Pour l’instant c’est NON
Selon un sondage Louis Harris, réalisé les 1er et 2 avril, 54% des Français ont l'intention de voter contre la ratification du traité constitutionnel européen tandis que 46% pensent voter pour. S'il reste toujours en tête, le non se tasse toutefois de deux points pour les deux autres instituts - IPSOS et CSA - ayant rendu public un nouveau sondage lundi.
Ainsi, IPSOS crédite le non de 52% contre 54% lors de la précédente enquête réalisée les 25 et 26 mars. Le oui remonte de 46 à 48%.
Pour CSA, le non recule également de 55% à 53%, avec un oui en progression de 45 à 47%, par rapport à un sondage du 23 mars.
Parallèlement, un sondage IFOP, également publié lundi, fait apparaître que 51% des Français souhaitent 'au fond d'eux-mêmes' la victoire du non, contre 42% qui veulent la victoire du oui.
Ces nouvelles enquêtes confirment les indications des précédentes concernant l'état d'esprit de l'opinion, avec un non très majoritaire, autour de 58%, dans l'électorat de gauche, y compris chez les Verts, et une forte majorité en faveur du oui chez les sympathisants UMP et UDF.
Toutefois, le nombre d'électeurs indécis - environ un tiers - comme celui de ceux qui affirment avoir l'intention de s'abstenir ou de voter blanc ou nul reste très élevé (jusqu'à 51%, selon CSA). Des chiffres à rapprocher de l'enquête IFOP dans laquelle 86% des Français affirment ne pas avoir lu le texte du traité constitutionnel européen.
Le premier ministre subit les conséquences du « NON »
La persistance du non, selon l'Institut Louis Harris, montre que ni la mobilisation du premier secrétaire du PS François Hollande qui a tenu son premier meeting la semaine passée à Marseille, ni l'entrée en campagne de Jean-Pierre Raffarin et de ses ministres, 'ne sont parvenues à enrayer la dynamique du non' jusqu'à présent.
Il est vrai que la cote de popularité du premier ministre est au plus bas. Selon Louis Harris, seuls 28% des Français (-7 points) ont une opinion positive de Jean-Pierre Raffarin début avril contre 35% fin février. Le premier ministre enregistre une chute spectaculaire et même son plus mauvais niveau de popularité depuis son installation à Matignon en 2002.
Pour l'IFOP, Jean-Pierre Raffarin ne recueille que 35% d'avis favorables, soit une baisse de 6 points, tandis que 64% des sondés n'approuvent pas son action comme premier ministre.
Non seulement 'l'implication du Premier ministre dans la pré-campagne référendaire ne joue pas pour le moment sur le oui mais elle semble le desservir personnellement', estime François Miquet-Marty, directeur des études politiques de Louis-Harris.
Alors qu'il ne s'est pas encore impliqué directement dans la campagne du référendum - sa première intervention prévue jeudi a été repoussée pour cause de funérailles du Pape -, la popularité du président Jacques Chirac reste également dans une spirale plutôt négative.
Pour l'IFOP, son action est approuvée par 52% des Français, un score identique à celui de mars, contre 47% d'un avis contraire.
Pour Louis Harris, 51% des Français (contre 42%) émettent désormais une opinion négative sur l'action du chef de l'Etat, soit une progression de 5 points en un mois.