Zara Mohammed, récemment élue à la tête du Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB) froidement accueillie au micro d’Emma Barnett dans l’émission Woman’s Hour diffusée sur la BBC Radio 4 ? C’est ce que dénonce une lettre ouverte publiée mercredi 17 février à l’initiative de la journaliste et écrivaine Yassmin Abdel-Magied et de l’autrice féministe Mariam Khan.
Plus d’une centaine de personnalités ont signé le texte dont la membre de la Chambre des Lords Sayeeda Warsi, l'écrivaine américano-égyptienne Mona Eltahawy, la théologienne américaine Amina Wadud ainsi que plusieurs députés travaillistes, journalistes et responsables associatifs britanniques dont des membres du MCB.
Pour les signataires, « le ton de l’interview était décevant et étonnamment hostile » envers la nouvelle secrétaire générale du MCB à qui la journaliste n'a eu de cesse de lui demander combien de femmes imams exercent en Grande-Bretagne, ce à quoi elle ne pouvait répondre, afin de la pousser à se positionner. « Malgré les affirmations répétées de (Zara) Mohammed selon lesquelles les arbitrages religieux n'entraient pas dans le cadre de son rôle à la tête d'une organisation de la société civile, Mme Barnett a posé la question sur les femmes imams à quatre reprises, interrompant chaque fois la réponse de (Zara) Mohammed », lit-on.
Plus d’une centaine de personnalités ont signé le texte dont la membre de la Chambre des Lords Sayeeda Warsi, l'écrivaine américano-égyptienne Mona Eltahawy, la théologienne américaine Amina Wadud ainsi que plusieurs députés travaillistes, journalistes et responsables associatifs britanniques dont des membres du MCB.
Pour les signataires, « le ton de l’interview était décevant et étonnamment hostile » envers la nouvelle secrétaire générale du MCB à qui la journaliste n'a eu de cesse de lui demander combien de femmes imams exercent en Grande-Bretagne, ce à quoi elle ne pouvait répondre, afin de la pousser à se positionner. « Malgré les affirmations répétées de (Zara) Mohammed selon lesquelles les arbitrages religieux n'entraient pas dans le cadre de son rôle à la tête d'une organisation de la société civile, Mme Barnett a posé la question sur les femmes imams à quatre reprises, interrompant chaque fois la réponse de (Zara) Mohammed », lit-on.
Le manque de diversité déploré, la BBC répond
Par ailleurs, « l'angle de l'interview et l'épinglage de la séquence sur les femmes imams pour les réseaux sociaux (retiré de Twitter par la BBC depuis la polémique, ndlr) fait davantage penser au genre d’interview réalisés avec des personnalités politiques amenées à rendre des comptes, plutôt qu’à une reconnaissance authentique ce que cela (la question des femmes imams) représente pour les Britanniques musulmanes », déplore-t-on, en soulignant que la jeune femme n’a eu que rarement l’occasion d’aller au bout de ses réponses, notamment lorsqu’il lui a été demandé d’évoquer l’exclusion des femmes musulmanes dans la société, de potentielles réformes au sein du MCB et des relations entre l’islam et les autres religions. « Une fois encore, la majeure partie des réponses de Mohammed ont été interrompu, révélant un besoin instinctif de ne pas écouter la voix d’une femme musulmane mais de faire des conclusions hâtives. »
Ce traitement révèle, selon les signataires de la lettre ouverte, la sous-représentation des voix musulmanes au sein de la BBC : « De son propre aveu dans le dernier rapport de la BBC, il n’y a virtuellement aucun musulman travaillant dans BBC Studios, aussi bien à la télévision qu'à la radio, y compris dans la production de l'émission Woman's Hour. Un astérisque dans le rapport indique un nombre si minuscule qu’il ne peut refléter un pourcentage plus élevé que 0.2 %. De même, la BBC ne compte pas un nombre significatif de musulmans au sein des commissions ou à des postes de dirigeants, en particulier dans les services d'informations. (...) Ce manque de représentativité révèle un échec dans l’organisation d’une institution à l’image de son audience. »
A l’aune des ces observations, les signataires appellent la BBC à recruter plus de musulmans à divers postes de direction et à à intégrer plus de diversité dans les équipes de production de la chaîne. Ils souhaitent aussi une déclaration publique de la BBC stipulant de nouveau son engagement auprès des femmes de confession musulmane et des minorités historiquement marginalisées. Selon Evening Express, celle-ci a reçu près de 600 plaintes liés à l'interview de Zara Mohammed.
L’appel a été entendu. « En tant qu'employeur et diffuseur payé par le public, nous avons le devoir de refléter l'ensemble du Royaume-Uni dans notre personnel et dans nos programmes », a répondu, vendredi 19 février le directeur-général de la BBC Tim Davie, qui se déclare « toujours à la recherche de moyens d'améliorer la connaissance des problèmes auxquels sont confrontés les musulmans au Royaume-Uni ».
Lire aussi :
Grande-Bretagne : une femme à la tête du MCB, une première pour l’islam britannique
Ce traitement révèle, selon les signataires de la lettre ouverte, la sous-représentation des voix musulmanes au sein de la BBC : « De son propre aveu dans le dernier rapport de la BBC, il n’y a virtuellement aucun musulman travaillant dans BBC Studios, aussi bien à la télévision qu'à la radio, y compris dans la production de l'émission Woman's Hour. Un astérisque dans le rapport indique un nombre si minuscule qu’il ne peut refléter un pourcentage plus élevé que 0.2 %. De même, la BBC ne compte pas un nombre significatif de musulmans au sein des commissions ou à des postes de dirigeants, en particulier dans les services d'informations. (...) Ce manque de représentativité révèle un échec dans l’organisation d’une institution à l’image de son audience. »
A l’aune des ces observations, les signataires appellent la BBC à recruter plus de musulmans à divers postes de direction et à à intégrer plus de diversité dans les équipes de production de la chaîne. Ils souhaitent aussi une déclaration publique de la BBC stipulant de nouveau son engagement auprès des femmes de confession musulmane et des minorités historiquement marginalisées. Selon Evening Express, celle-ci a reçu près de 600 plaintes liés à l'interview de Zara Mohammed.
L’appel a été entendu. « En tant qu'employeur et diffuseur payé par le public, nous avons le devoir de refléter l'ensemble du Royaume-Uni dans notre personnel et dans nos programmes », a répondu, vendredi 19 février le directeur-général de la BBC Tim Davie, qui se déclare « toujours à la recherche de moyens d'améliorer la connaissance des problèmes auxquels sont confrontés les musulmans au Royaume-Uni ».
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