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Arts & Scènes

L’œil acéré de la mémoire de l’esclavage

Rédigé par | Mardi 23 Mai 2017 à 10:40

           

Désormais deux journées nationales sont à l’agenda officiel : le 10 mai, jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage (instaurée par la loi Taubira du 21 mai 2001 qui reconnait la traite et l’esclavage comme « crimes contre l’humanité »), et le 23 mai, où, pour la première fois en 2017 est organisée la journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage colonial. L’occasion de se rendre au musée de l’Homme, à Paris 16e, qui a rouvert ses portes dans un réaménagement flambant neuf, avec une exposition photographique collective « Impressions mémorielles » consacrée à la mémoire de la traite négrière et de l’esclavage.



Women in yellow, série « Garifunas », de Robert Charlotte, qui fait partie des 10 photographes exposés dans « Impressions mémorielles », au musée de l’Homme, jusqu’au 10 juillet. (photo © Robert Charlotte)
Women in yellow, série « Garifunas », de Robert Charlotte, qui fait partie des 10 photographes exposés dans « Impressions mémorielles », au musée de l’Homme, jusqu’au 10 juillet. (photo © Robert Charlotte)
Ne pas oublier que la traite négrière a saigné l’Afrique pendant quatre siècles et que l’abolition de l’esclavage (en 1833, en Angleterre ; en 1847, dans l’Empire ottoman ; en 1848, en France ; en 1888, au Brésil, dernier pays d’Amérique à la décréter) n’a pas empêché par la suite le travail forcé des indigènes dans les colonies ou le forçat des prisonniers-travailleurs dans les geôles américaines, payés quelques centimes de l’heure.

Les artistes ont toujours eu cet œil aiguisé sur les affres de notre monde. Dans « Impressions mémorielles », exposition qui s’est ouverte au musée de l’Homme le 10 mai, jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage, dix photographes (originaires du Pérou, de Martinique, du Brésil, du Bénin, de France métropolitaine…) jettent un regard cru mais non moins poétique sur les tourments des injustices du passé et leurs traces dans le temps présent.

En accompagnement de l’exposition, projections-débats et concerts : « Hommage à James Baldwin, 30 ans après sa disparition » (3 juin), avec une lecture de poèmes du collectif Baldwin et le film The Price of the Ticket ; « Fenêtre sur Trinidad » (24 juin), avec une performance musicale et le film Calypso @ Dirty Jim’s, sur l’histoire de Trinidad et Tobago.

Impressions mémorielles
Exposition collective des photographes Céline Anaya Gautier, José Bassit, Robert Charlotte, David Damoison, Claudio Edinger, Mirtho Linguet, Fabrice Monteiro, Samuel Nja Kwa, Véronique Vial et Adolphe Catan (1899-1979), projections-débats et concert en entrée libre.
Du 10 mai au 10 juillet, au Musée de l’homme : 17, place du Trocadéro – Paris 16e
Programmation complète sur www.museedelhomme.fr



Journaliste à Saphirnews.com ; rédactrice en chef de Salamnews En savoir plus sur cet auteur


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