Diplomates and co. Comme l’écrit Ilan Pape c’est « une charade, une parodie de Paix ». Les politiciens se rencontrent dans des palaces somptueux entre seconds couteaux, fonctionnaires aux frais de mission gonflés par les primes de risques, venus des quatre coins du monde pour rien, sans accréditation des belligérants qui eux, sont sur le terrain, trop occupés à faire leur guerre d’essentielle survie . On entend ces industriels de la paix en Lanvin et cravates Hermès se gargariser des habituels « processus de paix, cessation des hostilités, évacuation, désengagement…», et rien ne bouge. Deux jours plus tard on les retrouve à New York, Chypre ou Rome, avec le pli toujours impeccable. De leur côté, les travaillistes israéliens avec Yael, la fille de Dayan à leur tête s’agitent un peu, une ou deux manifs et quelques déclarations entre deux raids, mais ils savent qu’Israël ne se contentera pas d’une quelconque promesse onusienne.
Le Hezbollah, loin d’être brisé, sait parfaitement qu’il lui faudra conduire une guerre longue et douloureuse. La puissance aérienne a ses limites face à un ennemi enterré et extrêmement mobile, complètement enraciné dans le peuple qui l’a élu et qu’il représente au parlement. Encore un fait démocratique bafoué sans état d’âme. Le peuple n’a pas choisi qui il fallait, loin de là. Encore une fois le formatage occidental n’a pas fonctionné et on le lui fait payer au prix le plus fort. Celui du sang de ses populations civiles qui attendent de pieds fermes ces aviateurs presse-bouton qui du haut de leur suffisance et sans risque vont bien être obligés un jour de descendre sur terre pour confirmer leur « victoire » et là, comme au Viet Nam, les chocs se feront d’homme à homme, face à face, avec d’un côté des soldats frissonnants de vingt ans à peine et de l’autre des combattants animés par la foi et la détermination de l’ultime combat. Les recrues de tsahal le reconnaissent lorsque, hagards,ils rentrent épuisés de leurs opérations de nettoyage.
Israël, le plus grand ghetto de tous les temps. Ils ont accompli « la promesse » vieille d’un demi siècle avec un credo, la loi du retour, ce magnifique tour de magie sioniste d’un marketing bien ficelé. Ils se sont enfermés eux-mêmes dans la plus grande « cité interdite » du monde. En 1947 l’écœurant antisémitisme nazi a poussé 600.000 juifs en Israël. Ils ont occupé la terre d’environ autant de palestiniens et en ont immédiatement chassé plus des deux tiers n’hésitant pas à raser 25.000 maisons, jusqu’en Cisjordanie. Il faut savoir qu’il ne s’est jamais agi de terres arides, loin de là. Elles étaient toutes cultivées sauf quelques parcelles de déserts et de montagnes. Alors le mythe d’une terre morte que seuls les juifs auraient su faire vivre ne tient pas, et dès 1900 cette notion est confirmée dans les journaux intimes des pionniers sionistes et socialistes, au demeurant courageux et travailleurs avec une immense utopie dans les besaces.
Aujourd’hui ils sont 7.000.000 à avoir cru à cette terre promise qui n’en a tenu aucune. On ne peut rester une vie entière les yeux rivés sur le judas et les deux mains sur la porte d’entrée, surtout lorsqu’une démographie inexorable vous noie de toutes parts. La greffe n’a pas pris, et en plus de cinquante années vous n’avez pas réussi à vous faire aimer, l’avez-vous tenté seulement ! Quel échec, Freud a encore pas mal de boulot, non ! Alors vous êtes tous condamnés à vivre dans ce « bocal » aux murs plus honteux que tous les autres parce que vous y avez construit votre propre couloir de la mort. Mesquines… !
Lloyd George en choisissant la formule « foyer national » pour la Déclaration Balfour n’annonçait rien d’autre que la création d’un Etat juif. Nous y sommes, tout commence là et Ben Gourion, le 14 mai 1948, proclamant l’indépendance lance :« L’Etat juif en Palestine s’appellera Israël ». Et l’histoire écrira une suite que nous connaissons tous trop bien jusqu’à ce mur serpentaire qui étreint en ses nœuds un peuple paniqué qui se cloître ainsi définitivement. Le couvercle se referme, la boucle est bouclée, retour à Varsovie, Vienne, Syracuse, Tolède...
