-Neige.
Je dois vous confier qu'il n'a pas été facile de passer d'un peuple souriant et chaleureux tels les Tibétains à un peuple réservé, froid et d'une extrême timidité, à savoir les Japonais. Il ne m'aura fallu pas moins de deux semaines pour percer les profondeurs des us et coutumes japonaises. Cela n'a été possible que grâce aux nombreuses invitations qui m'ont été faites de la part des Japonais.
Durant mon séjour d'une vingtaine de jours au Japon, je n'aurai passé aucune nuit à l'hôtel. En fait, j'arrivais toujours à trouver une maison prête à m'accueillir. Je pris donc cette opportunité pour mieux observer ce peuple atypique, pour mieux voir sa manière de vivre, d'interagir les uns avec les autres mais aussi la façon dont les Japonais voient le monde aussi bien à Tokyo qu'en province.
Ainsi, je peux affirmer, sans risquer de me tromper, je l'espère, que les Japonais sont un peuple jouissant d'un art de vivre unique.
Au premier abord, ce peuple parait extrêmement réservé et même hautain. Malheureux celui qui s'arrête à ce premier effet Kiss Cool sans approfondir la saveur des Japonais. En effet, ils jouissent d'un art de vivre si raffiné qu'il est difficile de croire que nous vivons sur la même planète.
L'hygiène et la propreté atteignent un tel niveau d'exigence qu'il est bien difficile de rivaliser avec eux. Enlever ses chaussures à l'entrée des maisons et l'utilisation de l'eau après être passé aux toilettes restent un rituel très ancré chez la majeure partie des Japonais.
Les toilettes futuristes japonaises reste une curiosité qui m'a fasciné durant tout mon voyage dans le pays du Soleil levant. La plupart des toilettes offrent plusieurs options qui rendraient jaloux nombre de centres de nettoyage pour voiture. Lavage avec jet faible et puissant pour les plus récalcitrants, avec eau à temperature ambiante. Séchage rapide avec possibilité de choisir la puissance du jet d'air. Enfin, ces toilettes sont équipées d'un système autonettoyant, ce qui permet de proposer des toilettes aussi propres que le miroir de Blanche-Neige.
Révérences à outrance
En outre, le sens de l'organisation, la politesse, la discipline et la rigueur des Japonais sont une réalité et frappent brutalement le visiteur fraîchement arrivé sur la terre nippone.
En vrac, je pourrais évoquer la manière qu'ils ont de se saluer et de se remercier en effectuant une révérence et ce dans tous les espaces publics. Je pourrais également citer leur comportement face au feu rouge. Les piétons patientent calmement en attendant le feu vert, même s'il n'y a pas de voiture en vue. Ayant du mal à respecter cette règle, je me ferais arrêter par les forces de l'ordre qui n'hésiteront pas à me sermonner.
À voir leur manière de vivre, je me disais qu'aux yeux de certains Japonais nous devions vraiment passer pour des sauvages. Cela sera confirmé par les dires de certains de mes amis japonais.
En outre, le sens de l'organisation, la politesse, la discipline et la rigueur des Japonais sont une réalité et frappent brutalement le visiteur fraîchement arrivé sur la terre nippone.
En vrac, je pourrais évoquer la manière qu'ils ont de se saluer et de se remercier en effectuant une révérence et ce dans tous les espaces publics. Je pourrais également citer leur comportement face au feu rouge. Les piétons patientent calmement en attendant le feu vert, même s'il n'y a pas de voiture en vue. Ayant du mal à respecter cette règle, je me ferais arrêter par les forces de l'ordre qui n'hésiteront pas à me sermonner.
À voir leur manière de vivre, je me disais qu'aux yeux de certains Japonais nous devions vraiment passer pour des sauvages. Cela sera confirmé par les dires de certains de mes amis japonais.
