Jean-Marie Le Pen est mort mardi 7 janvier à l'âge de 96 ans à Garches, dans les Hauts-de-Seine. Le fondateur du Front national, dont la santé a nettement décliné ces dernières années, aura été pendant plus de 60 ans une incarnation de l'extrême droite française. L'homme politique, plusieurs fois condamné par la justice pour incitation à la haine raciale, injure publique ou encore contestation de crime contre l'humanité, n'aura jamais exprimé de regrets pour ses multiples sorties et provocations racistes, antisémites et xénophobes.
Jean-Marie Le Pen, engagé dans les guerres d'Indochine puis d'Algérie où il a pratiqué des actes de torture, a su longtemps rassembler l'extrême droite autour de lui et de ses idées. Il a été cinq fois candidat à l'Elysée. A la surprise générale, il avait atteint le second tour de l'élection présidentielle de 2002 face à Jacques Chirac. Il avait alors 73 ans. Ce coup de tonnerre a été le point d'orgue de sa carrière. Le barrage républicain, dont l'existence aujourd'hui est remise en question au gré des victoires engrangées par le FN à divers scrutins locaux et nationaux ces dernières années, l'empêchera d'accéder à la magistrature suprême. Mais depuis, le FN, rebaptisé bien plus tard Rassemblement national (RN), s'est bel et bien installé dans le paysage politique.
Le parti, longtemps à la marge, réussit à se normaliser mais, sous la direction de Marine Le Pen depuis 2011, le père devient gênant. Devenu président d'honneur du FN, il finit par en être exclu par sa fille en 2015 après d'énièmes propos indignes autour de l'Holocauste. C'est, qu'à force de controverses, Jean-Marie Le Pen nuisait à la stratégie de dédiabolisation qui permet aujourd'hui au RN de s'imposer comme une force majeure de la vie politique française. Le clan Le Pen se réconcilie quelques années plus tard. Le Pen père donne ainsi sa bénédiction à sa fille pour l'élection présidentielle de 2022.
La classe politique française a réagi à la mort de Jean-Marie Le Pen. Naturellement, dans le camp du « Menhir », les hommages sont unanimes. C'est le cas aussi parmi de nombreuses personnalités de la droite, où le lepénisme a infiltré bien des idées politiques ces dernières années. Le président de la République, Emmanuel Macron, s'est également exprimé, et ce dernier a fait attention à ne pas égratigner le RN, le gouvernement dirigé par François Bayrou espérant ne pas être censuré à l'Assemblée nationale.
Pour le chef de l'Etat qui a présenté ses condoléances à la famille Le Pen, cette « figure historique de l’extrême droite » a joué un rôle qui « relève désormais du jugement de l’histoire ». « Au-delà des polémiques qui étaient son arme préférée et des affrontements nécessaires sur le fond, JM Le Pen aura été une figure de la vie politique française. On savait, en le combattant, quel combattant il était », a écrit, pour sa part, François Bayrou. Des propos bien trop légers, voire complaisants, aux yeux des farouches détracteurs de l'extrême droite, à gauche, qui ont été plus francs et directs pour critiquer l'homme politique que Jean-Marie Le Pen était et les idées qu'il a portées.
Jean-Marie Le Pen, engagé dans les guerres d'Indochine puis d'Algérie où il a pratiqué des actes de torture, a su longtemps rassembler l'extrême droite autour de lui et de ses idées. Il a été cinq fois candidat à l'Elysée. A la surprise générale, il avait atteint le second tour de l'élection présidentielle de 2002 face à Jacques Chirac. Il avait alors 73 ans. Ce coup de tonnerre a été le point d'orgue de sa carrière. Le barrage républicain, dont l'existence aujourd'hui est remise en question au gré des victoires engrangées par le FN à divers scrutins locaux et nationaux ces dernières années, l'empêchera d'accéder à la magistrature suprême. Mais depuis, le FN, rebaptisé bien plus tard Rassemblement national (RN), s'est bel et bien installé dans le paysage politique.
Le parti, longtemps à la marge, réussit à se normaliser mais, sous la direction de Marine Le Pen depuis 2011, le père devient gênant. Devenu président d'honneur du FN, il finit par en être exclu par sa fille en 2015 après d'énièmes propos indignes autour de l'Holocauste. C'est, qu'à force de controverses, Jean-Marie Le Pen nuisait à la stratégie de dédiabolisation qui permet aujourd'hui au RN de s'imposer comme une force majeure de la vie politique française. Le clan Le Pen se réconcilie quelques années plus tard. Le Pen père donne ainsi sa bénédiction à sa fille pour l'élection présidentielle de 2022.
La classe politique française a réagi à la mort de Jean-Marie Le Pen. Naturellement, dans le camp du « Menhir », les hommages sont unanimes. C'est le cas aussi parmi de nombreuses personnalités de la droite, où le lepénisme a infiltré bien des idées politiques ces dernières années. Le président de la République, Emmanuel Macron, s'est également exprimé, et ce dernier a fait attention à ne pas égratigner le RN, le gouvernement dirigé par François Bayrou espérant ne pas être censuré à l'Assemblée nationale.
