Abel Charles Thomas, « The gospel of slavery : a primer of freedom », 1864
Dans son discours de Noël, le roi des Pays-Bas a salué les excuses pour le rôle joué par l’État néerlandais durant 250 ans d’esclavage, présentées lundi 19 décembre par le gouvernement néerlandais. Ces excuses sont le « début d’un long chemin », a affirmé Willem Alexander.
« Personne ne porte aujourd’hui la responsabilité pour les actes inhumains qui ont été infligés à la vie d’hommes, de femmes et d’enfants », a déclaré le roi depuis le palais résidentiel Huis ten Bosch à La Haye. « Mais en affrontant honnêtement notre passé commun et en reconnaissant le crime contre l’humanité qu’est l’esclavage, nous jetons les bases d’un avenir commun », a précisé le souverain. « Un avenir dans lequel nous nous dresserons contre toutes les formes contemporaines de discrimination, d’exploitation et d’injustice. »
Willem Alexander a promis que le sujet « retiendra » toute l’attention de la famille royale « au cours de l’année commémorative à venir ». Les souverains des Pays-Bas resteront « impliqués », a promis le roi.
Après les excuses présentées par les villes d’Amsterdam et La Haye, ainsi que par la Banque centrale des Pays-Bas, Mark Rutte, le Premier ministre néerlandais, était sous la pression de nombreuses figures politiques, membres des partis de la coalition majoritaire au Parlement. « Des personnes ont été transformées en marchandise. La dignité humaine a été foulée aux pieds, d’une manière horrible », a déclaré le chef du gouvernement, qualifiant l’esclavage de « crime contre l’humanité ». Puis de dire « Je m’excuse » en anglais, en sranan (créole surinamien) et en papiamento (créole des Antilles néerlandaises).
« Personne ne porte aujourd’hui la responsabilité pour les actes inhumains qui ont été infligés à la vie d’hommes, de femmes et d’enfants », a déclaré le roi depuis le palais résidentiel Huis ten Bosch à La Haye. « Mais en affrontant honnêtement notre passé commun et en reconnaissant le crime contre l’humanité qu’est l’esclavage, nous jetons les bases d’un avenir commun », a précisé le souverain. « Un avenir dans lequel nous nous dresserons contre toutes les formes contemporaines de discrimination, d’exploitation et d’injustice. »
Willem Alexander a promis que le sujet « retiendra » toute l’attention de la famille royale « au cours de l’année commémorative à venir ». Les souverains des Pays-Bas resteront « impliqués », a promis le roi.
Après les excuses présentées par les villes d’Amsterdam et La Haye, ainsi que par la Banque centrale des Pays-Bas, Mark Rutte, le Premier ministre néerlandais, était sous la pression de nombreuses figures politiques, membres des partis de la coalition majoritaire au Parlement. « Des personnes ont été transformées en marchandise. La dignité humaine a été foulée aux pieds, d’une manière horrible », a déclaré le chef du gouvernement, qualifiant l’esclavage de « crime contre l’humanité ». Puis de dire « Je m’excuse » en anglais, en sranan (créole surinamien) et en papiamento (créole des Antilles néerlandaises).
En France, une loi mais…
L’esclavage a contribué à la période de prospérité des Pays-Bas aux XVIe et XVIIe siècles. A lui seul, le pays a été à l’origine de la traite de 600 000 Africains, principalement vers l’Amérique du Sud et les Caraïbes. Le choix du 19 décembre a cependant nourri une vive controverse dans le pays et outre-mer. Les organisations de commémoration de l’esclavage souhaitaient que ces excuses soient présentées le 1er juillet 2023, date d’anniversaire des 150 ans de la fin de l’esclavage pour la Hollande.
Du côté de l’Etat français, la loi « tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité », dite loi Taubira, a été adoptée par le parlement le 10 mai 2001 et promulguée le 21 mai de la même année. Elle fait partie des quatre lois mémorielles françaises. Le 10 mai a d’ailleurs été choisi en 2006 pour célébrer la Journée nationale des mémoires de la traite et de l’esclavage et de leurs abolitions. Depuis 2017, une « Journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage colonial » est également organisée le 23 mai.
Le Parlement européen a aussi reconnu l’esclavage et la traite négrière comme des crimes contre l’humanité, dans une résolution votée à une large majorité, le 19 juin 2020. Parmi les pays européens ayant pris une part active dans la traite, aucun autre n’a réussi à voter une loi équivalente à celle de la France pour le moment. En Belgique, une commission parlementaire, mise sur pied en juillet 2020 pour présenter des recommandations susceptibles d’aboutir à une loi, a constaté son incapacité à construire un consensus sur le sujet, le 19 décembre dernier.
Lire aussi :
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Louis-Georges Tin : « Commémorer l'esclavage, c’est bien ; réparer, c’est mieux »
Du côté de l’Etat français, la loi « tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité », dite loi Taubira, a été adoptée par le parlement le 10 mai 2001 et promulguée le 21 mai de la même année. Elle fait partie des quatre lois mémorielles françaises. Le 10 mai a d’ailleurs été choisi en 2006 pour célébrer la Journée nationale des mémoires de la traite et de l’esclavage et de leurs abolitions. Depuis 2017, une « Journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage colonial » est également organisée le 23 mai.
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