Peuple sans Etat, l’histoire moderne des Palestiniens est écrite de l’encre d’occupants successifs. Elle plonge dans une série de guerres où les intérêts des vainqueurs effacent la vérité des faits. L’histoire est toujours écrite par les vainqueurs. Sous le colon anglais, sous l’occupant jordanien, sous le joug israélien, les Palestiniens n’ont pas eu le temps d’écrire leur histoire. Ils la vivent au quotidien et ont inventé le « soumoud », cette espèce de résistance collective passive. C’est un peu cette Palestine que Les Palestiniens de Aude Signoles nous permet de comprendre.
Le premier chapitre s’attaque aux idées reçues sur l’Histoire du peuple palestinien. Le second traite des préjugés courants sur la société palestinienne. Dans la dernière partie il est question des opinions préconçues sur la vie politique et les négociations d’Oslo en 1993. Dans chaque chapitre, un morceau choisi d’idées reçues. Chacune est introduite par une citation qui s’en inspire.
« Les Palestiniens ne reconnaissent pas l’Etat d’Israël » ou les « Palestiniens ont quitté leurs terres à l’appel des gouvernements arabe en 1948 » sont des idées exposées. Les réponses ne sont pas binaires. Elles ne sont pas non plus du style « ni, ni » où tout le monde a raison et personne n’a tort. L’auteure adopte une approche pédagogique explicative. Elle pose simplement un cadre et développe ses arguments de sorte à dévoiler les implicites que cachent les idées reçues. Parfois avec la brutalité d’une objectivité injuste, d’autres fois avec la froide subtilité de la logique universitaire, le texte nous entraîne continuellement dans les nuances .
Le premier chapitre s’attaque aux idées reçues sur l’Histoire du peuple palestinien. Le second traite des préjugés courants sur la société palestinienne. Dans la dernière partie il est question des opinions préconçues sur la vie politique et les négociations d’Oslo en 1993. Dans chaque chapitre, un morceau choisi d’idées reçues. Chacune est introduite par une citation qui s’en inspire.
« Les Palestiniens ne reconnaissent pas l’Etat d’Israël » ou les « Palestiniens ont quitté leurs terres à l’appel des gouvernements arabe en 1948 » sont des idées exposées. Les réponses ne sont pas binaires. Elles ne sont pas non plus du style « ni, ni » où tout le monde a raison et personne n’a tort. L’auteure adopte une approche pédagogique explicative. Elle pose simplement un cadre et développe ses arguments de sorte à dévoiler les implicites que cachent les idées reçues. Parfois avec la brutalité d’une objectivité injuste, d’autres fois avec la froide subtilité de la logique universitaire, le texte nous entraîne continuellement dans les nuances .
Prière sous occupation
« Les Palestiniens sont tous musulmans » ou « Palestiniens et Israéliens n’ont aucun contact » sont des idées sur lesquelles l’on ne nous a pas tout avoué. Stratégie militante oblige, l’islam en Palestine alimente beaucoup de fantasmes. Il en va de même de la haine de l’Arabe de Palestine envers le Juif d’Israël. Ce livret ramène les choses à des normes vraisemblables au risque de décevoir quelques esprits militants prompts à condamner ou à absoudre, Les Palestiniens permet de démêler une situation entortillée.
« Le régime politique palestinien est corrompu ». Cette idée a été souvent ressassée à commencer par les Palestiniens eux-mêmes. Encore faut-il s’interroger sur le sens de cette assertion et s’arrêter un instant sur les mécanismes invoqués. De la même manière, que signifie réellement cette autre idée mille fois répétée que « les Palestiniens veulent Jérusalem » ? En outre, il est médiatiquement admis que « Les réfugiés veulent rentrer au pays ». Cette idée n’arrange pas tout le monde. Mais chacun peut la comprendre et la trouver juste. C’est justement pourquoi peu d’entre nous s’interrogent sur la valeur de vérité d’une telle évidence ! Et pourtant, entre les « déplacés » et les « réfugiés » seuls les négociateurs des accords d’Oslo en plus des spécialistes de la question sont à même de saisir la nuance. Ce livret de Madame Signoles nous fournit les clés pour comprendre. Les unes après les autres, complétées par des encadrés pédagogiques, une vingtaine d’idées reçues sont revisitées.
Le grand public et les étudiants apprécieront le glossaire en annexe qui regroupe les mots clés et les expressions les plus couramment utilisés sur la question palestinienne. Une bibliographie thématique commentée termine le livre.
L’auteure
Aude Signoles est de la nouvelle génération de chercheurs français travaillant sur le monde arabe. Spécialisée dans les questions de politique locale, elle s’est intéressée aux problèmes de frontières. Ce qui l’a amenée dans les Territoires occupés où elle a vécu plusieurs années en menant ses recherches sur les municipalités palestiniennes. De retour en France, elle dirige un programme de recherche sur Les communautés palestiniennes à l’Institut d’études sur l’islam et les sociétés du monde musulman (IISMM). Depuis cette année, elle est maître de conférence à l’université de Saint-Denis de la Réunion après quelques années d’enseignement à l’Institut d’études politiques (IEP) d’Aix-en-Provence et à l’université de Paris I - Sorbonne.
Les Palestiniens
Aude Signoles
127 pages
Ed, Le cavalier bleu, 2005