Comble des combles, je viens d’apprendre qu’un auteur français, Bernard-Henri Lévy vient d’ordonner à son architecte Andrée Putman de monter un mur aussi haut que solide tout autour de son palais de Tanger, mitoyen du bien connu café Haffa qui abrita les petits rencards et les rêveries enfumées des Bowles, Burroughs et autres icônes douteuses de la Beat Génération. Décidément impossible d’échapper à ces briques de l’infamie qui ressurgissent chaque fois qu’une installation se fait dans un pays arabe. Le symbole d’Israël ne serait-il plus l’étoile de David mais la briquette d’Haïfa ! Par ailleurs les jeunes accros aux barrettes de chocolate qui s’appuient déjà sur ce mur pour s’abriter des vents du détroit savent-ils que cette plume prolixe du boulevard Saint-Germain vient de rendre un hommage vibrant et presque filial à Shimon Pérès, en le caressant d’un « Cet homme à l’allure magnifique de prince-abbé du sionisme ». On croit rêver, enfin une bonne nouvelle pour ces chmakriya farcis de kif jusqu’à la moelle…
Quand tout a commencé. Ce n’est pas une élite, scotchée à New York ou dans le sud de la France, qui débarque en Palestine, mais au contraire les plus éreintés par les pogroms et les camps de la honte. Ils n’avaient plus rien et quelques « penseurs » bien intentionnés leur ont soufflé une idée tragique, celle du « sionisme romantique » et comme un seul homme ils ont lâché l’Europe, Madagascar, l’Argentine ou l’Afrique du Sud. La religion juive déracinée reconstitue alors ses forces et installe un nationalisme juif sur un désir de terre, d’une terre qu’on lui fait miroiter comme étant la sienne depuis la nuits des temps. Et immédiatement la nouvelle voix juive va se faire entendre par le canon des armes, se justifiant par une Thora revisitée qui séduit et s’enracine dans les cœurs d’une diaspora toute émue. Alors démarre une politique d’expulsions, de démolitions, de constructions de murs, de ségrégations, d’humiliations avec en filigrane le remplacement d’un groupe ethnique par un autre, cela s’appelle tout simplement de l’épuration ethnique et rien au monde ne peut justifier un telle barbarie morale et physique. En avril 1948, Beghin n’hésita pas une seconde à massacrer les 300 habitants de Deir Yassin. Et il est possible d’évoquer mille autres exemples de cet acabit. Les chassés ont le droit inaliénable et entier de retourner chez eux par tous les moyens, et même s’il le faut en utilisant ceux de leurs bourreaux. L’oubli n’existe pas, sachez le. J’aimerai faire comprendre les impossibles rapprochements en citant mot pour mot un interview de Golda Meir en 1969 « Il n’y a pas de peuple palestinien. Ce n’est pas comme si nous étions venus les mettre dehors et leur prendre leur pays. Ils n’existent pas » Net et clair et surtout n’oubliez pas de claquer la porte en sortant. Que chacun pense ce qu’il voudra, les larmes aux yeux. Et si un doute subsiste encore rappelez vous les mots du triste Beghin, encore lui, dans son discours d’Oslo de 1978 « Cette terre nous a été promise et nous avons un droit sur elle ». Et quoi encore !
Que peut-on attendre de tels responsables si ce n’est une chasse à l’homme destinée à voler les terres d’une manière délibérée et systématique, planifiée avec minutie et cynisme. 1940, un des penseurs du front national juif, Weitz, va encore plus loin si c’était nécessaire et martèle « Il est clair qu’il n’y a pour nous aucune place pour deux peuples dans ce pays. Il n’existe pas d’autres moyens que de les déplacer tous. Le territoire d’Israël n’est pas trop petit si tous les arabes s’en vont et si les frontières sont repoussées vers le nord le long du Litani (déjà…) et sur les hauteurs du Golan » Tout le programme des années à venir est là et ils vont s’y tenir, l’histoire n’est qu’un recommencement. Il ne peut y avoir de sionisme, de colonisation, d’Etat juif sans l’éviction des arabes et en corollaire leur expropriation.
Les colons sont entrés dans la ville, sans y être invités, par la seule force des armes et les duplicités du monde entier. Au lieu de s’approprier les problémes de cet Orient qui aurait pu devenir le leur en renonçant à l’Europe qui les avait tant et tant scarifiés, plutôt que d’imposer un transplant hors nature, ils auraient pu comprendre que pour appartenir au Moyen Orient il fallait et c’est la moindre des choses lorsqu’on arrive de l’enfer, s’adapter aux coutumes, en accepter les mécanismes et ne pas tenter d’imposer leurs visions d’une Europe qui vient de les rejeter par pleines cales d’Exodus poignants.
Le voisinage, voilà le mot, ils auraient pu en comprendre les règles au lieu d’imposer les leurs. Du colonialisme classique exploitant les seuls bras des indigènes on passa vite au colonialisme de peuplement ordonnançant un flot d’immigrants qui allait tout naturellement remplacer le peuple de Palestine par un autre peuple venu pour la plupart de l’Est de l’Europe. Il leur fallait des terres et ce seront celles des arabes. On répéta Deir Yassin en plus large avec Kafr Kassem par exemple et Dayan puis Sharon s’en donnant à cœur joie vont vider des pans entiers de l’espace palestinien. Tout un arsenal de mesures installe les colonies juives et les légalise. Un Isaac Shahak par exemple n’hésite pas une seconde et écrit qu’« afin de prouver que la Palestine était une terre vide, un désert, des villages entiers ont été rasés avec leurs maisons, leurs cimetières, et leurs tombes… ». La messe est dite, les nouveaux Afrikaners ont débarqués, émules des bantoustans sud africains en plus durs, en plus armés, avec l’appui et la complicité de l’Occident. Désormais les frontières seront là où la botte de tsahal imposera sa trace, et chaque jour un peu plus loin. On peut rappeler une fois encore l’engagement sans faille d’un Bernard Henri Lévy qui en dit long sur le personnage « La souffrance et les droits des palestiniens ne sont plus, dans sa géopolitique intime, ni un litige ni un alibi ».Après cela, croyez vous être le bienvenu en terre d’Islam ! Restez donc à Haïfa que vous semblez tellement apprécier !
