Jacques Chirac prendra la parole devant le Majliss
Une visite de 48 heures
Le président français effectuera une visite de 48 heures. La crise des caricatures de Mohammed, le dossier nucléaire iranien, la lutte contre le terrorisme, le Liban et la formation d'un nouveau gouvernement palestinien, après la victoire du Hamas, seront également au cœur des entretiens franco-saoudiens, qui se déroulent dans le cadre d'un "partenariat stratégique" noué en 1996.
C'est la capitale Riyad qui hébergera la quatrième visite du président français au royaume wahhabite, la deuxième ayant le caractère de visite d'Etat. Il s'y était déjà rendu en juillet 1996 pour conclure un crucial "partenariat stratégique", en novembre 2001 après les attentats de New York et le 2 août dernier pour les obsèques du roi Fahd. Il sera accueilli sur le tarmac par son successeur, Abdallah ben Abdelaziz al-Saoud, 81 ans, qui régentait le pays depuis dix ans.
Les deux hommes auront deux entretiens, le premier après leur dîner au palais royal Murabba samedi, puis dimanche après avoir inauguré ensemble au musée national de Riyad une exposition de 104 oeuvres d'art islamique prêtées par le Louvre, une première dans le royaume. Enfin, le Président français interviendra dimanche devant les 150 membres du Conseil consultatif ou "Majliss" (Parlement, non élu).
Entretenir le dialogue de confiance tout à fait spécial
Pour Paris, il s'agit d'entretenir le "dialogue de confiance tout à fait spécial" qui s'est noué avec Riyad, allié stratégique et acteur majeur d'un Moyen-Orient à la stabilité précaire. C'est un "pays qui a une grande influence et une influence modératrice dans une région particulièrement importante en matière de paix et de sécurité", souligne le porte-parole du président, Jérôme Bonnafont.
Selon Jacques Chirac, entouré de 14 grands patrons dont les PDG de Total, Dassault ou Thalès et la présidente du MEDEF Laurence Parisot, il s'agit de vanter les atouts des entreprises françaises. Avec 53 sociétés implantées et 3,5% des parts de marché, leur présence reste timide face aux sociétés américaines et britanniques qui se taillent la part du lion.
Les perspectives économiques étant "particulièrement bonnes, le président de la République souhaite que les entreprises françaises s'engagent davantage" en Arabie saoudite, dit-il.
Grâce à la hausse du prix du pétrole, certains spécialistes estiment que le royaume investira dans les quinze ans à venir plus de 500 milliards d'euros dans ses infrastructures, qu'il avait quelque peu délaissées depuis le début des années 90 et la première guerre du Golfe.
L'Arabie saoudite, qui accueille chaque année des millions de pèlerins musulmans, cherche à renforcer son réseau ferroviaire, notamment entre Djeddah et La Mecque.