« Ca a été un vrai massacre » se rappelle Mohand Baziz, président du Comité 17 octobre 1961, dans un article du journal Le Parisien*. Cet algérien qui vit depuis une demi-décennie en Seine-Saint-Denis fait référence à la manifestation pacifique du 17 octobre 1961 à Paris qui a tourné au cauchemar, et à laquelle il a participé. Du fait de la répression policière, ce rassemblement s’est transformé en massacre : des milliers d’algériens avaient été arrêtés, emprisonnés, torturés et parfois même refoulés en Algérie.
Cette soirée-là, les dirigeants du FLN avaient organisé une manifestation pacifique pour protester contre le couvre-feu décidé une dizaine de jours plutôt à l’encontre de tous « les français musulmans d’Algérie » de la région parisienne, entre 20h30 et 5h30. Ce couvre-feu avait été prise par Maurice Papon, alors préfet de police de Paris, sur ordre du président de la République de l’époque, le Général De Gaulle.
Olivier Le Cour Grandmaison**, historien et président de l’association « 17 octobre 1961 - 17 octobre 2001 contre l’oubli » rappelle dans une interview accordée précédemment à Saphirnews*** que le but de cette « manifestation pacifique » était de protester contre un « couvre-feu raciste et discriminatoire » puisque « ce couvre-feu ne portait en effet que sur ceux qu’on appelait les français musulmans d’Algérie et qu’il ne concernait pas les autres français de la métropole ». Il poursuit « à mes yeux et aux yeux de beaucoup d’autres historiens, d’un couvre feu raciste applicable à une catégorie de la population à part, et pour la quelle on pouvait mobiliser des dispositifs juridiques d’exception et par ailleurs utiliser des méthodes de violences extrêmes qui vont déboucher sur des massacres ».
Le nombre de victimes est difficile à établir pour les historiens vont d’une dizaine à des centaines de morts, pour le 17 octobre et les jours suivants où des manifestants ont été « raflés » et victimes de « traitements inhumains et dégradants ».
Plusieurs actions de commémoration auront lieu le vendredi 17 octobre 2008. Comme les années précédentes, associations, partis politiques, syndicats **** appellent ce jour-là à un rassemblement au pont Saint-Michel, à 18h30, pour exiger « la reconnaissance officielle du crime commis par l’Etat français les 17 et 18 octobre 1961 ».
Dans un communiqué commun, les organisations écrivent : « 47 ans après, la vérité est en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées – en particulier la guerre d’Algérie – non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elle a entraîné ou dans ce crime d’Etat que constitue le 17 Octobre 1961 (…) La recherche de la vérité s’impose pour cette période sombre de notre histoire comme elle s’est imposée pour la collaboration vichyste avec l’Allemagne nazie. Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la guerre d’Algérie, à savoir le racisme, dont sont victimes aujourd’hui de nombreux citoyens ou ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies ».
Elles appellent également au développement de « ces lieux de mémoire ainsi que la mobilisation de la population devant ces lieux déjà existants », « la liberté d’accès effective aux archives pour tous, historiens et citoyens » et « le développement de la recherche historique sur ces questions dans un cadre franco-algérien et international ».
Considéré comme un « Crime d’état » par beaucoup d’historiens, cet évènement tragique n’a pour l’instant pas abouti judiciairement. Des poursuites ont pourtant été engagées par des victimes ou des descendants de celles-ci, mais n’ont pu aboutir en raison des lois d’amnisties, mais pourraient aboutir si la notion de crime contre l’humanité est reconnue, qui elle, fait abstraction du temps écoulée entre le moment des faits et celui de la plainte.
Voir aussi : Massacres du 17 octobre 1961 : « Les politiques savaient ce qui était en train de se passer »
*Le Parisien, édition du 7 octobre 2008.
**Auteur notamment de « Coloniser, exterminer ».
*** Saphirnews, 20 octobre 2006, Massacres du 17 octobre 1961 : « Les politiques savaient ce qui était en train de se passer »
**** Organisations à l’origine du rassemblement : 17 octobre contre l’oubli, Alternative libertaire (AL), Au nom de la mémoire, Alternative libertaire (AL), Au nom de la mémoire, Les alternatifs, APCV Association de promotion des culture et du voyage (APCV), Association des travailleurs maghrébins en France (ATMF), Droits devant, FTCR, GISTI, Ligue communiste révolutionnaire (LCR), Ligue des droits de l’homme (LDH), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), Parti communiste français (PCF), Sud éducation, Les Verts.