Pourquoi Israël ne cédera jamais ! parce qu’un terrible listing s’impose :
. Retour aux frontières de 1967, seul protocole possible d’un règlement acceptable. Alors qu’avec le soutien aveugle des Etats-Unis les actions déjà entreprises se confirmeront de plus en plus avec l’achèvement du mur qui coupe la Cisjordanie, l’annexion des territoires d’implantation des colonies, l’occupation de la vallée du Jourdain… Les récents retraits de la bande da Gaza ne sont pas la Paix, mais simplement le début d’un courant de restitution qui pourrait mettre un terme aux crimes d’Israël contre l’humanité. L’Otan a bombardé Belgrade pour obtenir l’arrêt de la purification ethnique dans les Balkans et là, rien ne se passe. Onu, Otan, Quartet tous aux abonnés absents… ! Confirmation avec le zélé Tony Blair qui, invité par son ami le rockeur Cliff Richard, bronze sur les sables de la Barbade et envoie quelques sous-fifres aux « réunions de la Paix ». Alors qu’il s’était déplacé à l’époque pour « négocier » quelques juges et obtenir les jeux. On se moque de qui.... ! Des palestiniens et des libanais, mais surtout des musulmans comme toujours.
Israël prend de plus en plus l’allure d’un « ghetto » entouré de terres palestiniennes morcelées et contrôlées par des forces militaires ne demandant qu’à lancer des raids punitifs et sanglants. La guerre s’installe à vie. Le Hezbollah de son côté sait parfaitement que tout le territoire sioniste est désormais à portée de ses tirs, qu’il a les moyens de faire durer un conflit désormais parfaitement circonscrit et que toute une population est derrière lui, pour longtemps. C’est tout simplement une vietnamisation ou mieux encore une irakisation du Moyen Orient, sables mouvants redoutés par les GI américains.
. Droit au retour. Abou Mazen sera le premier à placer cette légitimité fondamentale au centre de toute son action. Il faut le lui reconnaître. Chaque palestinien garde précieusement dans sa poche ou dans un coin des quatre murs de son bidonville des camp de réfugiés la clé de la maison abandonnée il y a plus de cinquante ans. Depuis, elle passe de père en fils et cette chaîne ne s’est jamais rompue. Chaque palestinien de la diaspora porte sur ses semelles un peu de terre de Palestine et celle-ci doit retrouver naturellement ses montagnes, ses plages, ses champs, ses racines. On ne peut dénier aux réfugiés leurs droits au retour. Israël le refusera toujours se considérant à jamais comme une démocratie ethnique, et non pas une démocratie juive. Par ce fait nous pouvons définitivement oublier la solution à deux états. Tout se mélange, des arabes vivent à une ruelle des familles juives, ils sont imbriqués et ne se supportent pas. Comment transférer autant de juifs et de palestiniens sans procéder encore une fois à une énorme épuration ethnique ! Imaginons peut être un magicien qui offrirait en une seconde les mêmes droits aux deux communautés, à tous les habitants de la Palestine. C’est impossible avec la mentalité des israéliens, alors il reste quoi ! La rupture, et elle sera dramatique.
. Plan de Paix inutile. Il est difficile de concevoir un véritable mouvement de Paix tant que les israéliens ne reconnaîtront pas ce qu’ils ont fait en 1948 lorsqu’ils détruisirent 500 villages en une seule journée pour y bâtir colonies ou autres immédiates « nécessités ». Ce crime originel sera la fondation légitime du mouvement national palestinien. La société civile doit se libérer de l’idéologie sioniste et avec Odon Vallet disons qu’ « il faut que le peuple d’Israël cesse d’être juif pour devenir hébreu »
. Vider les prisons. Et pas seulement la douzaine de prisonniers de guerre capturés en uniforme que les Hamas ou Hezbolla confondus détiennent actuellement. Mais surtout et avant tout les milliers d’hommes, de femmes et d’enfants retenus depuis des années dans des centres israéliens aussi répugnants que ceux de Pologne ou de Russie. Sans parler de l’enfermement des députés du Hamas, ces élus kidnappés et mis aux fers depuis des mois, depuis une éternité.
