Refusant de céder à l'opposition qui veut l'acculer à la démission, Conté a décrété l'état de siège pour onze jours lundi soir, octroyant des pouvoirs d'exception aux forces armées qui le soutiennent depuis son arrivée au pouvoir il y a 23 ans.
Répression
Lansana Conté a instauré un couvre feu de 20 heures sur 24 sur l'ensemble du territoire et ce, jusqu'au 23 février. Le décret présidentiel a été lu par la Radio-télévision nationale : « La circulation des personnes, des véhicules ou des biens dans les localités habitées sur l'ensemble du territoire national est interdite de 6h00 du matin à 16h00 et de 20h00 à 6h00 du matin », indique le décret signé du président. L'Etat de siège prévoit le transfert des « pouvoirs normalement confiés à l'autorité civile pour le maintien de l'ordre (...) à l'autorité militaire correspondante », précise le texte. « Les cortèges, défilés et manifestations sont interdits dans les localités habitées sur tout le territoire national », de même que « les réunions publiques ou privées propres à provoquer ou entretenir le désordre », indique-t-il.
Depuis hier, l'armée guinéenne quadrille les rues de Conakry, capitale du pays, et de nombreuses villes principales, afin d’arrêter les éléments réfractaires et mettre fin à un mouvement de révolte contre le président Lansana Conté. A Labé, à 250 km au nord-est de Conakry, des soldats ont ouvert le feu sur un groupe de manifestants.
L'état de siège autorise l'armée à censurer les journaux, la radio et la télévision. L'armée peut aussi surveiller les communications par téléphone, fax et courriel. Par ailleurs, « des perquisitions de jour et de nuit » sont désormais autorisées et de sévères restrictions sur la presse sont instaurées. Au moins dix-huit manifestants ont été tués lundi, dont 11 dans la banlieue de Conakry.
Depuis hier, l'armée guinéenne quadrille les rues de Conakry, capitale du pays, et de nombreuses villes principales, afin d’arrêter les éléments réfractaires et mettre fin à un mouvement de révolte contre le président Lansana Conté. A Labé, à 250 km au nord-est de Conakry, des soldats ont ouvert le feu sur un groupe de manifestants.
L'état de siège autorise l'armée à censurer les journaux, la radio et la télévision. L'armée peut aussi surveiller les communications par téléphone, fax et courriel. Par ailleurs, « des perquisitions de jour et de nuit » sont désormais autorisées et de sévères restrictions sur la presse sont instaurées. Au moins dix-huit manifestants ont été tués lundi, dont 11 dans la banlieue de Conakry.
Nomination
Des dirigeants syndicaux et d'opposition ont dit redouter des persécutions. « Pour le moment, il n'y a pas de médiation. Nous sommes sur le qui-vive parce qu'en période d'état de siège il n'y a pas d'autre ordre que l'ordre militaire », a déclaré le syndicaliste Ousmane Souaré. « Nous sommes tous en résidence surveillée. » Cette nouvelle explosion de violences fait suite à la nomination par le président Conté d'Eugène Camara, un de ses proches, au poste de premier ministre. L'intersyndicale a donc repris sa grève nationale lundi, déclarant que cette nomination prenait à contre-pied un accord conclu le 27 janvier dernier, mettant fin aux arrêts de travail.
Depuis début janvier, plus d'une centaine de personnes ont été tuées lors d'affrontements entre forces de l'ordre et manifestants exigeant la démission de Lansana Conté. Une grève de dix-huit jours avait paralysé l'ancienne colonie française, où des affrontements s'étaient soldés par plus de 110 morts. Les activités minières de la Guinée, premier exportateur mondial de bauxite, ont été fortement perturbées.
Selon un diplomate occidental en poste à Conakry, une démission de Camara ne suffirait pas. « Les gens veulent vraiment être débarrassés de Conté », dit-il.
« Soit Conté part, soit il désigne quelqu'un. S'il nomme quelqu'un et que la population accepte, les choses vont se calmer. », estime Mamadou Ba, porte-parole de quatorze partis d’opposition. « Je n'ai pas l'impression qu'il est conscient qu'il faut résoudre la crise par la voie de dialogue.» Insiste-t-il.
Depuis début janvier, plus d'une centaine de personnes ont été tuées lors d'affrontements entre forces de l'ordre et manifestants exigeant la démission de Lansana Conté. Une grève de dix-huit jours avait paralysé l'ancienne colonie française, où des affrontements s'étaient soldés par plus de 110 morts. Les activités minières de la Guinée, premier exportateur mondial de bauxite, ont été fortement perturbées.
Selon un diplomate occidental en poste à Conakry, une démission de Camara ne suffirait pas. « Les gens veulent vraiment être débarrassés de Conté », dit-il.
« Soit Conté part, soit il désigne quelqu'un. S'il nomme quelqu'un et que la population accepte, les choses vont se calmer. », estime Mamadou Ba, porte-parole de quatorze partis d’opposition. « Je n'ai pas l'impression qu'il est conscient qu'il faut résoudre la crise par la voie de dialogue.» Insiste-t-il.
Réactions internationales.
Ces mesures restrictives plongent une population de dix millions d'habitants dans une extrême précarité, la plus grande partie d’entre eux vivait déjà dans la pauvreté. Beaucoup de Guinéens ont du mal à se nourrir. Le Programme alimentaire mondial (Pam) tentait de pallier à ces difficultés. Mais depuis mardi, le Pam a suspendu ses activités en Guinée après le pillage de trois hangars de vivres. 450 tonnes cubes de produits alimentaires, d’une valeur de 350.000 dollars, destinés à une partie des 200.000 enfants auxquels il vient en aide dans les écoles et les localités pauvres, ont été dérobé. « Nous comprenons qu'il y ait beaucoup de frustration et de colère dans le pays, mais les actes de ce genre ne font qu'aggraver la vie des plus pauvres », a déclaré Philippe Guyon LeBuffy, directeur du Pam pour la Guinée rurale.
« Les forces de sécurité guinéennes doivent se plier aux normes internationales de recours à la force », a déclaré Louise Arbour, Haut commissaire aux droits de l'homme. « Il existe de graves allégations de violations patentes de ces normes ». De son côté, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a lancé un appel au dialogue et a exhorté les forces de sécurité à faire preuve d'un maximum de retenue.
Le gouvernement américain a affrété un avion pour évacuer une partie de ses ressortissants. La France a fait savoir, pour sa part, qu'elle veillait aux conditions de sécurité de ses ressortissants. « Aucune décision d'évacuation n'a été prise pour l'instant », a néanmoins déclaré Jean-Baptiste Mattei, porte-parole du Quai d'Orsay.
« Les forces de sécurité guinéennes doivent se plier aux normes internationales de recours à la force », a déclaré Louise Arbour, Haut commissaire aux droits de l'homme. « Il existe de graves allégations de violations patentes de ces normes ». De son côté, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a lancé un appel au dialogue et a exhorté les forces de sécurité à faire preuve d'un maximum de retenue.
Le gouvernement américain a affrété un avion pour évacuer une partie de ses ressortissants. La France a fait savoir, pour sa part, qu'elle veillait aux conditions de sécurité de ses ressortissants. « Aucune décision d'évacuation n'a été prise pour l'instant », a néanmoins déclaré Jean-Baptiste Mattei, porte-parole du Quai d'Orsay.