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Société

Les sans papiers sur la sellette !

| Vendredi 14 Avril 2006 à 10:33

           

Jeudi 13 avril, un groupe de sans papier a tenté d’occuper en vain, la future cité de l’immigration à Paris, protestant contre la nouveau projet de loi sur l’immigration qui doit être présenté début mai devant l’Assemblée Nationale par le ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy. Les mobilisations se développent et les associations, en particulier la Ligue Des Droits de l’Homme dénonce, dans son nouveau rapport annuel, une « traque des étrangers [qui] a pris une ampleur et un rythme réellement sans précédent».



Les sans papiers sur la sellette !

Mobilisation

Les tentatives d’occupation pour protester contre la nouvelle loi Sarkozy sont nombreuses et pas toujours réussies. Ce jeudi 13 avril, le groupe de sans papiers s’est attaqué au bâtiment devant abriter la future cité de l'immigration, en vain, cependant, a Saint Denis, la coordination 93 occupe depuis le 24 mars des locaux municipaux. Le maire de Saint-Denis, Didier Paillard soutient cette initiative assimilant ainsi le nouveau projet de loi «à une négation radicale des droits les plus fondamentaux», comme «pouvoir vivre en famille» ou «travailler sans être la proie du travail illégal».

Les collectifs de sans-papiers se multiplient et tentent d’agir : depuis quatre semaines l'ex-service social d'aide aux émigrants (SSAE) dans le 13 ème arrondissement de Paris, est occupé dans une ignorance la plus totale. Toutes ces associations, ainsi que la majorité des collectifs étudiants dénoncent depuis plusieurs mois une augmentation de la «pression policière», renforcée par la circulaire du 21 février 2005 permettant aux forces de l’ordre d’ouvrir ainsi la « chasse à l’étranger ».

Pression policière

C’est un début d’année lourd en accusation pour les institutions policières. Suite au rapport de la Commission Nationale de Déontologie et de Sécurité (CNDS), c’est au tour de la ligue des Droits de l’Homme (LDH) de remettre son rapport annuel accusant directement le ministre de l’intérieur «de dérives particulièrement préoccupantes», donnant comme exemple le fait de «chasser les enfants scolarisés de notre pays (...) pour des problèmes de papiers».
Outre la mise en avant d’une grave dégradation de relation entre les jeunes notamment les mineurs et particulièrement ceux des quartiers, avec les forces de polices, «Ce qui a été le plus marquant en France en 2005, c'est certainement la montée des réflexes discriminatoires et xénophobes y compris parmi les plus hauts responsables du gouvernement qui ont tenu comme Sarkozy des propos que même Le Pen n'aurait pas prononcés.» insiste Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l'homme . Le ministre de l'Intérieur rétorque que le président de la LDH «aurait mieux fait de se taire». Remettant gravement en cause la politique du gouvernement, la LDH remet en avant les émeutes urbaines, pendant lesquelles Le Ministre de l’intérieur avait prononcé les mots «kärcher» et «racaille» : i[«Ce ne sont pas des dérapages verbaux mais une vraie stratégie calculée du ministre de l'Intérieur. Il est en train de construire les conditions du ralliement d'une partie de l'électorat de l'extrême droite. […]Les sanctions ont concerné surtout des jeunes de 16 à 25 ans issus de l'immigration».]i

De plus, depuis l’été 2005, il semblerai qu’une véritable traque des étrangers se soit mise en place en France, renforcée par cette fameuse circulaire d’application immédiate du 21 février qui permettrai d’une part d’effectuer des arrestations arbitraires « au faciès » favorisant ainsi les descentes de police, et assurerai une garantie de non déboutage pour vice de forme, souvent présente dans ce type de cas. Les préfets sont de plus tenus, selon le président de la LDH, de «faire du chiffre».





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