. Pressions internationales. Les dirigeants israéliens ne peuvent céder aux instances étrangères sans s’affaiblir. Ce serait renforcer le Hezbollah et reconnaître la victoire symbolique sinon militaire de Nasrallah. Ils sont habitués à combattre six jours ou quelques uns de plus et voici qu’une armée de l’ombre les tient en respect depuis plus d’un mois. C’est la toute première fois qu’on leur résiste autant avec des dégâts humains et matériels inattendus perpétrés par une « bande de terroristes » sur leur propre territoire. Les peurs les plus enfouies se réveillent et les rendent infiniment vulnérables. Le fanatisme de leur riposte excessive les rend douteux si ce n’est insupportables de suffisance. Et les mises en accusation pour crimes de guerre vont pleuvoir après les massacres de Canaa, n’en doutez pas. Même si Israël gagne la guerre, et il n’y rien de moins certain, tsahal restera à jamais marqué de l’infamie. Ils ont déjà perdu définitivement la bataille de l’opinion.
. Partage de Jérusalem. N’en parlons même pas. Nous connaissons tous cette épine et nous n’oublierons jamais la ballade de Sharon sur l’esplanade des mosquées, un certain 28 septembre.
.Création d’un état palestinien. La bouteille à la mer qui arracherait à tout Israël un cri d’indignation et une riposte immédiate. Un drapeau noir, rouge et vert, celui qu’Arafat a réussi à maintenir. A mettre définitivement à son crédit.
Guerre pour toujours. Un seul schéma, l’augmentation de la violence. Tout a déjà été tenté en vain. Certes la lassitude est dans les deux camps et même si des palestiniens à bout de souffle nous rappellent qu’Arafat avait osé le, « Prenons ce qu’on nous offre, c’est mieux que rien ! » nous savons parfaitement que cette attitude est plus dangereuse qu’inacceptable et conduirait directement à la destruction totale de la Palestine et de son peuple. Chaque jour apporte ses cortèges d’insuffisances. L’occupation ne stoppera pas, le nettoyage ethnique s’insinuera jour après jour et pour achever le mur des milliers de palestiniens vont encore être déplacés hors de Cisjordanie. Un génocide, rien d’autre. Le camp de la Paix en Israël n’a aucun pouvoir, les suspensions des combats ne seront que provisoires et permettront tout simplement aux troupes de souffler un peu et de se réarmer. Les collisions comme celles d’aujourd’hui se reproduiront avec des militaires de plus en plus endurcis et revanchards.
Résolution 17.01. Un pas en avant, mais si petit. Cette pause passagère acceptée dans l’urgence et surtout par l’insistance de quelques pays conscients et responsables comme la France, ne règlera rien. Une accalmie n’a jamais été un projet de Paix. On ne rend pas les armes et l’ambiguïté du « droit à l’autodéfense » inscrit dans les textes laisse imaginer des litiges aussi nombreux que sanglants. Alors ce matin 14 août 2006 à 7h00 (heure française) la pluie de bombes se ralentit, une respiration est aumônée aux femmes et aux enfants des deux côtés. C’est bien, mais ce n’est rien. Les canons fument encore, les haines n’ont pas disparu et vont se nourrir dès demain du sang qui a coulé. Le pardon est difficile, il n’y a pas de vaincus à genoux qui permettraient au gagnant après une période de rééquilibrage de mettre en place des accords définitifs et qui sait l’oubli imposé par la volonté de vivre. Chacun campe sur ses positions et tout redémarrera à la première katioucha, au premier mépris d’un tsahal arrogant.
Le Hezbollah légitimé par la démocratie, n’a rien perdu de sa détermination et ses forces à peine écornées ont prouvé leur efficacité. Tsahal s’est heurté à ce qu’il n’avait jamais envisagé, une vraie résistance, une pugnacité. Les deux camps sont épuisés et ont besoin de respirer, cette résolution tombe à pic et sera mise à profit. Les avantages aériens d’Israël ont largement prouvé leur inefficacité au moment du corps à corps. La guerre sera longue, Nasrallah n’a pas été brisé, les rodomontades d’Olmert et de Peretz ont fait long feu. Les alliés sont toujours là et le talion juif, justifiera dès demain d’autres ripostes hors proportions, et nous savons bien que « L’état d’Israël n’est pas un état qui possède une armée, mais une armée qui possède un état ».
Israël s’est isolé dans les opinions. Les accusations de crimes de guerre ne manqueront pas et sa pseudo suprématie est plombée par ses exactions et ses massacres de civils. Il y a comme un parfum de défaite à Tel Aviv et on sait la persistance de certains arômes. L’odeur de la mort s’envole difficilement, elle est s’incrustée pour longtemps. Le droit international s’appliquera peut-être un jour, et aucun consensus militaire bricolé ne tient sans solution politique. Nous sommes toujours dans une impasse, désespérée. Stratégiquement le Hezbollah ne peut être vaincu, parce qu’il se régénère dans les cœurs des populations.
Le ghetto se referme dans ses propres murailles, la guerre est là pour longtemps. Les utopies politiques d’un Grand Moyen Orient à la Bush restent actuelles, alors même si dans un rêve, dans un scénario chimérique j’ai tellement envie d’avoir tort, je sais au fond de moi que la guerre est installée pour toujours. Faites moi mentir, et je reconnaîtrai volontiers avec mes amis rabbins, curés ou imams, hommes de Dieu que je respecte infiniment, que je ne suis qu’un sacré pessimiste trop endurci par tout ce qu’il a constaté depuis 1948.