Cette soirée-là, les dirigeants du FLN avaient organisé une manifestation pacifique pour protester contre le couvre-feu décidé une dizaine de jours plutôt à l’encontre de tous « les français musulmans d’Algérie » de la région parisienne, entre 20h30 et 5h30. Ce couvre-feu avait été prise par Maurice Papon, alors préfet de police de Paris, sur ordre du président de la République de l’époque, le Général De Gaulle.
Olivier Le Cour Grandmaison**, historien et président de l’association « 17 octobre 1961 - 17 octobre 2001 contre l’oubli » rappelle dans une interview accordée précédemment à Saphirnews*** que le but de cette « manifestation pacifique » était de protester contre un « couvre-feu raciste et discriminatoire » puisque « ce couvre-feu ne portait en effet que sur ceux qu’on appelait les français musulmans d’Algérie et qu’il ne concernait pas les autres français de la métropole ». Il poursuit « à mes yeux et aux yeux de beaucoup d’autres historiens, d’un couvre feu raciste applicable à une catégorie de la population à part, et pour la quelle on pouvait mobiliser des dispositifs juridiques d’exception et par ailleurs utiliser des méthodes de violences extrêmes qui vont déboucher sur des massacres ».
Le nombre de victimes est difficile à établir pour les historiens vont d’une dizaine à des centaines de morts, pour le 17 octobre et les jours suivants où des manifestants ont été « raflés » et victimes de « traitements inhumains et dégradants ».
Plusieurs actions de commémoration auront lieu le vendredi 17 octobre 2008. Comme les années précédentes, associations, partis politiques, syndicats **** appellent ce jour-là à un rassemblement au pont Saint-Michel, à 18h30, pour exiger « la reconnaissance officielle du crime commis par l’Etat français les 17 et 18 octobre 1961 ».
Dans un communiqué commun, les organisations écrivent : « 47 ans après, la vérité est en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées – en particulier la guerre d’Algérie – non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elle a entraîné ou dans ce crime d’Etat que constitue le 17 Octobre 1961 (…) La recherche de la vérité s’impose pour cette période sombre de notre histoire comme elle s’est imposée pour la collaboration vichyste avec l’Allemagne nazie. Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la guerre d’Algérie, à savoir le racisme, dont sont victimes aujourd’hui de nombreux citoyens ou ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies ».
Elles appellent également au développement de « ces lieux de mémoire ainsi que la mobilisation de la population devant ces lieux déjà existants », « la liberté d’accès effective aux archives pour tous, historiens et citoyens » et « le développement de la recherche historique sur ces questions dans un cadre franco-algérien et international ».
Considéré comme un « Crime d’état » par beaucoup d’historiens, cet évènement tragique n’a pour l’instant pas abouti judiciairement. Des poursuites ont pourtant été engagées par des victimes ou des descendants de celles-ci, mais n’ont pu aboutir en raison des lois d’amnisties, mais pourraient aboutir si la notion de crime contre l’humanité est reconnue, qui elle, fait abstraction du temps écoulée entre le moment des faits et celui de la plainte.
Voir aussi : Massacres du 17 octobre 1961 : « Les politiques savaient ce qui était en train de se passer »
*Le Parisien, édition du 7 octobre 2008.
**Auteur notamment de « Coloniser, exterminer ».
*** Saphirnews, 20 octobre 2006, Massacres du 17 octobre 1961 : « Les politiques savaient ce qui était en train de se passer »
**** Organisations à l’origine du rassemblement : 17 octobre contre l’oubli, Alternative libertaire (AL), Au nom de la mémoire, Alternative libertaire (AL), Au nom de la mémoire, Les alternatifs, APCV Association de promotion des culture et du voyage (APCV), Association des travailleurs maghrébins en France (ATMF), Droits devant, FTCR, GISTI, Ligue communiste révolutionnaire (LCR), Ligue des droits de l’homme (LDH), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), Parti communiste français (PCF), Sud éducation, Les Verts.