L’islamophobie existe ! Ce constat, loin d’être une révélation, est néanmoins une surprise de la part du numéro deux du gouvernement Villepin. Jusqu’à présent, rares étaient les déclarations d’hommes politiques reconnaissant la montée de ce phénomène, en particulier depuis le vote en mars 2004, de la loi interdisant le port de signes religieux ostentatoires à l’école.
On se souvient que le climat médiatique qui avait accompagné les débats autour de la laïcité, avait entraîné une montée en puissance des actes islamophobes, dont des profanations de tombes musulmanes, des dégradations et des incendies de lieux de culte, jusqu’aux agressions verbales et physiques de musulmans, en particulier des femmes.
Cette reconnaissance du phénomène de l’islamophobie est donc une double surprise de la part de Nicolas Sarkozy. A l’exception de l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin qui avait le premier parlé d’islamophobie, lors d’un discours à la Mosquée de Paris, aucun autre responsable politique du gouvernement ou de l’opposition n’avait dénoncé ce phénomène.
On se souvient que le climat médiatique qui avait accompagné les débats autour de la laïcité, avait entraîné une montée en puissance des actes islamophobes, dont des profanations de tombes musulmanes, des dégradations et des incendies de lieux de culte, jusqu’aux agressions verbales et physiques de musulmans, en particulier des femmes.
Cette reconnaissance du phénomène de l’islamophobie est donc une double surprise de la part de Nicolas Sarkozy. A l’exception de l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin qui avait le premier parlé d’islamophobie, lors d’un discours à la Mosquée de Paris, aucun autre responsable politique du gouvernement ou de l’opposition n’avait dénoncé ce phénomène.
Le chaud et le froid
Au cours d’une soirée organisée le 18 octobre par l’Union des musulmans de Seine-Saint-Denis où étaient présents notamment, le député-maire Eric Raoult et plusieurs maires de Seine-Saint-Denis, le ministre de l’intérieur a notamment dénoncé, par la bouche de Jean-François Cordet, le Préfet du 93, les actes islamophobes.
"L’islamophobie existe : vous savez hélas, que les musulmans de France n’ont pas que des amis. Lorsque des individus irresponsables, il y a quelques semaines, ont agressé les mosquées de Carcassonne et de Quimper, en les souillant de croix gammées et de slogans racistes, ils ont montré le visage de la sottise, de l’intolérance, et de la haine. La Mosquée de Paris, elle aussi, au mois d’août, avait fait l’objet de dégradations. Nul ne peut accepter ces atteintes aux lieux de cultes ! Les agresseurs doivent être sévèrement punis par l’autorité judiciaire, car ils violent les lois de notre République en ce qu’elles ont de plus fondamental."
Nous avons interrogé Bernard Godard, chargé du culte au ministère de l’intérieur, pour savoir si des mesures concrètes seraient prises contre les actes islamophobes.
"Des contacts ont été pris par les Préfets avec les communautés musulmanes. Les commissariats ont aussi été sensibilisés sur la sécurité des lieux de culte, comme à Belfort."
L’autre surprise, de mauvais goût diront certains, surviendra trois jours plus tard. En pleine affaire des bagagistes de Roissy, Nicolas Sarkozy, qui avait soutenu le retrait de badges de quelques soixante-dix employés de Roissy, avait ainsi déclaré, à la Sorbonne, le 21 octobre,"moi, je ne peux pas accepter que des gens qui ont une pratique radicale travaillent sur une plateforme aéroportuaire".
Une manière de souffler le chaud et le froid qui n’est pas du goût de tous. Président du Collectif contre l’islamophobie en France, Samy Debah se réjouit de cette reconnaissance du phénomène islamophobe par le ministre de l’intérieur. Mais il en minimise la portée.
"Dire que l’islamophobie existe, c’est bien ! Mais Nicolas Sarkozy cache à l’opinion publique la réalité et l’origine de ces actes islamophobes dont la grande majorité est le fruit des administrations publiques", précise t'il.
D’après le dernier recensement du CCIF, 90 % de ces actes islamophobes proviendraient des préfectures, mairies, écoles et autres lieux administratifs. Les dégradations de mosquées ne représenteraient que 10 % des agressions islamophobes.
Samy Debah reproche également au président de l’UMP son double discours.
"Hier, au Conseil national de l’UMP, Sarkozy a de nouveau plaidé en faveur de la discrimination positive. Hors, le père de la discrimination positive est aussi celui qui discrimine des employés musulmans", affirme le président du CCIF. "Doit-on comprendre que cette discrimination positive ne concerne pas les musulmans ?".