« Je n’ai rien contre le peuple juif, gens du Livre, vraiment rien, mais j’ai tout contre Israël »
Youssef Chems, écrivain
A paraître « Hadj Amor » Pour l’amour de Dieu
Le Hezbollah, loin d’être brisé, sait parfaitement qu’il lui faudra conduire une guerre longue et douloureuse. La puissance aérienne a ses limites face à un ennemi enterré et extrêmement mobile, complètement enraciné dans le peuple qui l’a élu et qu’il représente au parlement. Encore un fait démocratique bafoué sans état d’âme. Le peuple n’a pas choisi qui il fallait, loin de là. Encore une fois le formatage occidental n’a pas fonctionné et on le lui fait payer au prix le plus fort. Celui du sang de ses populations civiles qui attendent de pieds fermes ces aviateurs presse-bouton qui du haut de leur suffisance et sans risque vont bien être obligés un jour de descendre sur terre pour confirmer leur « victoire » et là, comme au Viet Nam, les chocs se feront d’homme à homme, face à face, avec d’un côté des soldats frissonnants de vingt ans à peine et de l’autre des combattants animés par la foi et la détermination de l’ultime combat. Les recrues de tsahal le reconnaissent lorsque, hagards,ils rentrent épuisés de leurs opérations de nettoyage.
Israël, le plus grand ghetto de tous les temps. Ils ont accompli « la promesse » vieille d’un demi siècle avec un credo, la loi du retour, ce magnifique tour de magie sioniste d’un marketing bien ficelé. Ils se sont enfermés eux-mêmes dans la plus grande « cité interdite » du monde. En 1947 l’écœurant antisémitisme nazi a poussé 600.000 juifs en Israël. Ils ont occupé la terre d’environ autant de palestiniens et en ont immédiatement chassé plus des deux tiers n’hésitant pas à raser 25.000 maisons, jusqu’en Cisjordanie. Il faut savoir qu’il ne s’est jamais agi de terres arides, loin de là. Elles étaient toutes cultivées sauf quelques parcelles de déserts et de montagnes. Alors le mythe d’une terre morte que seuls les juifs auraient su faire vivre ne tient pas, et dès 1900 cette notion est confirmée dans les journaux intimes des pionniers sionistes et socialistes, au demeurant courageux et travailleurs avec une immense utopie dans les besaces.
Aujourd’hui ils sont 7.000.000 à avoir cru à cette terre promise qui n’en a tenu aucune. On ne peut rester une vie entière les yeux rivés sur le judas et les deux mains sur la porte d’entrée, surtout lorsqu’une démographie inexorable vous noie de toutes parts. La greffe n’a pas pris, et en plus de cinquante années vous n’avez pas réussi à vous faire aimer, l’avez-vous tenté seulement ! Quel échec, Freud a encore pas mal de boulot, non ! Alors vous êtes tous condamnés à vivre dans ce « bocal » aux murs plus honteux que tous les autres parce que vous y avez construit votre propre couloir de la mort. Mesquines… !
Lloyd George en choisissant la formule « foyer national » pour la Déclaration Balfour n’annonçait rien d’autre que la création d’un Etat juif. Nous y sommes, tout commence là et Ben Gourion, le 14 mai 1948, proclamant l’indépendance lance :« L’Etat juif en Palestine s’appellera Israël ». Et l’histoire écrira une suite que nous connaissons tous trop bien jusqu’à ce mur serpentaire qui étreint en ses nœuds un peuple paniqué qui se cloître ainsi définitivement. Le couvercle se referme, la boucle est bouclée, retour à Varsovie, Vienne, Syracuse, Tolède...