Pour le chef de l'Etat qui a présenté ses condoléances à la famille Le Pen, cette « figure historique de l’extrême droite » a joué un rôle qui « relève désormais du jugement de l’histoire ». « Au-delà des polémiques qui étaient son arme préférée et des affrontements nécessaires sur le fond, JM Le Pen aura été une figure de la vie politique française. On savait, en le combattant, quel combattant il était », a écrit, pour sa part, François Bayrou. Des propos bien trop légers, voire complaisants, aux yeux des farouches détracteurs de l'extrême droite, à gauche, qui ont été plus francs et directs pour critiquer l'homme politique que Jean-Marie Le Pen était et les idées qu'il a portées.
Un homme est mort, pas le racisme décomplexé que la gauche appelle à combattre
Pour le leader de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, « le respect de la dignité des morts et du chagrin de leurs proches n’efface pas le droit de juger leurs actes. Ceux de Jean-Marie Le Pen restent insupportables ». Et d'ajouter : « Le combat contre l’homme est fini. Celui contre la haine, le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme qu’il a répandus, continue. »
S'il est « légitime de respecter le deuil de la famille de Jean Marie Le Pen » pour le secrétaire national du Parti socialiste Olivier Faure, il n'y a, en revanche, « aucune bienveillance à accorder au passé d'un homme qui a torturé en Algérie et qui pensait que les chambres à gaz étaient un détail de l’histoire. Même la mort n'autorise pas la banalisation d'actes ou de propos qui défiaient la loi et contredisaient les valeurs de la République. Hier, aujourd'hui et demain, nous ferons face aux idées de l'extrême droite ».
« La bête immonde n'est pas morte ! Même dans la mort, Jean-Marie Le Pen ne peut incarner autre chose que le racisme, le colonialisme, l’antisémitisme, l’homophobie et la misogynie », a fait savoir le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). « Nos premières pensées vont à ses victimes directes, les AlgérienNEs tuéEs et torturéEs pendant la guerre d’indépendance. Et à ses victimes indirectes, à toutes les personnes qui ont eu à subir le racisme, les discriminations, les injustices voire les injures et les coups. Jean-Marie Le Pen mort, cela devait arriver un jour. En revanche, ses idées sont bien vivantes. » Et elles doivent être combattues avec force, notamment celles que portent le RN, incarné par une Marine Le Pen qui « a fait mine de remiser l’antisémitisme de son père, pour le remplacer par une nouvelle islamophobie, permettant par ce lifting de mettre le racisme au goût du jour ».
Des centaines de personnes, issues principalement des rangs de l'extrême gauche, se sont rassemblées, mardi 7 janvier, dans plusieurs villes de France pour célébrer la mort de Jean-Marie Le Pen. Ses obsèques se tiendront samedi 11 janvier à La Trinité-sur-Mer, en Bretagne, où les Le Pen disposent d'un caveau familial.
S'il est « légitime de respecter le deuil de la famille de Jean Marie Le Pen » pour le secrétaire national du Parti socialiste Olivier Faure, il n'y a, en revanche, « aucune bienveillance à accorder au passé d'un homme qui a torturé en Algérie et qui pensait que les chambres à gaz étaient un détail de l’histoire. Même la mort n'autorise pas la banalisation d'actes ou de propos qui défiaient la loi et contredisaient les valeurs de la République. Hier, aujourd'hui et demain, nous ferons face aux idées de l'extrême droite ».
« La bête immonde n'est pas morte ! Même dans la mort, Jean-Marie Le Pen ne peut incarner autre chose que le racisme, le colonialisme, l’antisémitisme, l’homophobie et la misogynie », a fait savoir le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). « Nos premières pensées vont à ses victimes directes, les AlgérienNEs tuéEs et torturéEs pendant la guerre d’indépendance. Et à ses victimes indirectes, à toutes les personnes qui ont eu à subir le racisme, les discriminations, les injustices voire les injures et les coups. Jean-Marie Le Pen mort, cela devait arriver un jour. En revanche, ses idées sont bien vivantes. » Et elles doivent être combattues avec force, notamment celles que portent le RN, incarné par une Marine Le Pen qui « a fait mine de remiser l’antisémitisme de son père, pour le remplacer par une nouvelle islamophobie, permettant par ce lifting de mettre le racisme au goût du jour ».
Des centaines de personnes, issues principalement des rangs de l'extrême gauche, se sont rassemblées, mardi 7 janvier, dans plusieurs villes de France pour célébrer la mort de Jean-Marie Le Pen. Ses obsèques se tiendront samedi 11 janvier à La Trinité-sur-Mer, en Bretagne, où les Le Pen disposent d'un caveau familial.