"L’islamophobie existe : vous savez hélas, que les musulmans de France n’ont pas que des amis. Lorsque des individus irresponsables, il y a quelques semaines, ont agressé les mosquées de Carcassonne et de Quimper, en les souillant de croix gammées et de slogans racistes, ils ont montré le visage de la sottise, de l’intolérance, et de la haine. La Mosquée de Paris, elle aussi, au mois d’août, avait fait l’objet de dégradations. Nul ne peut accepter ces atteintes aux lieux de cultes ! Les agresseurs doivent être sévèrement punis par l’autorité judiciaire, car ils violent les lois de notre République en ce qu’elles ont de plus fondamental."
Nous avons interrogé Bernard Godard, chargé du culte au ministère de l’intérieur, pour savoir si des mesures concrètes seraient prises contre les actes islamophobes.
"Des contacts ont été pris par les Préfets avec les communautés musulmanes. Les commissariats ont aussi été sensibilisés sur la sécurité des lieux de culte, comme à Belfort."
L’autre surprise, de mauvais goût diront certains, surviendra trois jours plus tard. En pleine affaire des bagagistes de Roissy, Nicolas Sarkozy, qui avait soutenu le retrait de badges de quelques soixante-dix employés de Roissy, avait ainsi déclaré, à la Sorbonne, le 21 octobre,"moi, je ne peux pas accepter que des gens qui ont une pratique radicale travaillent sur une plateforme aéroportuaire".
Une manière de souffler le chaud et le froid qui n’est pas du goût de tous. Président du Collectif contre l’islamophobie en France, Samy Debah se réjouit de cette reconnaissance du phénomène islamophobe par le ministre de l’intérieur. Mais il en minimise la portée.
"Dire que l’islamophobie existe, c’est bien ! Mais Nicolas Sarkozy cache à l’opinion publique la réalité et l’origine de ces actes islamophobes dont la grande majorité est le fruit des administrations publiques", précise t'il.
D’après le dernier recensement du CCIF, 90 % de ces actes islamophobes proviendraient des préfectures, mairies, écoles et autres lieux administratifs. Les dégradations de mosquées ne représenteraient que 10 % des agressions islamophobes.
Samy Debah reproche également au président de l’UMP son double discours.
"Hier, au Conseil national de l’UMP, Sarkozy a de nouveau plaidé en faveur de la discrimination positive. Hors, le père de la discrimination positive est aussi celui qui discrimine des employés musulmans", affirme le président du CCIF. "Doit-on comprendre que cette discrimination positive ne concerne pas les musulmans ?".
90 % des actes islamophobes viendraient des administrations publiques, selon le CCIF.
Le droit de rester fidèle à sa communauté
Le ministre de l’intérieur s’est aussi exprimé sur la question du communautarisme, refusant qu’on l’oppose à la République.
"L’engagement républicain et la fidélité communautaire sont parfaitement conciliables.
Oui, les communautés, existent. Chacun d’entre nous a son histoire propre, honore ses ancêtres, se souvient de ses racines, se sent plus ou moins proche de telle ou telle communauté, se réjouis de la retrouver lors des fêtes, se réconforte à ses côtés dans les épreuves que réserve la vie. C’est normal et c’est très bien ainsi.
Mais il n’y a pas, d’un côté, les Républicains et, de l’autre, les communautaires. Il n’y a que des Français. Ils ont le droit de rester fidèles à une communauté, tout en ayant le devoir de respecter les valeurs fondamentales de la République."
Alors, revirement rhétorique ou double discours, il est certain que la capacité de Nicolas Sarkozy a capté l’opinion et séduire l’électorat est pour le moins déconcertante. Il reviendra aux français d’en décider. Dans les urnes, en 2007…
"L’engagement républicain et la fidélité communautaire sont parfaitement conciliables.
Oui, les communautés, existent. Chacun d’entre nous a son histoire propre, honore ses ancêtres, se souvient de ses racines, se sent plus ou moins proche de telle ou telle communauté, se réjouis de la retrouver lors des fêtes, se réconforte à ses côtés dans les épreuves que réserve la vie. C’est normal et c’est très bien ainsi.
Mais il n’y a pas, d’un côté, les Républicains et, de l’autre, les communautaires. Il n’y a que des Français. Ils ont le droit de rester fidèles à une communauté, tout en ayant le devoir de respecter les valeurs fondamentales de la République."
Alors, revirement rhétorique ou double discours, il est certain que la capacité de Nicolas Sarkozy a capté l’opinion et séduire l’électorat est pour le moins déconcertante. Il reviendra aux français d’en décider. Dans les urnes, en 2007…