Modestie et minimalisme
Autre signe d'un art de vivre raffiné. Dans la plupart des établissements offrant un service, on voit parfois des paniers très mignons posés au sol. Comme je les utilisais pour jeter mes mouchoirs usagés, on m'expliqua par la suite que ces paniers étaient destinés aux effets personnels encombrants des clients et ce sans risque qu'ils se les fassent voler.
L'innocence et même la profonde naïveté des Japonais étant encore une réalité, les vélos de grandes manufactures sont à peine attachés. Certaines maisons et autres appartements restent ouverts sans que personne soit à l'interieur. C'est surtout vrai pour les villes de province. « Je rentre tard ce soir, mais je t'invite à te rendre chez moi. En fait, la porte reste ouverte sans que j'y sois forcément », me diront certains de mes hôtes à maintes reprises.
L'intérieur des maisons est, pour la plupart, d'une grande simplicité. Les Japonais jouissent d'une manière assez atypique de gérer leur espace. Ils vivent encore très près du sol et le mobilier est modeste, simple et très souvent de petite taille. Cela crée une ambiance profondément modeste et humble.
On retrouve également ce type de modestie et ce style minimaliste à travers la manière avec laquelle les japonais organisent leur jardin. Malgré la simplicité de ces jardins, ils demeurent d'un raffinement extreme. On comprend donc mieux la fascination de certains artistes européens, parmi lesquels Van Gogh, pour ce style japonais.
Autre signe d'un art de vivre raffiné. Dans la plupart des établissements offrant un service, on voit parfois des paniers très mignons posés au sol. Comme je les utilisais pour jeter mes mouchoirs usagés, on m'expliqua par la suite que ces paniers étaient destinés aux effets personnels encombrants des clients et ce sans risque qu'ils se les fassent voler.
L'innocence et même la profonde naïveté des Japonais étant encore une réalité, les vélos de grandes manufactures sont à peine attachés. Certaines maisons et autres appartements restent ouverts sans que personne soit à l'interieur. C'est surtout vrai pour les villes de province. « Je rentre tard ce soir, mais je t'invite à te rendre chez moi. En fait, la porte reste ouverte sans que j'y sois forcément », me diront certains de mes hôtes à maintes reprises.
L'intérieur des maisons est, pour la plupart, d'une grande simplicité. Les Japonais jouissent d'une manière assez atypique de gérer leur espace. Ils vivent encore très près du sol et le mobilier est modeste, simple et très souvent de petite taille. Cela crée une ambiance profondément modeste et humble.
On retrouve également ce type de modestie et ce style minimaliste à travers la manière avec laquelle les japonais organisent leur jardin. Malgré la simplicité de ces jardins, ils demeurent d'un raffinement extreme. On comprend donc mieux la fascination de certains artistes européens, parmi lesquels Van Gogh, pour ce style japonais.
Une expression réservée
L'intérieur des maisons japonaises offre d'une certaine façon le reflet de ce que représente les Japonais. C'est comme si la modestie des maisons reflétait de la même manière la réserve, la timidité et le calme de ce peuple. Comme il s'exprime peu et ne fait connaître sa pensée qu'au compte-goutte, il peut être parfois difficile de communiquer avec ce peuple. L'expression des émotions en public est pour la plupart des Japonais un exercice qu'ils pratiquent assez rarement ; il est même profondement absent de leur dictionnaire comportemental pour certains.
« Si la parole est d'argent, le silence est d'or », ne cessait de me rappeler mon ami japonais lorsque je lui demandais pourquoi la plupart des Japonais s'exprimaient si peu en comparaison avec d'autres peuples. En fait, cette expression très souvent utilisée et issue du bouddhisme zen permet de mieux comprendre le calme et la sérénité de ce peuple, au sein de l'espace public du moins.
L'intérieur des maisons japonaises offre d'une certaine façon le reflet de ce que représente les Japonais. C'est comme si la modestie des maisons reflétait de la même manière la réserve, la timidité et le calme de ce peuple. Comme il s'exprime peu et ne fait connaître sa pensée qu'au compte-goutte, il peut être parfois difficile de communiquer avec ce peuple. L'expression des émotions en public est pour la plupart des Japonais un exercice qu'ils pratiquent assez rarement ; il est même profondement absent de leur dictionnaire comportemental pour certains.