Comble des combles, je viens d’apprendre qu’un auteur français, Bernard-Henri Lévy vient d’ordonner à son architecte Andrée Putman de monter un mur aussi haut que solide tout autour de son palais de Tanger, mitoyen du bien connu café Haffa qui abrita les petits rencards et les rêveries enfumées des Bowles, Burroughs et autres icônes douteuses de la Beat Génération. Décidément impossible d’échapper à ces briques de l’infamie qui ressurgissent chaque fois qu’une installation se fait dans un pays arabe. Le symbole d’Israël ne serait-il plus l’étoile de David mais la briquette d’Haïfa ! Par ailleurs les jeunes accros aux barrettes de chocolate qui s’appuient déjà sur ce mur pour s’abriter des vents du détroit savent-ils que cette plume prolixe du boulevard Saint-Germain vient de rendre un hommage vibrant et presque filial à Shimon Pérès, en le caressant d’un « Cet homme à l’allure magnifique de prince-abbé du sionisme ». On croit rêver, enfin une bonne nouvelle pour ces chmakriya farcis de kif jusqu’à la moelle…
Quand tout a commencé. Ce n’est pas une élite, scotchée à New York ou dans le sud de la France, qui débarque en Palestine, mais au contraire les plus éreintés par les pogroms et les camps de la honte. Ils n’avaient plus rien et quelques « penseurs » bien intentionnés leur ont soufflé une idée tragique, celle du « sionisme romantique » et comme un seul homme ils ont lâché l’Europe, Madagascar, l’Argentine ou l’Afrique du Sud. La religion juive déracinée reconstitue alors ses forces et installe un nationalisme juif sur un désir de terre, d’une terre qu’on lui fait miroiter comme étant la sienne depuis la nuits des temps. Et immédiatement la nouvelle voix juive va se faire entendre par le canon des armes, se justifiant par une Thora revisitée qui séduit et s’enracine dans les cœurs d’une diaspora toute émue. Alors démarre une politique d’expulsions, de démolitions, de constructions de murs, de ségrégations, d’humiliations avec en filigrane le remplacement d’un groupe ethnique par un autre, cela s’appelle tout simplement de l’épuration ethnique et rien au monde ne peut justifier un telle barbarie morale et physique. En avril 1948, Beghin n’hésita pas une seconde à massacrer les 300 habitants de Deir Yassin. Et il est possible d’évoquer mille autres exemples de cet acabit. Les chassés ont le droit inaliénable et entier de retourner chez eux par tous les moyens, et même s’il le faut en utilisant ceux de leurs bourreaux. L’oubli n’existe pas, sachez le. J’aimerai faire comprendre les impossibles rapprochements en citant mot pour mot un interview de Golda Meir en 1969 « Il n’y a pas de peuple palestinien. Ce n’est pas comme si nous étions venus les mettre dehors et leur prendre leur pays. Ils n’existent pas » Net et clair et surtout n’oubliez pas de claquer la porte en sortant. Que chacun pense ce qu’il voudra, les larmes aux yeux. Et si un doute subsiste encore rappelez vous les mots du triste Beghin, encore lui, dans son discours d’Oslo de 1978 « Cette terre nous a été promise et nous avons un droit sur elle ». Et quoi encore !
Que peut-on attendre de tels responsables si ce n’est une chasse à l’homme destinée à voler les terres d’une manière délibérée et systématique, planifiée avec minutie et cynisme. 1940, un des penseurs du front national juif, Weitz, va encore plus loin si c’était nécessaire et martèle « Il est clair qu’il n’y a pour nous aucune place pour deux peuples dans ce pays. Il n’existe pas d’autres moyens que de les déplacer tous. Le territoire d’Israël n’est pas trop petit si tous les arabes s’en vont et si les frontières sont repoussées vers le nord le long du Litani (déjà…) et sur les hauteurs du Golan » Tout le programme des années à venir est là et ils vont s’y tenir, l’histoire n’est qu’un recommencement. Il ne peut y avoir de sionisme, de colonisation, d’Etat juif sans l’éviction des arabes et en corollaire leur expropriation.
Les colons sont entrés dans la ville, sans y être invités, par la seule force des armes et les duplicités du monde entier. Au lieu de s’approprier les problémes de cet Orient qui aurait pu devenir le leur en renonçant à l’Europe qui les avait tant et tant scarifiés, plutôt que d’imposer un transplant hors nature, ils auraient pu comprendre que pour appartenir au Moyen Orient il fallait et c’est la moindre des choses lorsqu’on arrive de l’enfer, s’adapter aux coutumes, en accepter les mécanismes et ne pas tenter d’imposer leurs visions d’une Europe qui vient de les rejeter par pleines cales d’Exodus poignants.
Le voisinage, voilà le mot, ils auraient pu en comprendre les règles au lieu d’imposer les leurs. Du colonialisme classique exploitant les seuls bras des indigènes on passa vite au colonialisme de peuplement ordonnançant un flot d’immigrants qui allait tout naturellement remplacer le peuple de Palestine par un autre peuple venu pour la plupart de l’Est de l’Europe. Il leur fallait des terres et ce seront celles des arabes. On répéta Deir Yassin en plus large avec Kafr Kassem par exemple et Dayan puis Sharon s’en donnant à cœur joie vont vider des pans entiers de l’espace palestinien. Tout un arsenal de mesures installe les colonies juives et les légalise. Un Isaac Shahak par exemple n’hésite pas une seconde et écrit qu’« afin de prouver que la Palestine était une terre vide, un désert, des villages entiers ont été rasés avec leurs maisons, leurs cimetières, et leurs tombes… ». La messe est dite, les nouveaux Afrikaners ont débarqués, émules des bantoustans sud africains en plus durs, en plus armés, avec l’appui et la complicité de l’Occident. Désormais les frontières seront là où la botte de tsahal imposera sa trace, et chaque jour un peu plus loin. On peut rappeler une fois encore l’engagement sans faille d’un Bernard Henri Lévy qui en dit long sur le personnage « La souffrance et les droits des palestiniens ne sont plus, dans sa géopolitique intime, ni un litige ni un alibi ».Après cela, croyez vous être le bienvenu en terre d’Islam ! Restez donc à Haïfa que vous semblez tellement apprécier !
