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Sur le vif

Mali : le Haut conseil islamique toujours plus critique vis-à-vis de la junte au pouvoir

Rédigé par Lionel Lemonier | Jeudi 22 Décembre 2022 à 15:30

           


Mali : le Haut conseil islamique toujours plus critique vis-à-vis de la junte au pouvoir
Depuis le coup d’Etat et l’arrivée de la junte au pouvoir au Mali en 2020, la situation est loin de s’améliorer. Le pays est toujours en crise avec la présence active de groupes armés liés notamment à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Jeudi 15 décembre, le président du Haut conseil islamique du Mali (HCI) est sorti de sa réserve. Dans une vidéo, Chérif Ousmane Madani Haïdani Haidara demande « à tous les musulmans de se réunir dans les mosquées (....) afin de prier pour notre pays, le Mali ».

Figure très respectée et très écoutée au Mali, le prédicateur musulman parle de « crise sans précédent », déplorant des difficultés sur les plans sécuritaire et alimentaire. S’il prend garde à ne pas s’attaquer directement aux dirigeants de la transition (il précise ne pas inciter à la contestation), il ne se contente pas d’appeler à la prière. Il contredit les autorités qui prétendent avoir repris l’initiative contre les groupuscules terroristes et rétabli la souveraineté du pays.

L'homme de 67 ans, à la tête du HCI depuis 2019, demande également aux chefs religieux de ce pays dont 95 % de la population est musulmane « de donner des conseils et de dire la vérité aux autorités si elles sont sur le mauvais chemin ». Aussi diplomatique soit-elle, cette formule est teintée d’une critique d’autant plus forte qu’elle émane d’une personnalité influente et peu habituée à se mettre en avant. Chérif Ousmane Madani Haidara annonce également qu'une rencontre aura lieu entre des responsables religieuses et politiques ainsi que des personnalités de la société civile afin d’élaborer des propositions de sortie de crise. Sans toutefois indiquer de date précise.

« Le pays est dans une situation difficile, mais nous avons décidé de rencontrer tous les acteurs de la société civile, de la classe politique ainsi que tous les cadres et commis de l’État, pour formuler des recommandations de sortie de crise. En tant que citoyens, nous devons contribuer à la construction du pays. Nos recommandations seront transmises aux autorités », indique-t-il.

Ces propos du président du HCI font suite à ceux de Mahmoud Dicko, rappelle La Croix. Fin mai, l’imam de la mosquée du quartier Badalabougou de Bamako avait critiqué les colonels au pouvoir, en précisant que « le peuple malien est en train de payer » pour « l’arrogance » de la junte et « l’orgueil de la communauté internationale ». Une déclaration soutenue par ses sympathisants réunis autour de la Coordination des mouvements, associations de sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS).

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