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Votre revue de presse

L’islam et les lignes de fracture au sein de « la gauche »

Rédigé par princevaillant@ymail.com | Lundi 26 Avril 2010 à 00:00

           

Retour sur le dernier livre de Laurent Lévy, « La gauche », les Noirs et les Arabes, La Fabrique éditions, 2010, 142 pages, 13 €.



Pour qui découvre en librairie le dernier livre de Laurent Lévy, il n’est pas évident de prime abord que ce livre porte à 90 pour cent sur la question du foulard islamique telle quelle se pose au sein des organisations de gauche et d’extrême gauche en France, et entre elles, depuis quelques années. On se demande à quoi songeaient les éditeurs, en diffusant ce livre sous un titre aussi décalé par rapport à son contenu. Il est certes question tout le long de cet essai de 142 pages de stigmatisation ethnoculturelle et raciale, mais… « les Noirs et les Arabes » ? A propos de Noirs, il est vrai que la triste affaire des travailleurs maliens face au bulldozer de Vitry (1981) est évoquée dans un passage du livre, mais le sujet principal est ailleurs. Quant aux Arabes, « ils » sont présents dans tout le reste de cet essai, mais en tant que Musulmans, ce qui ne veut pas dire (les éditeurs l’auraient-ils momentanément oublié ?) que les deux termes soient parfaitement interchangeables.

Pour en finir avec la question du titre, il est certain que les guillemets qui entourent « la gauche » ont leur sens par rapport à la démarche de l’auteur. Laurent Lévy prend en effet ses distances avec l’ensemble des formations « de ce qu’on persévère à appeler ‘la gauche’ » afin de mettre en évidence, sans complaisance, les lignes de fracture qui la divisent à propos de l’Islam en général et le foulard en particulier, et à propos des réponses politiques aux dénis de reconnaissance dont l’Islam fait encore assez systématiquement l’objet dans la société française.

De ce point de vue, ce livre pose un problème essentiel pour la gauche (avec ou sans guillemets) et mérite d’autant plus notre attention que l’actualité – pensons aux controverses en série à propos d’un islam réel ou (surtout) imaginé qui ont émaillé la campagne des élections régionales de 2010 – nous oblige à mieux penser le rapport, effectivement problématique, entre les partis de gauche, les mouvements sociaux, le racisme et l’antiracisme, et tout particulièrement le genre de racisme qui touche l’islam, et plus précisément encore la question « quel antiracisme ? » face aux diverses formes et incarnations d’islamophobie, y compris « à gauche ».

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Jim Cohen - 12/04//2010




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