Le terme de radicalisation est fréquemment associé à la sphère religieuse. Il désigne le processus par lequel un individu ou un groupe adopte une forme d'action violente directement liée à une idéologie extrémiste qui conteste l'ordre établi et bascule dans le terrorisme. Ainsi en va-t-il, par exemple, de l'ultra droite ou de l'islam radical.
Dans son sens premier, l'adjectif « radical » est utilisé depuis le 15e siècle pour se référer à la racine, à l'essence de quelque chose. Cela signifie que cette chose est sans exception ou atténuation, sans nuance en somme. Dans les années 1980, le débat politique se durcit et le mot « radicalisation » est alors de plus en plus fréquemment utilisé pour caractériser une dérive du discours de droite et d'extrême droite. Si tous les partis politiques peuvent être accusés d'une radicalisation du discours, c'est le Front national qui est alors le plus souvent concerné.
Ces dernières années, le durcissement des mouvements sociaux a été présenté comme un risque de radicalisation, à l'image des gilets jaunes ou des anti-passe sanitaires dont certains leaders ont appelé jusqu'au renversement de l'État de droit. Les adeptes de la radicalité peuvent se montrer très excessifs dans leurs propos puisque leur cause a pour objet de contester l'ordre établi. Néanmoins, tous les adeptes d'idéologies qui s'écartent de la norme ne tombent pas dans ce processus de radicalisation.
L'individu qui se radicalise est persuadé de la justesse de son combat. Il va alors s'isoler de ceux qui ne partagent pas sa vision de la société au sein de sa famille, à l'école, dans son entreprise, et va se rapprocher de ceux qui vont le conforter dans ses idées. Il devient de ce fait hermétique à toute nuance de la pensée. Ainsi coupée de tout contre discours et nourrie de complotisme, la personne radicalisée peut avoir recours à la violence, arguant que seule une action drastique peut transformer la société en profondeur. Se radicaliser consiste donc à se détourner du cadre démocratique pour porter les idéologies extrémistes que nous avons évoquées tout à l'heure.
En France, l'apologie du terrorisme, l'appel à la haine, constituent des crimes et des délits passibles de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.
Après être revenu sur l'origine du mot « radicalisation » et sa balade dans l'actualité, un spécialiste nous aide à y voir encore plus clair. Ici Jacqueline Costa-Lascoux
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Pierre Henry est le président de l’association France Fraternités, à l’initiative de la série « Les mots piégés du débat républicain », disponible également en podcast sur Beur FM.
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L'individu qui se radicalise est persuadé de la justesse de son combat. Il va alors s'isoler de ceux qui ne partagent pas sa vision de la société au sein de sa famille, à l'école, dans son entreprise, et va se rapprocher de ceux qui vont le conforter dans ses idées. Il devient de ce fait hermétique à toute nuance de la pensée. Ainsi coupée de tout contre discours et nourrie de complotisme, la personne radicalisée peut avoir recours à la violence, arguant que seule une action drastique peut transformer la société en profondeur. Se radicaliser consiste donc à se détourner du cadre démocratique pour porter les idéologies extrémistes que nous avons évoquées tout à l'heure.
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