Pourquoi Israël ne cédera jamais ! parce qu’un terrible listing s’impose :
. Retour aux frontières de 1967, seul protocole possible d’un règlement acceptable. Alors qu’avec le soutien aveugle des Etats-Unis les actions déjà entreprises se confirmeront de plus en plus avec l’achèvement du mur qui coupe la Cisjordanie, l’annexion des territoires d’implantation des colonies, l’occupation de la vallée du Jourdain… Les récents retraits de la bande da Gaza ne sont pas la Paix, mais simplement le début d’un courant de restitution qui pourrait mettre un terme aux crimes d’Israël contre l’humanité. L’Otan a bombardé Belgrade pour obtenir l’arrêt de la purification ethnique dans les Balkans et là, rien ne se passe. Onu, Otan, Quartet tous aux abonnés absents… ! Confirmation avec le zélé Tony Blair qui, invité par son ami le rockeur Cliff Richard, bronze sur les sables de la Barbade et envoie quelques sous-fifres aux « réunions de la Paix ». Alors qu’il s’était déplacé à l’époque pour « négocier » quelques juges et obtenir les jeux. On se moque de qui.... ! Des palestiniens et des libanais, mais surtout des musulmans comme toujours.
Israël prend de plus en plus l’allure d’un « ghetto » entouré de terres palestiniennes morcelées et contrôlées par des forces militaires ne demandant qu’à lancer des raids punitifs et sanglants. La guerre s’installe à vie. Le Hezbollah de son côté sait parfaitement que tout le territoire sioniste est désormais à portée de ses tirs, qu’il a les moyens de faire durer un conflit désormais parfaitement circonscrit et que toute une population est derrière lui, pour longtemps. C’est tout simplement une vietnamisation ou mieux encore une irakisation du Moyen Orient, sables mouvants redoutés par les GI américains.
. Droit au retour. Abou Mazen sera le premier à placer cette légitimité fondamentale au centre de toute son action. Il faut le lui reconnaître. Chaque palestinien garde précieusement dans sa poche ou dans un coin des quatre murs de son bidonville des camp de réfugiés la clé de la maison abandonnée il y a plus de cinquante ans. Depuis, elle passe de père en fils et cette chaîne ne s’est jamais rompue. Chaque palestinien de la diaspora porte sur ses semelles un peu de terre de Palestine et celle-ci doit retrouver naturellement ses montagnes, ses plages, ses champs, ses racines. On ne peut dénier aux réfugiés leurs droits au retour. Israël le refusera toujours se considérant à jamais comme une démocratie ethnique, et non pas une démocratie juive. Par ce fait nous pouvons définitivement oublier la solution à deux états. Tout se mélange, des arabes vivent à une ruelle des familles juives, ils sont imbriqués et ne se supportent pas. Comment transférer autant de juifs et de palestiniens sans procéder encore une fois à une énorme épuration ethnique ! Imaginons peut être un magicien qui offrirait en une seconde les mêmes droits aux deux communautés, à tous les habitants de la Palestine. C’est impossible avec la mentalité des israéliens, alors il reste quoi ! La rupture, et elle sera dramatique.
. Plan de Paix inutile. Il est difficile de concevoir un véritable mouvement de Paix tant que les israéliens ne reconnaîtront pas ce qu’ils ont fait en 1948 lorsqu’ils détruisirent 500 villages en une seule journée pour y bâtir colonies ou autres immédiates « nécessités ». Ce crime originel sera la fondation légitime du mouvement national palestinien. La société civile doit se libérer de l’idéologie sioniste et avec Odon Vallet disons qu’ « il faut que le peuple d’Israël cesse d’être juif pour devenir hébreu »
. Vider les prisons. Et pas seulement la douzaine de prisonniers de guerre capturés en uniforme que les Hamas ou Hezbolla confondus détiennent actuellement. Mais surtout et avant tout les milliers d’hommes, de femmes et d’enfants retenus depuis des années dans des centres israéliens aussi répugnants que ceux de Pologne ou de Russie. Sans parler de l’enfermement des députés du Hamas, ces élus kidnappés et mis aux fers depuis des mois, depuis une éternité.
. Pressions internationales. Les dirigeants israéliens ne peuvent céder aux instances étrangères sans s’affaiblir. Ce serait renforcer le Hezbollah et reconnaître la victoire symbolique sinon militaire de Nasrallah. Ils sont habitués à combattre six jours ou quelques uns de plus et voici qu’une armée de l’ombre les tient en respect depuis plus d’un mois. C’est la toute première fois qu’on leur résiste autant avec des dégâts humains et matériels inattendus perpétrés par une « bande de terroristes » sur leur propre territoire. Les peurs les plus enfouies se réveillent et les rendent infiniment vulnérables. Le fanatisme de leur riposte excessive les rend douteux si ce n’est insupportables de suffisance. Et les mises en accusation pour crimes de guerre vont pleuvoir après les massacres de Canaa, n’en doutez pas. Même si Israël gagne la guerre, et il n’y rien de moins certain, tsahal restera à jamais marqué de l’infamie. Ils ont déjà perdu définitivement la bataille de l’opinion.