« Si la parole est d'argent, le silence est d'or », ne cessait de me rappeler mon ami japonais lorsque je lui demandais pourquoi la plupart des Japonais s'exprimaient si peu en comparaison avec d'autres peuples. En fait, cette expression très souvent utilisée et issue du bouddhisme zen permet de mieux comprendre le calme et la sérénité de ce peuple, au sein de l'espace public du moins.
Hakikomori
Malgré tous ces superlatifs concernant l'art de vivre japonais, le visiteur ne peut passer à côté du sentiment de solitude, de stress et de fatigue que vivent certains Japonais. Fondée sur le collectif, la société japonaise laisse très peu de marge de manœuvre à celui qui ne saurait rentrer dans le rang. Auquel cas on se retrouve très rapidement mis de côté. Cela explique peut-etre les phénomènes de « hakikomori » très présent chez certains jeunes de Tokyo vivant en marge de la société.
L'exigence, la discipline et la rigueur professionnels sont également une réalité de la société japonaise : la plupart de mes amis japonais travaillaient jusqu'à pas d'heure, et ce non en raison d'un besoin financier personnel mais plutôt en raison de la compétitivité et de l'élitisme qui règnent au sein du milieu professionel japonais. « Je n'est que 22 jours de repos par an et cela inclut les week-ends, les jours fériés ainsi que mes vacances », me confia une vieille connaissance japonaise.
Cette réalité de la société japonaise jette une zone d'ombre sur son art de vivre pourtant si raffiné. Malgré cela, je continue à penser que le Japon a beaucoup à offrir.
Et je ne cesse de m'interroger de quelle la manière la société japonaise parvient à atteindre un si haut niveau de finesse, d'exigence, de rigueur et de discipline. Et ce, malgré le niveau élevé de développement technologique et les influences extérieures qui pourraient nous laisser croire que les Japonais seraient en passe de devenir une société d'assistés.
Je devais donc chercher les acteurs qui permettent au Japon de garder vivantes ces valeurs sur lesquelles repose la société japonaise.
Une idée ?
À bon entendeur donc.
Malgré tous ces superlatifs concernant l'art de vivre japonais, le visiteur ne peut passer à côté du sentiment de solitude, de stress et de fatigue que vivent certains Japonais. Fondée sur le collectif, la société japonaise laisse très peu de marge de manœuvre à celui qui ne saurait rentrer dans le rang. Auquel cas on se retrouve très rapidement mis de côté. Cela explique peut-etre les phénomènes de « hakikomori » très présent chez certains jeunes de Tokyo vivant en marge de la société.
L'exigence, la discipline et la rigueur professionnels sont également une réalité de la société japonaise : la plupart de mes amis japonais travaillaient jusqu'à pas d'heure, et ce non en raison d'un besoin financier personnel mais plutôt en raison de la compétitivité et de l'élitisme qui règnent au sein du milieu professionel japonais. « Je n'est que 22 jours de repos par an et cela inclut les week-ends, les jours fériés ainsi que mes vacances », me confia une vieille connaissance japonaise.
Cette réalité de la société japonaise jette une zone d'ombre sur son art de vivre pourtant si raffiné. Malgré cela, je continue à penser que le Japon a beaucoup à offrir.
Et je ne cesse de m'interroger de quelle la manière la société japonaise parvient à atteindre un si haut niveau de finesse, d'exigence, de rigueur et de discipline. Et ce, malgré le niveau élevé de développement technologique et les influences extérieures qui pourraient nous laisser croire que les Japonais seraient en passe de devenir une société d'assistés.
Je devais donc chercher les acteurs qui permettent au Japon de garder vivantes ces valeurs sur lesquelles repose la société japonaise.
Une idée ?
À bon entendeur donc.
Rédigé par Dahmane Mazouzi le Mercredi 12 Janvier 2011
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