Une exposition pour ne pas enterrer le passé. Consacrée aux rescapés de la Shoah, « N’oublions pas » présente 200 portraits de rescapés de la Shoah réalisés par le photographe et cinéaste Luigi Toscano. En cinq ans, il a photographié les visages de 400 personnes qui ont survécu à l’Holocauste et aux persécutions nazies en partant à leur rencontre aux Etats-Unis, en Allemagne, aux Pays-bas, en Ukraine, en Russie, en Biélorussie, en Israël et en Autriche. Et l'exposition est le fruit de ces rencontres que l'UNESCO présente au grand public en affichant jusqu'au 12 février à l'extérieur et à l'intérieur de son bâtiment 200 clichés de l'artiste. Le siège de cette institution devient ainsi le temps d’une installation, « un lieu mémoriel à ciel ouvert, accessible à tous ».
Organisée en partenariat avec le Congrès juif mondial, l’Union européenne, les Délégations permanentes de l’Autriche, de la France, de l’Allemagne auprès de l’Unesco et le Forum culturel autrichien de Paris, cet événement a été inauguré virtuellement en raison du Covid-19, lundi 25 janvier, en présence, entre autres, de la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay. « A travers ces visages de survivants, ce sont aussi ceux des milliers de victimes assassinées, en très grande majorité juives, que nous voyons surgir », souligne-t-elle.
« Autant d’hommes, de femmes, d’enfants dont l'avenir a été violé, piétiné, anéanti. Autant de personnes dont on ne connaîtra pas les visages marqués par l’âge des survivants d’aujourd’hui. Autant d'individus qui auraient pu emprunter les mots de Benjamin Fonda assassiné à Auschwitz en 1944 : "Souvenez-vous seulement que j’étais innocent, et que tout comme vous, mortel ce jour-là, j’ai eu moi aussi un visage marqué par la colère, par la pitié, par la joie. Un visage d’homme, tout simplement." »
Organisée en partenariat avec le Congrès juif mondial, l’Union européenne, les Délégations permanentes de l’Autriche, de la France, de l’Allemagne auprès de l’Unesco et le Forum culturel autrichien de Paris, cet événement a été inauguré virtuellement en raison du Covid-19, lundi 25 janvier, en présence, entre autres, de la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay. « A travers ces visages de survivants, ce sont aussi ceux des milliers de victimes assassinées, en très grande majorité juives, que nous voyons surgir », souligne-t-elle.
« Autant d’hommes, de femmes, d’enfants dont l'avenir a été violé, piétiné, anéanti. Autant de personnes dont on ne connaîtra pas les visages marqués par l’âge des survivants d’aujourd’hui. Autant d'individus qui auraient pu emprunter les mots de Benjamin Fonda assassiné à Auschwitz en 1944 : "Souvenez-vous seulement que j’étais innocent, et que tout comme vous, mortel ce jour-là, j’ai eu moi aussi un visage marqué par la colère, par la pitié, par la joie. Un visage d’homme, tout simplement." »
« Je me dis que comme nous ne sommes pas nombreux actuellement, nous devons laisser un souvenir aux générations futures (...) parce que sinon, on va disparaître, on va être oubliés. Nos parents et nos grands-parents qui ont été assassinés, vont être tous complètement oubliés. Mais si on demande aux jeunes de se rappeler de cela, ils continueront à exister », confie Elie Buzyn, l’un des visages de cette exposition, qui intervient depuis 20 ans auprès du public pour faire vivre cette mémoire.
Et elle vit. Surtout dans l’esprit des rescapés. « Lors de la rafle du Vel d’Hiv, je me suis échappée d’un centre de rassemblement avec ma sœur parce que ma mère voulait qu’on s’enfuit. Je ne voulais pas la quitter. J’avais peur, j’entendais les enfants hurler, pleurer et les policiers crier. Alors, ma mère m’a giflé. La seule gifle de ma vie. Et cette gifle m’a sauvé la vie », raconte Rachel Jedinka, qui a perdu 17 membres de sa famille rien qu’à Paris pendant le génocide.
Pour Luigi Toscano, ces récits sont essentiels pour, espère-t-il, permettre de ne pas laisser l’Histoire se répéter. « Aujourd’hui, il est de notre devoir de nous unir contre l’antisémitisme, le racisme et toute forme de haine. Je crois en nos démocraties et je crois qu’elles vaincront. »
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Et elle vit. Surtout dans l’esprit des rescapés. « Lors de la rafle du Vel d’Hiv, je me suis échappée d’un centre de rassemblement avec ma sœur parce que ma mère voulait qu’on s’enfuit. Je ne voulais pas la quitter. J’avais peur, j’entendais les enfants hurler, pleurer et les policiers crier. Alors, ma mère m’a giflé. La seule gifle de ma vie. Et cette gifle m’a sauvé la vie », raconte Rachel Jedinka, qui a perdu 17 membres de sa famille rien qu’à Paris pendant le génocide.
Pour Luigi Toscano, ces récits sont essentiels pour, espère-t-il, permettre de ne pas laisser l’Histoire se répéter. « Aujourd’hui, il est de notre devoir de nous unir contre l’antisémitisme, le racisme et toute forme de haine. Je crois en nos démocraties et je crois qu’elles vaincront. »
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