. Partage de Jérusalem. N’en parlons même pas. Nous connaissons tous cette épine et nous n’oublierons jamais la ballade de Sharon sur l’esplanade des mosquées, un certain 28 septembre.
.Création d’un état palestinien. La bouteille à la mer qui arracherait à tout Israël un cri d’indignation et une riposte immédiate. Un drapeau noir, rouge et vert, celui qu’Arafat a réussi à maintenir. A mettre définitivement à son crédit.
Guerre pour toujours. Un seul schéma, l’augmentation de la violence. Tout a déjà été tenté en vain. Certes la lassitude est dans les deux camps et même si des palestiniens à bout de souffle nous rappellent qu’Arafat avait osé le, « Prenons ce qu’on nous offre, c’est mieux que rien ! » nous savons parfaitement que cette attitude est plus dangereuse qu’inacceptable et conduirait directement à la destruction totale de la Palestine et de son peuple. Chaque jour apporte ses cortèges d’insuffisances. L’occupation ne stoppera pas, le nettoyage ethnique s’insinuera jour après jour et pour achever le mur des milliers de palestiniens vont encore être déplacés hors de Cisjordanie. Un génocide, rien d’autre. Le camp de la Paix en Israël n’a aucun pouvoir, les suspensions des combats ne seront que provisoires et permettront tout simplement aux troupes de souffler un peu et de se réarmer. Les collisions comme celles d’aujourd’hui se reproduiront avec des militaires de plus en plus endurcis et revanchards.
Résolution 17.01. Un pas en avant, mais si petit. Cette pause passagère acceptée dans l’urgence et surtout par l’insistance de quelques pays conscients et responsables comme la France, ne règlera rien. Une accalmie n’a jamais été un projet de Paix. On ne rend pas les armes et l’ambiguïté du « droit à l’autodéfense » inscrit dans les textes laisse imaginer des litiges aussi nombreux que sanglants. Alors ce matin 14 août 2006 à 7h00 (heure française) la pluie de bombes se ralentit, une respiration est aumônée aux femmes et aux enfants des deux côtés. C’est bien, mais ce n’est rien. Les canons fument encore, les haines n’ont pas disparu et vont se nourrir dès demain du sang qui a coulé. Le pardon est difficile, il n’y a pas de vaincus à genoux qui permettraient au gagnant après une période de rééquilibrage de mettre en place des accords définitifs et qui sait l’oubli imposé par la volonté de vivre. Chacun campe sur ses positions et tout redémarrera à la première katioucha, au premier mépris d’un tsahal arrogant.
Le Hezbollah légitimé par la démocratie, n’a rien perdu de sa détermination et ses forces à peine écornées ont prouvé leur efficacité. Tsahal s’est heurté à ce qu’il n’avait jamais envisagé, une vraie résistance, une pugnacité. Les deux camps sont épuisés et ont besoin de respirer, cette résolution tombe à pic et sera mise à profit. Les avantages aériens d’Israël ont largement prouvé leur inefficacité au moment du corps à corps. La guerre sera longue, Nasrallah n’a pas été brisé, les rodomontades d’Olmert et de Peretz ont fait long feu. Les alliés sont toujours là et le talion juif, justifiera dès demain d’autres ripostes hors proportions, et nous savons bien que « L’état d’Israël n’est pas un état qui possède une armée, mais une armée qui possède un état ».
Israël s’est isolé dans les opinions. Les accusations de crimes de guerre ne manqueront pas et sa pseudo suprématie est plombée par ses exactions et ses massacres de civils. Il y a comme un parfum de défaite à Tel Aviv et on sait la persistance de certains arômes. L’odeur de la mort s’envole difficilement, elle est s’incrustée pour longtemps. Le droit international s’appliquera peut-être un jour, et aucun consensus militaire bricolé ne tient sans solution politique. Nous sommes toujours dans une impasse, désespérée. Stratégiquement le Hezbollah ne peut être vaincu, parce qu’il se régénère dans les cœurs des populations.
Le ghetto se referme dans ses propres murailles, la guerre est là pour longtemps. Les utopies politiques d’un Grand Moyen Orient à la Bush restent actuelles, alors même si dans un rêve, dans un scénario chimérique j’ai tellement envie d’avoir tort, je sais au fond de moi que la guerre est installée pour toujours. Faites moi mentir, et je reconnaîtrai volontiers avec mes amis rabbins, curés ou imams, hommes de Dieu que je respecte infiniment, que je ne suis qu’un sacré pessimiste trop endurci par tout ce qu’il a constaté depuis 1948.
« Je n’ai rien contre le peuple juif, gens du Livre, vraiment rien, mais j’ai tout contre Israël »
Youssef Chems, écrivain
A paraître « Hadj Amor » Pour l’amour de Dieu